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Bourdib séduit et remet les pendules à l'heure… du chaabi
Le cheikh a animé un récital au théâtre de Verdure
Publié dans La Tribune le 18 - 09 - 2008


Photo : Zoheïr
Par Samir Azzoug
Il était dans un grand jour. Ou plutôt dans un grand soir. Mardi dernier, au complexe culturel Laadi Flici, Kamel Bourdib a montré un aperçu de ce que peut être le chaabi à l'état brut. Deux banjoïstes, un violoniste, un percussionniste (le fils du cheikh), un joueur de tar et un autre de synthétiseur étaient à l'affût de la moindre note émanant du mandole du cheikh. «L'élève assidu de hadj Mohamed El Anka» comme aime à l'appeler un de ses proches, a réussi à créer une atmosphère très particulière à l'auditorium du théâtre de Verdure. Avec une gestion parfaite du ton et du temps, l'un des maîtres vivants de cet art populaire a su contrôler, pour ne pas dire dompter, sans faillir, le flot presque inépuisable de paroles des «qsides» qui peuvent très aisément faire déborder les syllabes sur les notes. Dans le chaabi, la langue du chanteur doit être déliée, précise et souple (attention aux crampes), pour ne pas «tomber». Un mot qui représente la hantise des pratiquants de cet art populaire et qui signifie : perdre le rythme. Le chaabi est un genre musical en apparence simple, mais en
réalité, pour les initiés, c'est un art des plus complexes. Une complexité que Kamel Bourdib a surclassée, secouée, désarticulée pour en faire des qsidate, une succession de chuchotements, de vibrations, de cris «syah» et de récitation arythmique. Ainsi partitionné, le chaabi devient simple, plaisant et facile. Un interprète qui atteint ce stade peut se permettre de survoler le genre. Le Bourdib de mardi soir en faisait partie. Une voix forte, puissante, rauque, vibrante et émouvante a fait que les spectateurs présents en nombre étaient accrochés aux lèvres de l'interprète. Qu'allait-il en sortir et comment ? sous quels sons et quelles intonations ? A voir l'allure des amateurs venus écouter le maître, on se rend aisément compte que le public qui s'est déplacé est en majorité un public de connaisseurs. Il n'était pas rare d'entendre, derrière soi, une ou deux personnes reprendre des passages entiers de la chanson interprétée. Malgré cela régnait une ambiance de salle de classe dont les élèves assidus sont tout ouïe devant un maître d'école aussi captivant qu'autoritaire. «Cela fait plaisir d'entendre, dans ces conditions, notre cheikh», s'en réjouissait un amateur de Bourdib, sorti à l'entracte pour fumer une cigarette. «Le maître nous a manqué», poursuivit-il. Pourtant, Bourdib n'a jamais arrêté de chanter, et ne lui dites surtout pas le contraire. «Je ne sais pas d'où sont nées ces rumeurs qui disent que j'ai arrêté de chanter. Je n'ai jamais quitté la scène. Même pendant les années difficiles (la décennie noire, sic) j'animais des fêtes de mariage et de circoncision», insiste-t-il. Interrogé sur la place qu'occupe la chanson populaire dans la société et son devenir, le cheikh est très optimiste. «Le chaabi se porte de mieux en mieux. Le public est fidèle, la relève existe, et il semble y avoir une volonté pour que cette culture refasse surface», poursuit –t-il. Un exemple de la relève assurée est représenté, selon le maître, par son propre fils Mohamed Amine (le percussionniste). «Il assure vraiment. Mais il faut qu'il gagne encore en maturité. Le milieu de la chanson et de l'art en Algérie est très délicat, il faut être prêt pour l'affronter et le public est exigeant. C'est pour cela que je préfère, pour le moment, le garder près de moi», explique Kamel Bourdib. Sur l'éventualité d'un nouvel album, lassé, il répond que rien n'est en préparation pour l'instant. «Comment produire un album dans les conditions actuelles ? Les éditeurs sont des rapaces (sauf quelques cas rares), le piratage fait des ravages… cela n'encourage nullement les artistes à produire. Mais je préfère continuer à me produire sur scène. Vous avez entendu, ce soir, je chante des titres très rares du diwan. C'est une manière de ressusciter les anciennes qsidate».
Par ailleurs, le chantre du chaabi tente de se démarquer de l'image qui lui colle à la peau, celle d'un artiste consacré au medih (chanson de louange et à thème religieux). «Ceci n'est pas vrai. Je chante tous les genres de chaabi. C'est une autre étiquette qu'on essaie de me coller», déplore-t-il.
La suite du spectacle donne raison au chanteur. La façon dont le virtuose décrit Meriem la convoitée dans Zinek S'bani avec une voix suave, mielleuse et saccadée, ou l'autre prétendante dans Megrounette lahoudjeb affichée dans les moindres détails du corps et des manières, coupe le souffle et pousse l'imaginaire à reconstituer l'image de la belle décrite avec tant de verve et d'inspiration.
Le chaabi est un monde. Né au XIIe siècle, il fait partie du patrimoine culturel national. Développé et démocratisé par hadj Mohamed El Anka, ce style musical raconte aussi bien l'amour, la vie, la société que la foi. Il demeure l'un des meilleurs témoins du quotidien de nos ancêtres. Le chaabi est une autre façon d'écrire l'histoire avec sa réalité et son imaginaire.


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