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Le régime syrien en fin de règne, l'opposition entre en jeu
Ses alliés stratégiques le lâchent
Publié dans La Tribune le 06 - 09 - 2011

Des responsables iraniens, et non des moindres, n'ont pu s'empêcher de critiquer de manière à peine voilée la politique du «tout répressif» choisie par le président Bachar El-Assad face aux centaines de milliers de manifestants qui réclament son départ. «Quand il y a un problème entre les peuples et les responsables, ils doivent s'asseoir ensemble pour parvenir à une solution, loin de la violence», a déclaré, mercredi dernier, Mahmoud Ahmadinejad, le président de la République.Après plus de deux mille cinq cents morts, victimes d'une répression aveugle, le régime de Bachar El-Assad est devenu en effet infréquentable, même pour ses alliés les plus proches. «L'un ne doit pas tuer l'autre», a ajouté le chef de l'Etat iranien, qui a appelé «le peuple et le gouvernement syrien à se mettre ensemble pour parvenir à une entente». Samedi dernier, Ali Akbar Salehi ajoutait que Damas devrait répondre «rapidement» aux «revendications légitimes de son peuple». Pragmatique, l'Iran a compris que la Syrie ne peut plus jouer de rôle clé au Moyen-Orient dans le contexte créé par la révolte populaire et après la rupture entre le régime et le peuple syriens. L'Iran ne peut soutenir un régime en déclin et encore moins le maintenir sous perfusion, en continuant à renforcer son appareil répressif engagé dans un génocide. Téhéran s'est finalement rendu compte que son allié est en train de se suicider en s'obstinant à nier l'évidence. C'est pourquoi tourne-t-il le dos à El-Assad et lorgne du côté d'une opposition toujours ignorée jusque-là sinon méconnue de tous y compris par l'Occident. A ce titre, et selon des informations reprises par le Figaro, «des officiels iraniens ont rencontré des représentants de l'opposition syrienne dans une capitale européenne. Ces émissaires voudraient en savoir plus sur les dirigeants de cette opposition, condamnée à la clandestinité depuis 40 ans par le Baath, le parti unique au pouvoir en Syrie. Ils cherchent également à déterminer le poids des islamistes en son sein, les relations qu'une nouvelle direction syrienne nouerait avec leur allié du Hezbollah, et si un compromis avec le régime est encore possible». Selon les mêmes informations, le Hezbollah libanais aurait également cherché à entrer en contact avec des opposants syriens. Vendredi dernier, son chef, Hassan Nasrallah, a paru nettement moins enthousiaste dans l'appui apporté jusque-là à Bachar el-Assad - appui qui a entraîné une érosion du soutien de l'opinion arabe à la milice chiite.Ces perches tendues à l'opposition constituent un message clair au raïs syrien. A plusieurs reprises, l'Iran l'a encouragé à engager les réformes lui permettant de rester au pouvoir. Mais El-Assad est resté sourd à ces appels. Or le temps presse: les manifestants syriens et la majorité des dirigeants de l'opposition intérieure refusent désormais tout compromis. Réalistes, ces derniers ne sont pas prêts pour autant à tourner le dos à l'Iran. «Nous rééquilibrerons nos relations avec Téhéran, mais nous n'adopterons pas une politique anti-iranienne», nous disait récemment l'un des ténors de cette opposition. «La Syrie est un maillon important de la résistance (face à Israël, NDLR) au Proche-Orient et certains veulent supprimer ce maillon», affirme le chef de la diplomatie iranienne, en allusion aux Etats-Unis et à la France qui ont réclamé le départ d'El-Assad. C'est par le territoire syrien que sont acheminées la plupart des armes iraniennes destinées au Hezbollah. Mais aujourd'hui la milice chiite redoute qu'un nouveau pouvoir à Damas ne rompe ce cordon ombilical. La visite impromptue rendue jeudi soir à Téhéran par l'émir du Qatar, Cheikh Hamad al-Thani, était destinée à encourager les Iraniens à s'éloigner de Damas, et à rassurer précisément le Hezbollah sur le profil d'une future direction syrienne. Doha entretient des relations cordiales avec l'Iran et le Hezbollah. Déçu par son ancien allié syrien, le Qatar conduit désormais la fronde arabe contre Damas.
L'opposition syrienne
Malgré les divisions qui la minent, l'opposition syrienne a élu, en juillet dernier à Istanbul, un Conseil de salut national, mais a remis à plus tard la formation d'un gouvernement en exil. «Nous devons tendre la main à d'autres mouvements d'opposition pour conduire le pays vers notre projet démocratique», a déclaré Haisam Al-Maler, figure de l'opposition, interrogé par Reuters à l'issue d'une conférence plutôt houleuse à Istanbul. Les personnalités qui s'y trouvaient réunies n'étaient pas toutes favorables à la formation d'un gouvernement parallèle pour faire pression sur le président Bachar El-Assad, non seulement dans la rue, mais aussi au plan politique.Les 350 délégués présents, pour la plupart des dissidents en exil depuis plusieurs années, se sont toutefois entendus pour élire ce Conseil de salut national qui a élu, à son tour, les 11 membres d'un comité distinct chargé d'organiser un nouveau congrès «dont l'ordre du jour sera dominé par l'élection d'un gouvernement en exil pour aborder la période de transition après la chute du régime», a expliqué Adib Chichakli, militant démocrate issu d'une lignée de responsables politiques et installé en Arabie saoudite. A l'origine, une conférence jumelle devait se tenir simultanément à Damas, grâce à un système de visioconférence. Sous la pression des services de sécurité, les intellectuels et dissidents syriens qui devaient y participer ont toutefois dû y renoncer. Islamistes, militants de gauche, dignitaires tribaux, représentants de la communauté kurde et dissidents en exil n'ont que peu de choses en commun sinon leur hostilité au régime baassiste qui les persécute depuis des décennies.Lors de cette réunion d'Istanbul, les délégués ont adopté une déclaration commune qui résume ce qui les unit : - Le départ immédiat de Bachar El-Assad et son remplacement par le vice-président. Il n'est plus question de considérer le président syrien comme une figure à part au sein de ce régime criminel, une personnalité pouvant mener une transition vers la démocratie.Certains souhaitaient qu'il lui soit proposé l'immunité en échange de sa démission. Mais cette proposition a été rejetée, notamment par les activistes de l'intérieur qui veulent qu'après la révolution les principaux responsables des massacres, sans exception, soient jugés et condamnés.
- La mise en place d'un gouvernement intérimaire, composé de technocrates, dont la mission sera de préparer un référendum sur une nouvelle constitution.
- La tenue d'élections libres parlementaires et présidentielles dans moins d'un an.
- La constitution d'un Etat démocratique et «civil». Ce dernier point est décisif. Il a fait l'objet de débats les plus intenses. Les Frères Musulmans voulaient, de leur côté, qu'il soit fait mention du caractère islamique du futur Etat. D'autres estimaient non négociable la laïcité de l'Etat. Un compromis a été trouvé, qui a sauvé la conférence et donné beaucoup d'espoirs aux jeunes révolutionnaires qui tombent, chaque jour plus nombreux, sous les balles du régime d'El-Assad.
Le défi de l'unité de l'opposition
«Le sens des responsabilités les poussera à dépasser les luttes de pouvoirs. S'ils ne le font pas, la rue les discréditera», a assuré Radouane Ziadeh, dissident réputé, qui vit à Washington. «Les gens demandent à l'opposition de faire rapidement cause commune si elle désire constituer une alternative crédible», a souligné Ali Sadreddine Bayanouni, ancien chef de file des Frères musulmans syriens, interrogé par Reuters. Outre la formation d'un gouvernement parallèle, Wael Al-Hafez, l'une des figures de l'opposition présente à Istanbul, a lancé l'idée d'un mouvement de désobéissance civile. «Je suis pour toute chose qui unifiera le peuple syrien, lui viendra en aide et l'unira dans son combat contre un régime répressif, illégitime, qui a usurpé le pouvoir et bafoué les droits de l'homme», a-t-il déclaré devant l'assemblée. «Nous souhaitons intensifier les manifestations pacifiques en nous livrant à des actes de désobéissance civile, mais aussi en étouffant le pays économiquement, en le paralysant, le tout en causant le minimum de dégâts», a ajouté Wael Al-Hafez. L'unité de l'opposition syrienne est en marche, mais elle reste laborieuse. La réunion de l'opposition, en juillet dernier à Istanbul, a révélé après quatre jours de débats une opposition hétéroclite réunie autour d'un seul dénominateur commun : la chute du régime de Bachar El-Assad. «Notre principale priorité est la chute du régime du président Bachar al-Assad», avait déclaré Yaser Tabbara, un avocat établi aux Etats-Unis, présent à Istanbul. S'il voit le jour, ce Conseil national sera chargé de préparer la transition démocratique en cas de renversement du président Bachar El-Assad. Il sera la voix des dissidents en exil et des militants présents sur le terrain, ont indiqué des opposants. Parmi les participants à la conférence d'Istanbul, figurent Moulhem Droubi, haut membre des Frères musulmans syriens, Cheikh Muteih Al Butain, responsable du mouvement de contestation dans la ville de Deraa (sud), l'ancien prisonnier politique Khaled al Haj Saleh et l'écrivain Hazem Nahar.
La réunion d'Istanbul survient au lendemain de l'annonce par l'opposition intérieure en Syrie de la formation d'une coalition baptisée «Commission générale de la révolution syrienne». La «Syrian Revolution General Commission» (SRGC) est le fruit de la fusion de 44 groupes et comités de coordination qui animent depuis cinq mois la contestation en Syrie. Dimanche dernier, cette instance a fait état de divisions au sein de la contestation et appelé «pour l'intérêt national et l'intérêt de la révolution syrienne au report de tout projet qui vise à représenter l'ensemble du peuple syrien tant qu'il n'y pas d'accord entre les différentes composantes du peuple»,
un message vraisemblablement adressé aux opposants réunis à Istanbul. D'ailleurs, le constat de division de l'opposition syrienne a été fait par plusieurs pays occidentaux, lesquels ont déploré à plusieurs reprises ce manque d'unité. Après une série de conférences marquées par des divisions entre islamistes et libéraux, les participants à la réunion d'Istanbul sont parvenus à se mettre d'accord sur le nom des 120 membres du conseil. «Ce sera une voix crédible pour la révolution démocratique», souligne Wael Al-Merza, politologue. «Il nous faut une feuille de route pour une transition et une opposition unie», a-t-il ajouté. «Les membres de l'opposition commencent à prendre conscience qu'ils ne peuvent pas tous être chefs et qu'ils doivent répondre aux attentes de la communauté internationale», a indiqué Haj Saleh, cité plus haut. Dans la phase actuelle et grâce à la détermination de la rue syrienne d'en finir avec El-Assad, l'opposition syrienne peut taire ses divergences et colmater ses brèches en se focalisant sur un seul objectif : la chute du régime qui vacille. Si elle est capable de faire bloc en dépit de ses divisions politiques, idéologiques et tactiques, le risque de son éclatement ou de son affaiblissement ne peut venir que des interférences étrangères aussi bien occidentales qu'arabes et musulmanes. La fin du régime syrien restant inéluctable, les appétits s'aiguisent et les convoitises se multiplient pour tirer profit du changement en perspective.
A. G.


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