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Laurent Cantet, quelle classe !
Le cinéaste français a décroché la Palme d'or du 61e Festival de Cannes avec Entre les murs
Publié dans La Tribune le 27 - 05 - 2008


De notre envoyée spéciale à Cannes
Dominique Lorraine
Sean Penn, président du jury, l'avait déclaré d'entrée. Il souhaitait récompenser des films «en prise avec le monde». Son équipe, dans laquelle figurait le cinéaste algérien Rachid Bouchareb, a procédé à la répartition des prix de façon très équilibrée.
Le palmarès 2008 est pour une fois assez incontestable et reflète la diversité des œuvres et des talents.
La France qui courait après la Palme d'or depuis 21 ans a, enfin, reçu la récompense suprême, à l'unanimité du jury, pour un film qui a aussi enthousiasmé le public et la presse. Ainsi, alors que Maurice Pilat avait reçu, en 1987, sa Palme (pour le Soleil de Satan) sous les huées des spectateurs du grand auditorium Lumière, Laurent Cantet, entouré de ses jeunes comédiens, a été ovationné. Entre les murs (rattrapé in extremis en sélection officielle et l'un des derniers films en compétition) est une transposition du livre de François Bégaudeau (professeur et écrivain qui tient son propre rôle dans le film) qui retranscrit le quotidien d'une classe d'élèves et de leurs professeurs. Sans jamais sortir des murs de l'école, Laurent Cantet met brillamment en scène le réel tout en soulignant la richesse que peuvent apporter les différences et les particularités de chacun. Très heureux, le réalisateur de Ressources humaines (1999) a souligné que cette classe reflétait la diversité et la complexité de la société française.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, la comédienne française Catherine Deneuve (onze fois en compétition à Cannes), qui tenait le premier rôle dans Un conte de Noël (comédie dramatique familiale plébiscitée par la presse) d'Arnaud Desplechin, a reçu un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière dont nous avions souligné l'excellence des choix.
Cette même distinction a été attribuée à l'acteur-réalisateur américain, Clint Eastwood, qui présentait à Cannes l'Échange, un film militant et rigoureux tiré d'un fait divers, qui révèle le traitement injuste réservé aux classes populaires et en particulier aux femmes et aux enfants dans l'Amérique des années 1920.
L'Italie, absente de la compétition en 2007, a remporté cette fois un doublé. D'abord, le grand prix pour Gomorra de Matteo Garrone, adapté du livre de Roberto Saviano, inquiétante plongée dans l'univers de la mafia calabraise d'affaires.
«C'est un film apocalyptique et sans espérance. Ne pensez pas à un film classique de dénonciation, avec d'un côté le bien et le mal, les bons et les méchants, parce que, dans la réalité, les choses sont plus compliquées et les frontières plus floues», a raconté le réalisateur.
Puis, le prix du jury pour Il Divo. Le cinéaste Paolo Sorrentino a tenté, avec une grande maîtrise et une grande inventivité dans la mise en scène, de percer le mystère Giulio Andreotti, (interprété merveilleusement à
l'écran par Toni Servillo), 89 ans, surnommé tout à tour «l'inoxydable», «le pape noir», «l'homme des ténèbres», politicien le plus complexe et le plus ambigu d'Italie qui, depuis cinquante ans, est au cœur de la scène politique. «J'éprouve de la curiosité pour ce personnage qui est le symbole du pouvoir en Italie, explique le réalisateur. Sulfureux, indéchiffrable, énigmatique, Giulio Andreotti a une responsabilité politique certaine pour ce qui est du dysfonctionnement du pays, et pénal pour d'autres faits plus graves. Andreotti fait tout pour cultiver la dualité, répétant à l'envi que son film préféré est Dr Jekyll et Mr Hyde ! ».
Les frères Dardenne ont raté le triplé. Après Rosetta (Palme d'or en 1999), et l'Enfant (en 2005) , Luc et Jean-Pierre Dardenne, partaient favoris pour le Silence de Lorna, un émouvant portrait de femme. Ils ont reçu le prix du scénario pour cette histoire d'une jeune albanaise venue chercher une vie meilleure en Belgique.
Le cinéaste turc, Nuri Bilge Ceylan, avait remporté le grand prix avec Uzak en 2003. Il obtient cette fois le prix de la mise en scène pour les Trois singes, drame familial à huis clos. Le continent latino-américain, bien représenté en compétition, récolte les deux prix d'interprétation. Prix d'interprétation féminine à l'actrice brésilienne Sandra Corveloni, pour son rôle dans Linha de Passe de ses compatriotes Walter Salles et Daniela Thomas. La comédienne y interprète Cleusa, femme de ménage qui élève seule ses quatre enfants nés de pères différents, à Sao Paolo, une ville en transe.
Prix d'interprétation masculine à l'acteur américain d'origine portoricaine Benicio Del Toro, pour sa prestation
éblouissante d'Ernesto Guevara dans Che de Steven Soderbergh. Le comédien très ému et très applaudi a dédié son prix au Che, grande figure de la révolution cubaine. Leonora de l'argentin Pablo Trapero qui relate le calvaire d'une étudiante enceinte, accusée et injustement condamnée pour le meurtre de son ami, est malheureusement absent du palmarès.
La Caméra d'or (qui récompense une première œuvre présentée dans une des différentes sélections officielles ou parallèles) est revenu très justement à Hunger de l'Anglais Steve McQueen récit dépouillé des grèves de la faim des républicains irlandais dans la prison de Maze en 1981 pour obtenir le statut de prisonniers politiques et la mort de Bobby Sands à l'âge de 27 ans, après 66 jours de jeûne. Un film magnifique dont nous avions regretté qu'il ne soit pas en compétition officielle.
Le cru 2008 s'est donc révélé d'un bon niveau (nous y reviendrons) avec des films en prise avec le monde. La soirée de remise des prix a été suivie de la projection de What just happened de Barry Levinson, clin d'œil
ironique au cinéma. Ben, producteur de films à Hollywood, qui sort à peine d'un deuxième mariage raté, a du mal à boucler son prochain film. Entre un réalisateur déjanté, un acteur éhonté et un producteur exécutif exsangue, rien ne se passe comme il le souhaite. Casting éblouissant, Robert de Niro (qui a remis la Palme d'or), Bruce Willis, John Turturo, Sean Penn, Robin Wright-Penn et dernières scènes tournées au Festival de Cannes 2007, une bonne comédie pour clore le 61e festival.


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