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Gouvernement de transition libyen : quelle crédibilité ?
La Libye face à sa réalité après la chute de Kadhafi
Publié dans La Tribune le 24 - 09 - 2011

Le gouvernement de transition libyen, dont la composition devait être connue dimanche dernier, comme annoncé par les rebelles, n'a pas été formé. Un rendez-vous manqué qui suscite des interrogations, voire des inquiétudes quant à la capacité du Conseil national de transition à gérer sereinement les premiers moments de l'après-Kadhafi. Abdeldjalil et ses compères ne sont pas arrivés à un accord sur la formation du gouvernement ; Une composition qui crée les pires empoignades, l'enjeu étant très important. La configuration actuelle du CNT est à l'avantage de certains courants, au détriment d'autres qui se voient déjà exclus de ce premier partage du gâteau de la victoire. Cette dissension qui apparaît aux premiers moments de l'après-Kadhafi était prévisible avec la composition hétéroclite du CNT et ses diverses tendances aux intérêts contradictoires. Le CNT est constitué de 31 membres permanents dont quelques-uns seulement sont connus, à l'exemple des anciens membres du gouvernement de Mouammar Kadhafi ou encore Abdelhakim Belhadj, le dirigeant du Conseil militaire de ce Conseil. Belhadj serait l'un des co-fondateurs du Groupe islamique combattant en Libye (GICL), créé en 1995 et actuellement proche d'Al Qaïda. Le GICL avait tenté à plusieurs reprises de renverser Mouammar Kadhafi, pour instaurer un Etat islamique, mais sans y parvenir.En plus de la dissension, le CNT doit faire face à un autre obstacle : faire reconnaître sa légitimité en Libye même si l'ONU a donné la crédibilité voulue au conglomérat destiné à gouverner le pays. Formé le 27 Février à Benghazi en fusionnant deux instances provisoires, le Conseil National Libyen et le Gouvernement provisoire de l'ancien ministre de la justice Moustafa Mohamed Aboud al-Djeleil, le Conseil national de transition (CNT) s'est autoproclamé puisque ses membres ont été cooptés sans que les Libyens n'aient leur mot à dire. C'est cette cooptation (venue de l'extérieure ?) qui risque de faire imploser la structure puisque les libyens, une fois la stabilité de retour, s'interrogeront sûrement sur le choix des membres du CNT, et ne manqueront pas d établir des liens avec les intérêts étrangers ; à l'exemple du ministre clé de ce gouvernement, celui des Finances, qui a également en charge les affaires pétrolières. Ce dernier a enseigné l'économie et la finance à l'université de Washington et serait retourné en Libye il y a quelques mois seulement, après trente-cinq années passées à l'étranger. La composition de l'instance suprême de la rébellion libyenne est déjà scrutée avec attention et alimente nombre de polémiques. Il y a le fait que plusieurs de ses membres ont été des caciques du régime à l'exemple de son président, Mustafa Mohamed Abud Al Jeleil, ancien ministre de la Justice. Il y a aussi Mahmoud Jibril, ministre des Affaires étrangères du CNT, qui a été l'un des hommes clé de l'ouverture économique libyenne pilotée par Seif al Islam à partir du milieu des années 2000. A cela s'ajoute le fait que parmi les officiels qui ont rejoint très tôt le CNT, certains ont été pointés du doigt par des organismes internationaux de défense des droits de l'Homme. Les djihadistes, proches d'Al Qaïda, font également partie de la composition du CNT. Enfin, la crédibilité du CNT a été fortement éclaboussée par le soutien des forces étrangères et de Bernard-Henri Lévy, un philosophe pro-israélien. Ce dernier a tenu des propos au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, à propos du CNT, qui n'ont guère amélioré l'image du conseil de transition dans le monde arabe. En juin dernier, BHL a affirmé que les membres du Conseil lui avaient assuré que le futur pouvoir libyen reconnaîtrait Israël. Des propos qui ont fortement embarrassé la direction du CNT, l'obligeant à publier plusieurs démentis. Pour en revenir aux pays étrangers, il faut dire que le soutien indéfectible de la France et de la Grande Bretagne aux rebelles et leur empressement à organiser des conférences pour établir «une feuille de route sur l'après-Kadhafi», ôte toute crédibilité au CNT et le met au banc des accusés pour allégeance à ces pays. Surtout que l'OTAN n'a pas l'intention de quitter la Libye de sitôt, et que les pays européens ont affiché leur intention «d'accompagner» la Libye dans sa mise en place des nouvelles institutions et la reconstruction de la Libye nouvelle. Les libyens vont donc finir par se poser la question : quelle crédibilité a le CNT? Mais d'ici là, il sera peut-être trop tard. Parce qu'il faut se demander actuellement s'il y a vraiment urgence pour le CNT à mettre en place un gouvernement alors que le pays n'est pas encore totalement pacifié. La mise en place du gouvernement aurait pu se faire tranquillement après la libération de tout le pays. Cette formation qui devra gérer la Libye durant huit mois à compter de sa libération totale, aura à gérer son économie, et donc à signer des contrats et offrir des projets de reconstruction de la Libye. C'est peut- être là, justement, que réside le secret de la précipitation des étrangers «amis de la Libye». Pour la nouvelle équipe dirigeante, il réside sûrement dans la course au pouvoir. Quelle qu'en soit la raison, reste à connaître les chances réelles du CNT à réussir sa tâche. Dans l'urgence d'avoir un exécutif consensuel, les membres du CNT savent que le gouvernement d'union devrait être représentatif de toutes les tendances de la Libye. C'est la condition pour réussir la transition. Ce qui n'est pas chose facile. Faut-il rappeler que la grande Jamahyriya démocratique et socialiste sous les commandes du Colonel Kadhafi était gérée par un conseil de la révolution, des conseils révolutionnaires et des comités populaires aux trois niveaux national, régional et local. Il n'y avait donc pas de partis politiques. Ce système conservait aussi l'organisation tribale historique du pays. Il faudra donc arriver à rassembler dans un gouvernement d'union toutes les tendances qui existent : démocrate, islamiste et djihadiste. Car en Libye, il y a les islamistes traditionalistes, héritiers de la confrérie religieuse musulmane des Senoussi ; Il y a ensuite un islamisme politique inspiré des Frères musulmans égyptiens et enfin, la troisième tendance, celle de l'islamisme djihadiste, partisan de l'action armée. Ces derniers ont participé activement dans le conflit armé et vont sûrement exiger une compensation ; Ce qui rend la situation encore plus compliquée. Et même si le CNT réussi son challenge, quelle tendance va l'emporter ? Tout se joue à ce stade pour les pays étrangers dont l'intervention militaire ne doit pas être fortuite. Ils doivent sûrement veiller à ce que «leurs» responsables libyens l'emportent. En tous les cas, ce gouvernement dont l'accouchement est retardé, est très attendu et son ossature donnera une indication sur le rapport des forces. Une dernière chose : les nouveaux dirigeants de la Libye devront, pour longtemps encore, en gérant un pays divisé, faire attention à la grogne des pro-kadhafistes qui, même s'ils se sont soumis à la nouvelle donne (la chute du Guide), restent en attente d'une occasion pour la renverser. Car, il faut le dire, la résistance de Syrte, Bani Walid ou encore Sebha renvoie à une réalité : la guerre civile qui a éclaté aussi rapidement en Libye est loin d'être l'expression d'un soulèvement populaire comme en Egypte ou en Tunisie. Et il faut se demander : qui sont ces libyens ? Et pourquoi continuent-ils à résister contre la «libération» de leur pays ? Si «libération», il y a.
H. Y.

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