Au fil des multiples éditions du Salon international du livre d'Alger (Sila), les ouvrages pour la jeunesse et la petite enfance occupent une place de choix et de plus en plus de maisons d'édition se spécialisent dans ce créneau. Parmi les nombreux éditeurs présents à cette 16e édition, certains sortent du lot à l'instar de Dar El Afaq qui propose une large gamme pour les tous petits ainsi que pour leurs aînés.C'est au détour de l'une des artère du gigantesque chapiteau qui abrite les stands d'exposition du Sila que les visiteurs découvrent le stand de cette maison d'édition qui a misé sur une présentation attractive de ses ouvrages, attirant de nombreux curieux qui cèdent à la tentation de faire plaisir à leur enfants.Parmi les nouveautés présentées, beaucoup d'ouvrages consacrés aux enfants de 3 à 6 ans, avec des abécédaires en papier glacé et aux coins arrondis, des dépliants alphabet et animaux sauvages, des cahiers de coloriage avec autocollants consacrés par thèmes pour découvrir les noms des fruits, des animaux et des formes d'une manière ludique ainsi qu'un grand poster du corps humain agrémenté d'un lexique des partie du corps en anglais, arabe et français. Pour les plus grands, la collection Les mille et une nuits permet à ceux qui maîtrisent la lecture, de partager les aventures de trois personnages célèbres : Ali Baba, Aladin et Sindabad. Les prix des livres varient entre 50 DA à 250 DA en fonction du nombre de pages et des illustrations en couleur. L'entreprise familiale qui a relevé le défi de la qualité, tant au point du contenu que de la forme, a considéré au bout de quelque années d'existence et après avoir développé différents départements consacrés à la littérature et aux ouvrages scientifiques, qu'il devenait nécessaire de créer un département consacré aux ouvrages pour la jeunesse, un département qui a pu voir enfin le jour en 2004.A ce propos, le responsable de la maison d'édition Khaled Harket explique : «Nous avons constaté que le livre pour jeunesse de qualité était un laissé pour compte dans le paysage éditorial algérien. Il n'existait pas, à l'époque, un réel effort de qualité dans la création et la fabrication des livres dédiés à nos enfants. C'est pour cela que nous avons décidé de nous atteler à cette tâche en développant une collection dédiée à la jeunesse dans notre programme éditorial. Notre aspiration est d'apporter notre concours pour réussir à développer chez l'enfant le plaisir et l'amour de la lecture par la qualité des illustrations et par un contenu ludique.»Il ajoutera par ailleurs qu'il existe un lectorat potentiel inestimable parmi notre jeunesse, étant donné que l'Algérie est un pays avec une pyramide des âges à la base très large et au sommet effilé. Ce qui traduit un grand nombre de jeunes dans la population et un nombre réduit de personnes âgées. En effet, la tranche d'âge 0-14 ans représente 25,4% selon L'Office National des Statistiques 1985.Abordant la question du parascolaire, Khaled Harkat, estimera que c'est un créneau qui n'est pas à négliger, soulignant que même les grandes maisons d'édition à travers le monde développent ce volet, car il y a toujours des améliorations à apporter dans ce domaine. Il explique également que ce volet fluctue en fonction des changements de programme ou tout simplement des aménagements apportés par le Ministère de tutelle.Le directeur des Editions Dar El Afak confiera toutefois à propos de la difficulté de son domaine que «parfois la tâche s'avère très difficile. Les difficultés rencontrées sont de tout ordre. Tout d'abord dans le domaine de la création et de l'innovation. Puis il est aussi très difficile de trouver des auteurs et des illustrateurs algériens spécialisés dans la littérature enfantine. Pour certains ouvrages, nous avons acheté des droits à des éditeurs égyptiens, nous avons également fait appelle à des illustratrices italienne, hollandaise et canadienne qui ont respecté le cahier des charges que nous avons proposé».Il précisera à ce sujet : «En tant qu'éditeur algérien il était important de mettre en valeur des personnages auxquels les enfants peuvent s'identifier. Ainsi, les enfants représentés dans nos ouvrages ne sont pas tous blonds aux cheveux lisses. Même par rapport à la tenue vestimentaire, dans lexique consacré à la ferme, nous avons tenu à ce que la fermière soit avec une robe traditionnelle algérienne».Le responsable du stand nous expliquera que cette année, même si l'intérêt pour les ouvrages parascolaires domine toujours, il y a un regain d'intérêt pour les contes et livres sur l'histoire d'Algérie. Il est à signaler que les contes et la littérature enfantine sont également un volet important du programme éditorial de Dar El Afak.Pour conclure, Khaled Harket confie que «rien ne peut remplacer la magie du livre et je pense qu'aucun autre support ne peut le détrôner. Ce que nous souhaitons c'est développer la lecture-plaisir, la lecture-découverte, la lecture-formation avec le concours des parents, des enseignants et celui de l'enfant qui est le principal acteur». S. A.
