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Le choix de l'indépendance et de la qualité se paye cher
Mim Edition a opté pour la publication, la vente et la promotion du livre
Publié dans La Tribune le 29 - 09 - 2011


Photo : Sahel
Par Fodhil Belloul
L'une des principales difficultés pour un éditeur, quel que soit le pays, est de trouver le moyen de concilier entreprise commerciale et démarche culturelle. Chez nous, en Algérie, cette difficulté, comme hélas beaucoup d'autres, prend des proportions plus grandes. Et les causes en sont multiples. Un lectorat indéfini, une chaîne du livre qui peine à se constituer et à tenir ses promesses, des autorités souvent récalcitrantes ou timorées, et tout un amas d'obstacles allant des caprices d'un imprimeur à l'exclusion, copinage oblige, des esprits les plus jaloux de leur indépendance.Cette introduction n'a pas pour but de noircir le tableau de l'état de l'édition algérienne, et il serait injuste de dire que tout va mal. Seulement un constat, et la 16ème édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) peut en apporter quelques preuves : être éditeur en Algérie, de surcroît spécialisé en littérature, revient à faire un choix entre vendre et promouvoir, ou à naviguer périlleusement entre les deux.Il existe pourtant dans le paysage éditorial algérien un exemple de démarche plus radicale : c'est celui des éditions Mim ; en effet, voilà une jeune maison d'édition, créée fin 2007, qui s'occupe exclusivement de littérature, et qui offre aux lecteurs des livres faits de façon minutieuse , à des prix dérisoires, entre 150 et 300 DA. Ce n'est pas une blague de mauvais goût, ni une fiction, mais le résultat d'un choix de l'éditrice Mme Assia Ali Moussa, par ailleurs auteure et traductrice.La genèse des éditions Mim, c'est d'abord un intérêt pour une littérature souvent méconnue ou alors connue grâce à une actualité funeste et douloureuse portée par des noms célèbres à l'instar du regretté Mahmoud Darwich , l'icône de la littérature palestinienne qui représente la moitié du catalogue de la maison d'édition. Mais pas d'équivoques, Assia Ali Moussa tient absolument à placer ce choix hors de toute revendication politique ou religieuse. «J'ai choisi d'éditer des auteurs palestiniens, toutes générations confondues, parce que j'estime qu'il y a des expériences littéraires dans ce pays qui méritent d'être connues ; la cause palestinienne est, certes, chère à mon cœur, comme pour tout algérien, mais c'est devenu un fonds de commerce .La littérature palestinienne est en rapport profond avec la douleur, mais c'est le sérieux de la démarche de ces écrivains qui m'intéresse», arguera-t-elle.Le mot est lâché, le sérieux. Et il pourrait à lui seul résumer l'ambition de l'éditrice, celle d'offrir aux lecteurs algériens la possibilité de connaître une littérature inédite, créative, souvent avant-gardiste. Et les auteurs palestiniens édités chez Mim sont des plus divers, poètes, romanciers décédés ou encore vivants, écrivains exilés en Norvège, écrivains de l'intérieur de l'enfer de Ghaza… A tel point que certains lecteurs palestiniens sont convaincus que Mim est une maison d'édition de chez eux !Assia Ali Moussa nous confie par ailleurs les grandes difficultés qu'elle a eues à exporter ses livres en Palestine, allant elle-même jusqu'en Egypte pour les faire passer, avec tous les risques que l'on peut imaginer.Coté «production nationale», l'éditrice a choisi de privilégier les premières expériences. Ce sont donc, pour la majorité, de jeunes auteurs algériens qu'elle édite : des romanciers ou poètes, à l'exemple de la jeune Talbi Kamir Afraa, qui ouvrent des pistes prodigieusement novatrices en langue arabe. Les traductions en français ne sont pas en reste dans le catalogue de la maison d'édition, pas moins que les essais de littérature comparée. A cela s'ajoute une nouvelle expérience, celle de la littérature pour enfants. Pour l'instant il n'y a qu'un seul titre de littérature jeunesse. Et c'est encore le sérieux qui explique cette rareté. L'éditrice a mis plus d'une année pour trouver un illustrateur de qualité ; c'est dire que la démarche de Mme Ali Moussa est parfois poussée jusqu'à l'obsession. D'ailleurs, elle en est à son 5ème imprimeur. «C'est une démarche suicidaire, mais j'assume», nous confie-t-elle avec un sourire amer.Ce choix de totale indépendance, puisqu' Assia Ali Moussa a toujours refusé d'adhérer à une quelconque organisation d'éditeurs, a son revers. L'éditrice avoue avoir de grandes difficultés à payer le loyer de son local, à rémunérer ses employés… «Ma marge de gains est dérisoire, je fais ce travail par passion, mais surtout parce que j'estime que la littérature et la relation auteur-éditeur sont avant tout une expérience humaine».Abordant la question du lectorat arabophone, Assia Ali Moussa est tout à fait lucide : «La langue arabe a été mal enseignée, la religiosité a fabriqué des locuteurs souvent désintéressés de la lecture, sans esprit critique, c'est vraiment navrant ; certains arabophones et francophones ont sombré dans leur extrémisme, ils ne se parlent plus.»Une note d'espoir, cependant, se profile : «Je reste convaincue que nous sommes sur une bonne pente, il faut poursuivre et en ce qui me concerne, je le ferai», affirme l'éditrice. A l'heure des marchands d'alphabets, Assia Ali Moussa fait office de résistante. Elle a choisi de privilégier la création au pécule ; souhaitons que le dicton populaire qui soutient qu'il «ne reste dans l'oued que ses pierres» finisse par s'appliquer à elle.


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