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Les clichés ont la dent dure
Hommage à Kateb Yacine à l'Oasis littéraire
Publié dans La Tribune le 01 - 11 - 2011

Alors que le 3ème colloque international sur Kateb Yacine qui s'est clôturé samedi dernier, fut l'occasion pour les spécialistes d'ouvrir des pistes de réflexions et des relectures d'une œuvre décidément inépuisable, voilà que Rachid Boudjedra suscite, comme à son habitude, lorsqu'il s'agit de Kateb Yacine, la polémique. Nous avons décidé de laisser un temps les débats d'écoles et d'érudits pour nous intéresser au lectorat de Kateb Yacine. Autrement dit, qui lit Kateb Yacine aujourd'hui ? Et quel regard portent les nouvelles générations sur un écrivain devenu, avec tous les travers d'un tel statut, un mythe ? Un échantillon de ses «lecteurs de base» peut, même s'il n'est pas exhaustif, nous offrir quelques éléments de réponse. C'est ainsi que nous nous sommes rapprochés de «l'Oasis littéraire», un club de lecture qui, selon son animateur, Wanis Ziat, tente depuis maintenant trois ans, de réunir de jeunes lecteurs autour de littératures diverses et variées, allant du polar à Kateb Yacine auquel les membres du club rendaient justement hommage, samedi dernier, date anniversaire de la mort de l'écrivain.C'est donc dans la petite bibliothèque du musée national des Beaux Arts qu'une vingtaine d'étudiants, lycéens, et d'autres plus jeunes, accompagnés de leurs parents, se sont réunis. L'échange autour de l'oeuvre de Kateb Yacine fut précédé d'une série de projections d'extraits de documentaires consacrés à l'auteur, à travers des témoignages, comme celui de Benamar Mediene, dont la biographie Kateb Yacine, le cœur entre les dents publiée il y a quelques années, semble avoir trouvé un large écho chez les membres du club, suivis d'extraits d'interviews de Kateb Yacine, à différentes périodes de sa vie, notamment celle accordée à la télévision française en 1956, date de la sortie de Nedjma, ou alors l'interview donnée quelques mois avant sa mort et dans laquelle il évoque les contradictions identitaires et linguistiques qui traversent l'Algérie. Place ensuite au débat. Il fut question pour les membres du club d'apporter leur propre vision d'un livre de Kateb Yacine. Que ce soit L'homme aux sandales de caoutchouc, pièce théâtrale présentée par le modérateur du club, Nedjma par une jeune étudiante, ou encore quelques poèmes extraits du premier recueil de Soliloque publié alors que Kateb Yacine n'avait que seize ans. A entendre ces jeunes échanger leurs impressions, quelques constats s'imposent : la réputation d'«auteur difficile» à lire, souvent utilisée pour qualifier Nedjma est un cliché qui a la dent dure. Second constat, ces jeunes lisent encore Kateb Yacine sous le prisme de la crise identitaire, du débat autours de l'arabité et de l'amazighité, de la difficulté d'écrire dans une langue autre que celle maternelle. Bref, et c'est doublement malheureux : l'image de Kateb Yacine, à force d'être mythifiée, enfermée dans des cercles de spécialistes, son œuvre paradoxalement peu enseignée ou pas du tout, «c'est un auteur trop difficile pour les étudiants», vous dira n'importe quel enseignant en littérature, fait glisser peu à peu le poète au rang «de pièce de musée». Connu par tous, mais très peu lu. C'est sans doute la meilleure manière, la plus pernicieuse, de faire d'une œuvre subversive une icône vidée de tout sens. Ou alors, et c'est encore pire, nous lisons Kateb Yacine de la même manière qu'il y a quarante ans, parce que peu de choses ont changé depuis, excepté que celui qui mettait en garde n'est plus.
F. B.

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