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«Je n'ai peur que de la fraude»
Abdallah Djaballah FJD-El Adala, à la tribune :
Publié dans La Tribune le 02 - 03 - 2012


Photo : S. Zoheir
Entretien réalisé par Amar Rafa
La Tribune : question d'actualité oblige, la secrétaire d'Etat américain, Hillary Clinton, a effectué une visite en Algérie qui a été émaillée de déclarations, qu'est ce que cela vous inspire ?
Abdallah Djaballah : Clinton représente ce grand pays qu'est l'Amérique, qui a des intérêts partout dans le monde dont l'Algérie où elle a de très grands intérêts et d'une extrême importance, en plus du fait que l'Algérie est le plus grand pays sur les plans maghrébin, arabe et africain. Si la situation en Algérie est stable et sûre et que le développement suit son cours, elle sera au cœur des intérêts politiques des grandes puissances. J'estime que cette visite de Clinton dans les pays du Maghreb revêt une dimension électorale, en premier lieu. L'Amérique a toujours soutenu les régimes autoritaires et dictatoriaux, croyant que cela était de nature à garantir la stabilité et à préserver ses intérêts dans le monde arabe, mais avec la venue du printemps arabe qui a déchu certains régimes dictatoriaux en Tunisie, Egypte, Yémen, Libye et bientôt celui de Bachar El Assad, cette théorie a été battue en brèche avec ces régimes qui l'adoptaient. Elle est convaincue maintenant que la démocratie fait l'objet d'une large demande des peuples dans le monde arabe, qui ont démontré un haut degré de maturité, de conscience et de volonté de fonder un système démocratique sur des bases saines. Ce qui a imposé à l'Amérique et à d'autres pays de changer leur vision et leur position. Ainsi, l'Amérique affirme actuellement soutenir le changement vers un système démocratique dans le monde arabe, et sa disposition à traiter avec tout parti issu des urnes. Concernant l'Algérie, comme tout pays qui n'a pas connu de printemps révolutionnaire, on insiste pour qu'il y ait un changement démocratique à travers les urnes. Si cela est le cas, c'est positif, mais il doit rester loin de toute velléité d'instrumentalisation de la part de l'Amérique ou de n'importe quel autre pays. Nous sommes un pays indépendant. Notre indépendance a été chèrement acquise. Mais cette indépendance n'a pas de sens sans une décision politique souveraine qui soit le produit des institutions de l'Etat algérien, avec une libre volonté et une totale conviction.

Vous avez récemment créé le parti El Adala. Celui-ci est-il le prolongement d'un exercice politique qui a commencé avec Ennahda et El islah, ou alors un nouveau départ à zéro, puisque votre formation est un front au lieu d'être un mouvement comme par le passé ?
Ce ne sont que des titres, depuis que nous avons entamé la lutte pour concrétiser notre projet politique dans notre cher pays, d'une façon organisée depuis 1974 .Nous avons adopté plusieurs dénominations, dont celles que vous avez citées. Et aujourd'hui, après l'intervention de nouvelles données de très grande importance sur le plan national et international, nous avons considéré que la dénomination la plus appropriée pour cette période est le «front», sachant que ce concept suggère que ce nouveau cadre d'organisation est ouvert à tous les algériens qui croient en son projet, et qui sont prêts à se soumettre à la discipline des statuts du parti, tels qu'adoptés par le congrès constitutif. Ce message est bien passé et a trouvé un large écho auprès de ce peuple. Le front est en pleine expansion sur les plans social et géographique. Nous espérons qu'il sera un bon outil aux mains de ce peuple pour concrétiser ses choix et ses ambitions.

Plusieurs partis tentent actuellement de récupérer la base du FIS-dissous, qu'en est-il pour vous ?
Nous nous remettons à Dieu tout- puissant, et nous nous adressons à ce peuple, et à tous les enfants de ce pays qui jouissent de leurs droits politiques, notamment ceux qui ont des appartenances politiques passées, dont ceux du FIS. Le front El Adala, est ouvert a toutes les catégories de la société, dont celle- ci, je considère que la direction du front et ses hommes se sont singularisés par des luttes, des positions, orientations et options en faveur du droit et de son triomphe, qui occuperont, je le souhaite, une bonne place dans les esprits des militants du FIS et d'autres catégories de la société.

Peut-on connaître, dans ce cas- là, la composition humaine de votre parti d'une façon globale ? Par exemple, combien représentent les intellectuels, les économistes?
Le parti est ouvert à toutes les catégories de la société, mais il est difficile de donner des statistiques ou des pourcentages précis, car le parti est en cours, en voie de constitution. Cependant, il bénéficie d'une large affluence de la part des différentes catégories, notamment d' experts en économie et en sociologie, d'enseignants universitaires, commerçants, fonctionnaires, enseignants ,avocats et magistrats en retraite et même agriculteurs, hommes et femmes.

C'est fort de cette expérience passée que vous avez décidé de participer aux prochaines élections. Pensez- vous que cela soit suffisant pour atteindre votre objectif ?
Nous savons que les délais sont courts, et nous regrettons que le pouvoir ait trop tardé pour opérer une ouverture politique et agréer des partis. Ce n'est qu'aujourd'hui (lundi 27 février) que nous allons recevoir le récépissé officiel, alors que quelques semaines seulement nous séparent du dépôt des listes des candidats. En dépit de cela, nous avons une large assise populaire, et nous fondons nos espoirs sur l'ambition du peuple pour opérer un véritable changement dans le pays. J'estime que les forces les plus à même de concrétiser les ambitions et aspirations de changement sont bien celles du Front de la Justice et du Développement (FJD), comme le confirment son discours, son parcours de lutte, et les positions de sa direction durant des décennies passées. Donc le FJD est le plus habilité à diriger les luttes du peuple pour le changement, et à réaliser ses ambitions.

Avez-vous une idée sur vos chances de réussite lors du prochain rendez- vous électoral ?
Il est trop tôt pour en parler maintenant. Ces choses vont de plus en plus s'éclaircir avec le temps. Mais je considère que nous avons plus de chances que quiconque. Cela est d'autant plus clair avec les sondages, quoique réduits, entrepris par certains sites, l'affluence que connaît le front à travers les wilayas, et lors des congrès de wilayas de préparation du congrès constitutif. Je crois que la situation ira crescendo, et nous avons entamé l'organisation de meetings à travers lesquels nous allons constater cela.

Parmi les prévisions qui ont été rapportées par la presse, les déclarations de M. Belkhadem créditent le courant islamiste de 35% de réservoir électoral, en affirmant toutefois que contrairement aux autres partis, il est partagé par tous les partis de la même obédience. Que penser dans ce cas- là ?
C'est un avis dont il est responsable, mais qui ne reflète pas la réalité. Pour moi, j'estime que tout le peuple algérien est musulman. C'est un avis que je respecte.Actuellement, il ya, sur la scène politique, une confusion des concepts. Puisque les partis islamistes appellent à un état civil alors que certains partis dits démocrates affirment qu'ils sont eux aussi islamistes… Chacun prétend ce qu'il veut. Mais son histoire en rapport avec ses positions et la nature de ses combats et ses relations confirment ou infirment cette prétention. Que chacun prenne ce qu'il veut.

Mais en tant que parti, comment allez- vous concilier la demande de la base qui vous a rejoint pour votre projet, et les exigences de conformité avec la loi qui interdit de fonder un parti sur une base religieuse ?
Qui vous dit qu'il ya une contradiction entre les deux ? Je n'en vois aucune, d'ailleurs .Donc, il n'ya pas de nécessité à chercher à les concilier. Et qui vous dit que notre projet est religieux ? Ce ne sont là que des concepts occidentaux, chrétiens, qui ont envahi les esprits de beaucoup d'Algériens, et qui les ont poussés vers un fossé entre les contenus occidentaux de ces concepts, qui nous sont d'ailleurs étrangers, et la réalité algérienne. Laquelle réalité islamique est en totale contradiction avec ces concepts. Cette question mérite d'être posée en Europe, non pas en Algérie, où elle n'a pas de sens, du tout. J'en parle sur le plan purement scientifique, cela est totalement faux.

S'agissant des élections, le président de la République s'est engagé à garantir la régularité des prochaines législatives, et affirmé que tout contrevenant à la loi serait puni. Cela est-il suffisant pour apaiser vos craintes de la fraude ?
Ces mesures sont positives. Nous souhaitons qu'elles soient traduites dans les faits.car dans le passé, il y avait des expériences où les engagements n'ont pas servi à grand- chose. Mais les positions dans la pratique étaient l'opposé des engagements lors des précédentes élections. Le peuple veut du concret. Nous souhaitons que le président de la République et le ministre de l'Intérieur prennent autant de garanties qu'il en faut pour concrétiser ces engagements.

Avez-vous d'autres revendications à formuler dans ce cadre ?
Le problème pour nous, est que les revendications ne sont jamais satisfaites. Nous voulons, par exemple, que les élections soient supervisées par un organisme indépendant. Mais cette demande n'a pas été écoutée. Ils ont confié la supervision à l'administration et à la justice qui ne sont pas indépendantes. C'était dans le passé. Maintenant, la justice va-t-elle se comporter en institution indépendante ? C'est ce que nous souhaitons, et un but pour lequel nous œuvrons mais se réalisera-t-il à la lumière de l'actuelle constitution algérienne, de l' l'actuelle loi, et des traditions en vigueur ?

Si fraude il y aura, comment allez-vous réagir ?
On en parlera au moment opportun. Mais il est clair que si fraude il y aura et que la décision du peuple n'est pas respectée, cela mettra l'Algérie dans l'inconnu. Je considère que le peuple n'a pas moins de valeur que par le passé, et n'est pas moins attaché à son pays et à ses intérêts, que le peuple tunisien, égyptien, ou autre peuple arabe qui se sont soulevés contre la dictature, l'exploitation et le monopole. La question n'est pas aisée. Nous sommes en 2012, et non en 1988 ou 1991, il ya de très fortes données sur tous les plans, social, psychologique et du droit international, et sur le plan régional, qu'il faudrait prendre en considération avec sérieux. Il faudrait que celui qui sera tenté de jouer avec la volonté des citoyens soit conscient qu'il fait le plus grand mal à ce pays. C'est ce que nous ne souhaitons pas et que nous appelons à éviter. Nous conseillons d'empêcher ceux qui veulent détourner la volonté de ce peuple.

Le président de la République a, lors de son discours à Oran, justement mis en garde contre les risques d'une ingérence étrangère en cas d'échec du rendez- vous électoral… le chef de l'Etat a également annoncé que le prochain parlement aura pour mission d'élaborer une nouvelle constitution. Quel regard portez-vous sur les missions dévolues au parlement à venir et son rôle?
Ses rôles sont multiples et il est beaucoup attendu de lui. On attend qu'il engage l'élaboration d'une constitution pour l'Algérie qui permette de consacrer le principe de la séparation des pouvoirs de manière plus précise, qui soit à même de permettre un véritable équilibre entre les pouvoirs, de garantir les libertés pour tout le monde, sans exclusion, de permettre l'alternance au pouvoir pour tous les partis et de tenir des élections libres et honnêtes. Et d'autres questions, dont on en parlera plus en détail.

Peut-on avoir une idée sur votre stratégie électorale ?
On en parlera le moment venu.

Quel programme allez-vous présenter aux Algériens ?
Nous avons des experts en économie qui allient connaissances scientifiques et expérience professionnelle, qui planchent sur la mise en place d'un programme économique, électoral. En novembre dernier, nous avons installé une instance nationale de consultants, composée de dizaines d'experts et spécialistes dans divers domaines, qui doivent élaborer des programmes dans les domaines social, de l'information, de la réforme du système politique, etc.

Dans les listes électorales que vous êtes en train de préparer, la femme est-elle bien représentée ?
Sa place est préservée maintenant par la force de la loi. Puisque la loi impose son pourcentage dans les listes, qui oscille entre 30 et 40% jusqu'à 50% pour l'émigration.

Mais il ya des partis qui l'inscrivent en bas de la liste ?
Son succès est garanti, quelle que soit sa position dans la liste. En tout cas, j'avais une opinion contre cette loi alors qu'elle était encore en projet.

Au cas où vous obtiendriez la majorité, quel traitement réserverez-vous à la minorité ?
Premièrement, nous croyons au bien-fondé du partenariat en politique. Nous croyons aussi qu'il est de la responsabilité de l'Etat de garantir les droits de tout citoyen, indépendamment de son appartenance politique. Nous croyons aussi que la citoyenneté doit être garantie pour tout le monde, sans distinction. Les citoyens auront accès à tous leurs droits, pour le simple fait qu'ils portent la nationalité de l'Etat, quelles que soient leur religion, race ou couleur.

Les conseils consultatifs d'Ennahda, El Islah et du MSP ont entériné l'accord portant sur une alliance de partis et l'établissement de listes communes ; allez- vous en faire partie ?
Cette affaire d'alliance ne nous concerne pas. Ils sont libres de ce qu'ils entreprennent. Nous sommes décidés à entrer dans ces élections avec nos propres listes.

Et l'avenir du courant islamiste en Algérie ?
Si les élections sont honnêtes, il sera le vainqueur. Car il l'a été durant toutes les précédentes échéances électorales malgré la fraude contre lui. Si c'était le cas alors, pourquoi n'en sortirait-il pas vainqueur alors que la situation est meilleure aujourd'hui ? Notre souci est que les élections soient réellement honnêtes. Je n'ai peur que de la fraude.


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