Le président candidat doit prendre les Algériens pour des candides. Tout en ayant le droit de rendre hommage aux harkis et à la funeste OAS, le président français s'interroge sur la responsabilité de la France. Un questionnement qui ressemble à l'une de ses inepties intellectuelles comme la démocratisation par les bombes et la destruction d'un pays.Ainsi, le candidat de la droite populaire et extrême veut savoir «où est la responsabilité de la France? D'avoir été une puissance coloniale ou d'avoir accepté un processus de décolonisation en Algérie?». A ses yeux, «la France ne peut pas être coupable de tout et de son contraire». Un tel degré de génie politique de la part d'un dirigeant français est assez rare pour être souligné.Ainsi, et suivant la logique de M. Sarkozy, un homme qui en poignarde un autre mais retire son couteau ne peut être considéré comme responsable de crime. La tentative d'homicide ne peut être retenue car le criminel a retiré son poignard et a laissé la victime aux bons soins de sa famille. Rien que cela, M. Sarkozy ?La France a accepté un processus de décolonisation car elle était la puissance coloniale. Et cette dernière est responsable de crimes contre l'humanité. Elle est coupable d'avoir inventé les chambres à gaz en inventant les enfumades du Dahra bien avant les chambres à gaz du régime nazi. La France coloniale est coupable de torture et d'exécutions extrajudiciaires. C'est de cette France- là que devrait se démarquer la classe politique française. Cette France- là, que la droite ne veut pas condamner, n'est pas la France qui a présenté ses excuses au peuple malgache pour des exactions qui n'ont rien à voir avec celles commises en Algérie. Cette France que certains, dans le camp de Nicolas Sarkozy, glorifient, ne peut être une amie de l'Algérie.Il est vrai que les campagnes électorales permettent bien des excès. Les politiques français, Nicolas Sarkozy en tête, se sont transformés en diseurs de hallal et de haram. La crise et le chômage aidant et un bilan peu ragoûtant font que les débats identitaires permettent plus facilement de trouver un coupable que de faire son propre bilan.Il est vrai que la France ne doit pas se repentir car il ne s'agit pas de péchés religieux. La France, par contre, doit avouer ses crimes de guerre et demander pardon à ses victimes si elle espère être pardonnée un jour et retrouver un tant soit peu de grandeur dans le concert des nations.Les Algériens n'attendent rien d'une personne comme Nicolas Sarkozy qui préfère rendre hommage à des gens qui ont pompé le sang des «indigènes» pendant 132 ans. Nicolas Sarkozy assume sa hargne contre les «envahisseurs» de la France, en particulier les musulmans et les arabes. Cette position assumée ne grandit en rien la France alors que l'Algérie fête son 50ème anniversaire. A. E.
