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Pour Djaballah, Allah y pourvoira !
Publié dans La Tribune le 09 - 03 - 2012

Trois formations à audiences différenciées mais de même obédience, ont crée une Coalition pour une Algérie verte. Il n'est pas question du vert écolo mais de la couleur de l'islamisme algérien avec des teintes nuancées de l'idéologie des Frères musulmans (FM). Il s'agit du MSP d'Abou Djorra Soltani, d'Ennahda de Fateh Errbi'i et d'El Islah de Hamlaoui Akkouchi. Saad Abdallah Djaballah, ancien chef de ces deux derniers et fondateur de leurs organisations, n'est pas dans cette «saine» et sainte alliance. Il ne s'est pas joint à cette coalition électorale définie par Akkouchi comme une «alliance où le diable n'a pas sa place.» Mais, honni soit qui mal y pense ! Mister, pardon, cheikh Akkouchi, n'aurait pas fait allusion à son ancien mentor. Il voulait probablement dire que l'Alliance verte est soudée et unie. Et que rien, pas même Satan, ne pourrait la diviser. Djaballah, l'immarcescible cheikh de Skikda, est au dessus du conjoncturel, de l'éphémère et du factice. Il ne veut pas, et ce n'est pas seulement une histoire d'ego boursouflé, être partie prenante d'une initiative où deux de ses anciens lieutenants, qui plus est deux ex-Judas, sont acteurs. Bien qu'il ne soit pas le doyen d'âge dans la mouvance islamiste, le leader du nouveau Front de la justice et du développement (FJD), connu sous son générique d'El Âdala, se regarde comme le Primus inter pares de l'islamisme algérien. Il croit être l'islamiste le plus légitime. Et pour cause ! Né en mai 1956, ce juriste de formation et constitutionnaliste de spécialité, instruit à Constantine à un moment où l'université pensait et formait à gauche, eut vite maille à partir avec la police politique du régime socialiste. Pour avoir prêché la bonne parole des FM, dont il se réclamait sans en être un suppôt, Djaballah en subira les foudres dès 1976 : prison, tentatives de liquidation et plus d'une suspension de son poste d'enseignant. L'homme, égocentré plutôt qu'égoïste, mélange complexe de prêcheur modéré, de juriste rationnel et de politique pédagogue, crée au départ Ennahda, mouvement pour une renaissance de l'islam, avec la couleur d'un islamisme mixant le sacré et le profane. Creuset de jeunes talents politiques comme Abdelkader Hachani et Rabah Kébir, qui feront plus tard quelques beaux jours du FIS. En 1989, alors que l'Algérie s'essayait au multipartisme en acceptant des ACP, à savoir des associations à caractère politique, Ennahda deviendra le Mouvement pour la renaissance islamique. Cheikh Djaballah, qui ne prend pas la roue d'autrui, pas plus qu'il n'est un suceur de roue ou la cinquième roue du carrosse, avait refusé de suivre Abbassi Madani et Ali Belhadj dans l'aventure du FIS. Il suivra son petit bonhomme de chemin, prenant date au lendemain de l'interruption du processus électoral, avec la création du Comité pour défendre le choix du peuple. Il restera cohérent avec sa philosophie politique en signant en 1995 le Contrat de Rome. Offre de paix au régime par des islamistes et des laïcs. Il le paiera cher en se voyant dépossédé de son mouvement Ennahda et d'El Islah, son avatar organique. A chaque fois, les labos interlopes du régime lancent contre lui une faction de fractionnistes et de factieux, dont deux sont aujourd'hui à la tête de l'Alliance verte. C'est pour cela qu'il voit son FJD comme un acte de «réappropriation» d'un bien subtilisé. Il est même convaincu qu'il saura vite vampiriser les bases électorales d'Ennahda et d'El Islah et, surtout, rallier quelques pans électoraux de l'ex-FIS. Qu'il serait la première force islamiste. Comme lui, et il en est fortement persuadé, serait le meilleur des islamistes ! D'autant plus ou d'autant mieux qu'il entend incarner le triptyque Islam-Nation-Peuple en prônant «l'entraide et la justice sociale.» Djaballah, l'esclave de Dieu auquel Allah apporte le bien, ne s'observe pas comme le mouton noir de la mouvance islamiste. Lui, un diviseur ? Jamais, selon lui, qui aurait fait une trentaine de vaines tentatives de rassemblement de son camp. Si les frères de la même cause sont aujourd'hui divisés, ce serait de leur faute. Eux, qui auraient refusé de s'aligner derrière son blanc kamis. Djaballah est comme ça : c'est la locomotive de l'autorail islamiste. C'est un zaïm messaliste avec un chapelet islamiste. Aujourd'hui, avec son FJD porté par plus de 5000 cadres congressistes, Djaballah, l'islamiste au long cours et au souffle long, opiniâtre et zen, Narcisse fidèle à ses opinions mais converti désormais au pragmatisme, croit à la générosité du Ciel. Malgré le morcellement de l'offre islamiste, éclatée en six écuries politiques, il croit qu'il sera le premier parti islamiste et la première force politique du pays. Son meilleur atout, son image de marque. Contrairement au MSP, il est indépendant des FM. A l'inverse du parti de Soltani, il n'est pas comptable du bilan des gouvernements successifs depuis 1995. A l'opposé des leaders des deux autres membres de l'Alliance verte, il ne s'est pas compromis avec le régime. Il n'a pas servi de faire-valoir politique ou d'instrument de manipulation politicienne. Il n'a pas fait partie du FIS. Il n'a jamais participé à la violence islamiste ou cautionné le terrorisme. Il a subi depuis 1976 les exactions du régime. Il se conçoit donc plus légitime. Il se voit plus crédible. Quant aux électeurs qui le choisiraient en masse, Allah y pourvoira. Allah est Grand, même si Djaballah n'est pas son prophète politique… en Algérie.
N. K.

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