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Arrière toute !
révoltes arabes
Publié dans La Tribune le 09 - 04 - 2012

«La charia a été et sera toujours mon premier objectif, l'axe central de mon projet», a aussitôt déclaré le richissime homme d'affaires de 61 ans. Mais un seul candidat, ce n'est pas suffisant estime la confrérie qui, pour se prémunir contre un rejet du dossier de Chater pour fait d'emprisonnement passé, a «décidé, confrérie et parti ensemble de présenter Mohamed Morsi, le président du Parti de la liberté et de la justice, en tant que candidat alternatif».Autre rebondissement de taille survenu à deux jours de la clôture du dépôt des candidatures, Omar Souleïmane, chef des services de renseignement pendant 20 ans sous la présidence Moubarak se ravise brusquement, collecte les 72 000 signatures d'électeurs exigées en une journée seulement et fait enregistrer sa candidature à quelques heures de la clôture des inscriptions. L'ancien général, qui dit n'avoir aucun lien avec les militaires, dégaine le premier contre les Frères musulmans. D'après lui, ces derniers, maîtres du jeu au Parlement et se voyant désormais occuper le fauteuil présidentiel, «ont perdu beaucoup de leur popularité». Ils les accusent également de chercher à le menacer. En réalité, qu'il l'ait fait à titre personnel ou qu'il agisse pour le compte du Conseil suprême des forces armées, la candidature de Omar Souleimane, rebat les cartes du scrutin présidentiel et souligne encore plus ses enjeux cruciaux. D'autres personnalités d'envergure briguent, elles aussi, la magistrature suprême, à l'image du précédent secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa ou encore le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, le général Ahmed Chafik, mais ces candidatures sans surprise ne brouillent ni les cartes ni ne révèlent d'autres enjeux. Ce qui n'est pas le cas de l'ancien maître-espion du Raïs déchu dont il est difficile de croire qu'il ait rompu les ponts avec les militaires qui ont toujours en main l'exécutif gouvernemental et dirigent leur propre institution dans le refus de tout droit de regard du Parlement.
Toutefois, on peut d'ores et déjà relever que le prochain président de la République du premier pays arabe par sa population et sa position ne sera pas cantonné dans un rôle purement honorifique. La constitution encore en vigueur, en attendant celle qui sera issue de l'actuelle assemblée constituante, lui confère, entre autres prérogatives, celle de dissoudre le Parlement. De même, elle en fait le chef suprême des forces armées. De fait, le régime est donc présidentiel et, dans une moindre mesure parlementaire. Voilà qui pose une question fondamentale sur l'avenir constitutionnel de l'Egypte. Et c'est ce qui jette aussi un sérieux doute sur l' «indépendance» de la candidature d'Omar Souleïmane. Un chef de l'Etat non issu de leurs rangs sera t-il en mesure de leur garantir l'immunité et leur place trop prépondérante dans l'Etat et le pays ? Rien n'est moins sûr.
Encore un militaire ?
En tout cas, le passage du relais, si passage il y a, ne se fera pas sans résistances, voire sans crises ou heurts. Il faut quand même avoir en tête que depuis le coup d'Etat des officiers libres en 1952 qui a renversé la monarchie, l'Egypte a toujours été dirigée par un militaire. Se pourrait-il que la fonction suprême soit de nouveau confiée à un militaire (ou ancien militaire), alors qu'un pouvoir civil à la tête du pays était parmi les principales sinon la première revendication des manifestants de la Place Tahrir ? Du reste, dans le timing de la transition, le maréchal Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, devrait se retirer le 21 juin prochain, soit en même temps que seront proclamés les résultats de l'élection présidentielle. Les Frères musulmans égyptiens n'ont apparemment pas la même stratégie que le leader islamiste tunisien Ghannouchi soucieux de la devanture démocratique et pluraliste du pouvoir de son parti. Aucune analyse ne peut ignorer le score impressionnant et inattendu dans cette proportion obtenu par les islamistes égyptiens aux législatives de novembre dernier : 47 % pour le parti des Frères musulmans (PLJ) et 25 % pour le parti salafiste Nour, soit un total d'environ 80 % si l'on ajoute les élus islamistes non déclarés comme tels.Contrairement à ce que prétend Omar Souleïmane, la dynamique islamiste n'est pas encore retombée en Egypte. S'il y a mécontentement quant à la manière dont les islamistes gèrent les affaires politiques, le bon sens voudrait néanmoins qu'on leur accordât un délai de grâce au même titre que n'importe quel autre parti arrivé au pouvoir par un scrutin régulier. Les islamistes égyptiens n'étant pas des enfants de chœur, il serait malséant de leur faire grief de vouloir contrôler les deux verrous du pouvoir, le parlementaire et le présidentiel. La cohabitation, comme espérée probablement par les militaires, n'est pas dans les mœurs de l'islamisme politique. Il est par conséquent tout à fait concevable que les islamistes égyptiens s'assurent le contrôle et du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Pour ceux qui suivent la situation en Egypte sur le plan géostratégique, culturel et civilisationnel, autant se préparer dès maintenant à l'analyse des implications et répercussions de la forte probabilité d'un président de la République pur jus islamiste.Pour un pays comme l'Egypte, fier de son passé pharaonique et qui aime rappeler avec faconde qu'il est «Misr oum dounia», c'est une période de régression terrible qui va s'ouvrir. Si Al-Azhar, l'université islamique qui se veut «scientifique» et prestigieuse fait souvent sourire avec ses fetwas ridicules et absconses, il ne serait pas surprenant que les nouveaux maîtres des consciences, qui auront pignon sur rue lorsqu'un des leurs prendra place au palais présidentiel, ajouteront à la panoplie des anathèmes le fouet comme instrument d'exécution de leurs lois. C'est une logique de tous les intégrismes, la boucle doit toujours être bouclée et puisqu'ils ont le vent en poupe et sont élus par la majorité écrasante des électeurs, les Frères égyptiens ne bouderont pas leur plaisir. On entend dire ça et là qu'ils prendront garde à ne pas se priver de la manne touristique. Quelle naïveté ! Depuis Ibn Taïmiya, a-t-on vu des salafistes se soucier des bienfaits de la vie terrestre ? Ils n'auront qu'un au-delà meilleur à promettre.Après la Tunisie, la Libye et l'Egypte, qu'une volonté populaire majoritaire a tiré vers l'arrière (avec un soutien occidental intéressé), les mêmes forces du chaos menacent d'un retour à la glaciation quaternaire d'autres parties du monde arabo-islamique. Al-Qaïda reprend du poil de la bête au Yémen. En Syrie, l'opposition démocratique s'accommode d'une force de frappe islamiste qui mène l'essentiel des opérations militaires contre le régime de Bachar al-Assad, comme si on avait déjà vu des islamistes offrir le pouvoir à des laïcs. L'histoire vécue en tant réel ne pouvant livrer ses leçons dans l'immédiat, son accélération autorise néanmoins quelques enseignements. Tant pis pour ceux qui en auront fait les frais, mais pour les autres, que guette un malheur identique, il n'est pas trop tard.
A. S.


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