De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Chaque affection détient son hygiène de vie spécifique. L'insomnie ne déroge pas à cette règle. Cependant, selon les médecins, l'insomnie n'est pas le reflet d'une pathologie en soi, mais une «irrégularité dans le sommeil» qui illustre un mauvais fonctionnement dans l'organisme. Parfois, Morphée n'ouvre pas ses bras à tout le monde. La difficulté à trouver le sommeil est évoquée par la majorité des personnes et constitue un problème fréquent de nos jours : «Je m'allonge, l'œil ne veut pas se fermer», témoigne un jeune. «Je dors une heure et puis je me réveille… j'ai un sommeil intermittent», enchaîne un autre.Ce déséquilibre n'est pas sans impact sur le quotidien des personnes souffrant de ces difficultés à dormir. Outre la baisse de leur rendement dans leur tâche à cause de la difficulté à se concentrer, ces «pseudo- patients» passent leur journée à somnoler et perdent même l'envie de manger. «L'insomnie peut durer quelques jours, mais il arrive que l'étendue s'étale sur plusieurs semaines et rende cette affection chronique», diront des médecins. Générée par les effets secondaires de quelques médicaments tels les décongestionnants, les stimulants ou les antidépresseurs, l'insomnie a aussi, depuis ces dernières années, d'autres facteurs déclenchants dont le mal du siècle, le stress, qui, associé à la consommation de tabac et/ou d'alcool, devient un véritable empêcheur de dormir paisiblement. Mais il y a aussi certaines pathologies qui constituent des causes sous-jacentes d'insomnie telles l'arthrite ou l'hypertrophie de la prostate. Il faut préciser, de l'avis des spécialistes, qu'il existe plusieurs formes d'insomnies, de forte intensité ou moins amplifiée. On peut avoir des insomnies suite à un voyage et au dérèglement de «l'horloge biologique», une émotion vive, ou générées par des causes extérieures : une mauvaise literie, des bruits… En l'absence de centre spécialisé dans les troubles du sommeil en Algérie, ce sont généralement les médecins généralistes qui se chargent de diagnostiquer les symptômes et les causes de l'insomnie en cherchant notamment la cause dont la plus fréquente demeure «le stress dans les milieux de travail ou familial», diront des médecins. Les bouleversements socioéconomiques sont pour beaucoup dans la métamorphose de notre sommeil, soutient une bonne partie de la population. Si la prévention contre les insomnies est efficace dans quelques cas précis, comme à titre d'exemple éviter la consommation de produits déclenchants, il n'en demeure pas moins que certaines formes nécessitent une médication et des examens approfondis. «Le traitement de l'insomnie repose en premier lieu sur l'amélioration de l'hygiène du sommeil avant de passer à la prise de médicaments», explique un médecin généraliste. «Si l'absence de sommeil est causée par une pathologie comme la dépression ou l'arthrite, dans ce cas, il est nécessaire de traiter la maladie, ce qui pourra améliorer le sommeil», ajoutera-t-il.Toutefois, certains médecins recourent d'emblée à la prescription de médicaments, notamment en présence d'un sujet trop «stressé» ou si les méthodes non médicamenteuses s'avèrent vaines. Malheureusement, la prise prolongée (généralement plus de 21 jours) de tels médicaments aggraveront l'insomnie une fois l'accoutumance installée. C'est pourquoi la corporation table beaucoup sur des remèdes naturels en préconisant aux insomniaques légers le renoncement à quelques habitudes journalières «toxiques» et la pratique d'exercice physique. Mais de nombreuses personnes restent persuadées que les insomnies ne peuvent être soulagées que par l'ingurgitation de médicaments.