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Rompre avec la mythification
Les 22, Fanon, l'émigration et le PCF
Publié dans La Tribune le 02 - 07 - 2012


Photo : S. Zoheir
Par Samir Azzoug
«De la folie raisonnable». C'est avec cet oxymore que Omar Carlier, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris VII, qualifie la pensée d'action émanant du Groupe des 22 historiques de la révolution algérienne. Dans son intervention intitulée «La réunion des 22, sociologie de groupe et logique d'action», il ouvre grandes les portes de la réflexion sociologique et symbolique sur cet événement déclencheur de la guerre de libération nationale. Sur un ton de réflexion, plus que d'affirmation, Omar Carlier convoque la sociologie et la «symbolique» pour situer l'importance accordée par les historiens de cette date du 1er juin 1954, ses tenants et aboutissants.
Sur la symbolique, le professeur s'interroge sur celle des chiffres, d'abord, «les 22 qui sont en fait 21, les 5, les 7 et 9 ? Ces références pour les pionniers de la révolution renvoient à une idée du collectif pour sceller la rupture avec l'esprit de leader et du Zaïm». Sur celle des mots, ensuite. «Lorsqu'ils se sont réunis, les belligérants se sont-ils dit qu'ils constituaient un comité ? Ceux qui se sont retrouvés à la Soummam ont-ils pensé qu'ils étaient en congrès ? Car ces notions de comité et de congrès ont leur importance», note-t-il.
S'agissant de la sociologie du groupe, Omar Carlier soulève les différences hiérarchiques, sociales, culturelles, de niveau d'instruction et de positionnement politique entre les membres. Il notera également la prédominance des membres issus de l'Est algérien sur ceux de l'Ouest, «qui fera plus tard objet de tension». Des différences toutefois atténuées par une pensée commune, née d'expériences antérieures du nationalisme algérien. «La réunion du 1er juin est le moment décisionnel de l'action. C'est une première dans l'histoire de l'Algérie depuis 1830. Cela renvoie à l'analyse des processus des révoltes menées depuis 1830, à mai 1945, au mouvement nationaliste PPA-Mtld. L'OS (organisation secrète) s'est mise au défi. Il fallait penser à l'action tout de suite …Ils (les 22) ont procédé à l'analyse concrète d'une situation concrète basée sur des événements internes et externes. Il fallait donc aller vite, marquer le coup et passer à l'action armée même mal préparée», poursuit-il. Pour comprendre et situer toute l'importance de cet événement quasiment sacralisé, le professeur d'histoire préconise une analyse profonde, loin de toute mythification. Une analyse sans mythification et sans tentative de récupération est aussi l'esprit de l'intervention d'Olivier Fanon, sur le thème «Frantz Fanon dérange-t-il 51 ans après ?» Revenant sur le combat de son père, Olivier dans un discours au relent révolutionnaire, dénonce les «esprits nostalgiques qui tentent de récupérer Frantz Fanon et de le maintenir loin de son île natale, la Martinique». «Frantz Fanon est un épouvantail à colons. Il n'acceptait pas la compromission ni la soumission, son message c'est la patrie ou la mort», rappelle-t-il. «Alors, Fanon dérange-t-il encore ? Je pose la question aux Antillais, aux Martiniquais, aux Kanaks, aux Palestiniens et aux Sahraouis. À toutes ces régions qui sont encore colonisées», déclare le fils Fanon. Sur un autre registre, Chachoua Kamel, de l'Université d'Aix-en-Provence, s'est attelé à décortiquer les mouvements migratoires lors de la colonisation. Dans une thématique intitulée «Emigration vers la France et structures coloniales en Algérie», sans pouvoir établir le point de départ de ce mouvement de foule «qui est le premier émigré, de quelle tribu, quel village ? Impossible de le savoir», il fait un lien direct entre l'aviculture et ces déplacements de masse. «L'occupation de l'Algérie s'est faite d'Ouest en Est à cause des vignobles et des terres fertiles. Il y avait huit fois plus de colons à l'Ouest qu'à l'Est, où la colonisation était plus administrative avec une force de présence civile et militaire réduite», explique-t-il. «La crise qui a touché le vignoble dès 1885 en Algérie a engendré une crise de chômage, là où la Métropole avait besoin de main-d'œuvre. A cette époque déjà, la France avait établi un quota sur l'émigration» dira-t-il. «La véritable émigration vers la France commence en 1920. C'est alors pour les Algériens la découverte du racisme, de la politique et du syndicalisme car, en Algérie colonisée, ces questions n'étaient même pas posées. Il faut noter que le mouvement nationaliste s'est structuré en France notamment l'Etoile nord-africaine», déclare Kamel Chachoua.
Le dernier intervenant Jean Salem, philosophe, professeur à la Sorbonne et directeur du Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne, revient sur le rôle du Parti communiste français dans son soutien à la révolution algérienne. Le fils d'Henri Alleg raconte le parcours de son père et décrète que «le mouvement communiste est le seul parti français sans aucune tâche historique dans cette révolution». Il expliquera que le déni de la France de cette histoire de la guerre d'Algérie est dû à la politique de suivisme des milieux de la pensée, au retour du racisme en Europe entre autres. «On réduit Sartre ou les réseaux Jeanson et canonise Camus qui s'est toujours démarqué de ce mouvement indépendantiste. En plus on met Bigeard au Panthéon !», se désole-t-il.


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