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Une wilaya aux atouts énormes
El Tarf cherche sa voie
Publié dans La Tribune le 18 - 07 - 2012

Située à l'extrême nord-est du pays, limitrophe de la métropole Annaba, dont elle dépendait jusqu'à sa promotion au rang de wilaya en janvier 1985, El Tarf, réputée pour sa nature généreuse, ses zones humides et son environnement, mérite bien son appellation de «wilaya verte». Une wilaya qui vit aujourd'hui au rythme d'une dynamique mutation à même de lui permettre une mise à niveau à la hauteur des attentes de ses 500 000 habitants.S'étendant sur 2 891,75 km2, dont plus de 166 000 hectares de forêts, soit 65% de sa surface globale, la wilaya d'El Tarf compte 7 daïras englobant 24 communes, dont huit 8 frontalières avec la Tunisie, s'étirant sur plus de 100 km. Limitée à l'Est par la Tunisie, au Nord par la Méditerranée, à l'Ouest par Annaba et au Sud par les wilayas de Guelma et de Souk Ahras, El Tarf dispose de quatre couloirs de liaison routière, à savoir les RN 44 et 84-A, reliant Annaba, El Kala, El Tarf et la Tunisie, d'un côté, et les RN 82 et 16 reliant El Tarf à Souk Ahras, de l'autre, auxquels s'ajoutent 88 kilomètres d'autoroute Est-Ouest en voie d'achèvement. Sa position géographique exceptionnelle, son climat méditerranéen humide, marqué par une pluviométrie annuelle de 1 200 mm et son magnifique mont Ghoura (commune de Bougous), qui culmine à 1 200 m d'altitude, constituent autant d'atouts que cette entité administrative ambitionne d'exploiter pour rattraper le retard cumulé par rapport aux autres contrées du pays et refléter de manière concrète l'effort d'un développement local, soutenu. Qui dit El Tarf, pense à toutes les potentialités que dame nature lui a données généreusement, ne demandant que la bonne volonté et l'effort des hommes pour se transformer en richesse permanente. Ces bonnes conditions climatiques ont d'ailleurs attiré depuis des temps immémoriaux l'homme qui y a laissé des traces indélébiles.
Un Eden sur terre
Richesses naturelles incalculables, terre fertile, pluviométrie relativement abondante, zones humides, cordon dunaire, faune et flore diversifiées, conditions propices pour le développement de l'élevage bovin en particulier, ressources halieutiques et forestières conséquentes, sites naturels et touristiques divers et revigorants d'une valeur inestimable, sont autant d'autres ingrédients que cette région recèle et qui gagneraient à être rationnellement exploités. Il va sans dire que cet «Eden sur terre» compte de nombreux vestiges historiques qui sont des empreintes vivantes et indélébiles du passage de différentes civilisations. Parmi ces éternels témoins de ce passé prestigieux, figurent les anciens comptoirs commerciaux, à l'image du Bastion de France, situé à la vieille Calle, datant de
1560, l'ancien port de la Messida (El Kala), les palais de Lalla Fatma, K'sar El Djadj et K'sar Bir El Karma, datant de l'époque romaine, les Dolmens et les pressoirs d'olives de Djebel Ghourra ainsi que le palais de Ali Bey, construit durant la période Ottomane, en plus des lignes électrifiées Challe et Morice, legs douloureux de la guerre d'Algérie.
La mer et son écrin vert
La nature a doté El Tarf de potentialités naturelles, subdivisées en deux grands ensembles, présentant chacun des caractères géomorphologiques propres. Il s'agit du domaine du littoral, au Nord, qui renferme des paysages assez diversifiés, des étendues lacustres, des marécages ainsi que de belles forêts de chênes-lièges, pins-maritimes et chênes-zen, et de la partie continentale, au Sud. Cette dernière région, constituant plus de 57% de la superficie totale de la wilaya, caractérisée par un relief accidenté, comprend les zones considérées comme sous-équipées et fragiles, dont la zone frontalière, l'arrière pays d'El Kala et Bouhadjar. Outre sa vocation orientée principalement vers le tourisme et l'agriculture, cette wilaya «verte» dispose d'un magnifique littoral de 90 km de long, renfermant 25 plages et de belles criques dont 15 sont autorisées à la baignade. Le relief du Parc national d'El Kala (Pnek) est, quant à lui, caractérisé par une série de pentes de différentes catégories, constituant un paysage montagneux fortement disséqué par un dense réseau hydrographique dont les zones humides sont le meilleur exemple.
Le tiers de la flore d'Algérie
Le complexe des zones humides du Pnek, considéré comme unique dans le bassin méditerranéen, regroupe une mosaïque d'habitats aquatiques (écosystème lacustre, étangs d'eau libre et d'eau saumâtre, aulnaies, tourbières et marais) inscrits sur la liste Ramsar relative aux zones humides, d'importance internationale, compte tenu de leurs valeurs écologiques et paysagères. Cet espace, destiné à la préservation de la faune et la flore, a été créé en 1983, sur une superficie dépassant les 80 000 hectares, abritant le tiers de l'ensemble de la flore d'Algérie. Il fut d'ailleurs classé, en 1990, par l'Unesco, patrimoine naturel et culturel international et réserve de la biosphère. La diversité des habitats, forêts, maquis, zones humides, criques et falaises ont fait du Pnek un refuge idéal pour une
faune remarquable, estimée à 267 espèces, dont 56 de vertébrés et 211 invertébrés. Ce lieu de recherche scientifique, culturel et de détente se caractérise, en outre, par 38 espèces de mammifères dont certaines sont rarissimes. De même qu'il abrite le tiers de l'ensemble de la flore d'Algérie, représentée par deux grands groupes du règne végétal qui sont les cryptogames et les phanérogames. Sur les 26 zones humides algériennes, d'importance internationale, la wilaya d'El Tarf en recèle 7. Ces zones sont composées de marais et de lacs d'une beauté indescriptible et d'une importance écologique certaine. Elles sont le refuge de milliers d'oiseaux migrateurs dont l'Erismature à tête blanche, l'oie cendrée, le canard colvert, le canard siffleur, les grèbes, les poules d'eau et le flamant rose. Le tourisme, un des facteurs de développement économique dans cette wilaya, se caractérise, d'autre part, par l'existence de six (06) sources thermales exploitées d'une manière traditionnelle et archaïque. Ces «hammams» méritent une attention particulière en matière d'investissement à même de les rendre plus attractifs et rentables. L'artisanat, autre attrait touristique, reste le parent pauvre des activités liées à ce domaine dans cette contrée du pays riche en matières premières, dont la bruyère et le corail. Aujourd'hui, hélas! Marsa El Kharaz, de son nom phénicien signifiant «Port aux breloques», ou «Tounouza», «Marcarèse», « la Calle» et El Kala, regorgent de récifs coralliens, exploités illicitement par les contrebandiers, avides de gain facile. Si la plupart des communes de cette wilaya ne disposent pas d'infrastructures d'hébergement à la mesure de l'affluence des estivants, El Kala se distingue, à elle seule, par une importante gamme d'équipements, d'infrastructures hôtelières et autres camps de vacances, lui conférant un rôle prépondérant dans le développement de ce secteur.
L'industrie, ce «parent pauvre»
Contrairement à l'agriculture qui connaît une véritable dynamique, le secteur de l'industrie se limite à trois sociétés nationales, l'une spécialisée dans la menuiserie, avec une production annuelle de 1 050 m3 de bois, l'autre, un mini centre enfûteur produisant 972 985 bonbonnes de gaz butane/an et un centre d'appareillages pour handicapés moteurs, assurant une production de 2 000 fauteuils roulants/an, auxquelles s'ajoutent une vingtaine d'entreprises économiques privées, versées dans l'industrie de transformation (maroquinerie, produits pharmaceutiques, agroalimentaire, boissons gazeuses, électronique). Malgré leur nombre restreint, ces unités de production contribuent, dans une certaine mesure, à la création d'emplois stables au profit de la population locale. Dans le domaine agricole, El Tarf peut s'enorgueillir de disposer d'un potentiel agraire consistant. Des cultures maraîchères y sont pratiquées au même titre d'ailleurs que l'arboriculture fruitière, la céréaliculture ainsi que l'élevage bovin, l'apiculture et l'aviculture. D'une superficie globale estimée à 84 031 hectares, dont 74 173 de SAU (surface agricole utile), ces vastes terres, localisées pour la plupart à l'ouest de la wilaya (Besbes, Drean et Ben M'Hidi), boostent l'économie locale, avec une production céréalière appréciable et d'importants rendements de la tomate industrielle, estimés à 1,7 million de quintaux de tomates fraîches, donnant 130 000 quintaux de concentré de tomate au moment où ses 37 000 ruches d'abeilles donnent annuellement 1 650 kg miel. D'une manière générale, la production végétale demeure toujours orientée vers les cultures fourragères, le maraîchage et les cultures industrielles, avec une prédominance de la tomate industrielle. En plus de sa richesse en terres agricoles, la wilaya d'El Tarf dispose d'un potentiel animalier important, composé de 91 035 bovins, 191 200 ovins et 44 410 caprins en plus de 576 500 poulets, assurant annuellement une production de 11 275 quintaux de viandes rouges et 9 160 quintaux de viandes blanches en plus de 552 300 hectolitres de lait.
L'agriculture, pari sur l'avenir
Des actions ont été menées, ces dernières années, pour élargir les superficies cultivables par la mise en valeur des terres marginales et la réduction des surfaces réservées à la jachère, en vue de développer l'intensification de diverses cultures dont notamment les légumes secs, les cultures sous serres, et l'arboriculture fruitière d'une manière générale. Le développement du secteur agricole est appelé à ouvrir de nouvelles perspectives industrielles, intéressantes dans le domaine agroalimentaire, à l'image des sept unités de transformation de tomate déjà en place, d'autant que cette région dispose de ressources hydriques importantes. Ses trois barrages, d'une capacité de près de 250 millions de m3, ainsi que la batterie de retenues collinaires et autres points d'eau lui permettent de promouvoir davantage ce secteur stratégique. Aussi, le secteur de l'hydraulique renferme-t-il un potentiel hydrique très important, estimé à 283,23 hm3/an, représenté essentiellement par des eaux superficielles et les nappes phréatiques. Les ressources mobilisées sont destinées à l'alimentation en eau potable (AEP) (157,23hm3/an), avec une dotation journalière de 200 litres/habitant/jour, ainsi qu'à l'irrigation avec 74,31 hm3 et l'industrie dans la région d'Annaba, avec 22,36 hm3/an. En plus des trois barrages existants, il est attendu la réalisation de trois nouveaux ouvrages hydrauliques d'une capacité globale de 220 millions de m3 d'eau environ, en sus d'innombrables points d'eau (retenues collinaires, puits, réservoirs...).
Santé : des déficits à résorber
Malgré les efforts entrepris, par ailleurs, pour le développement du secteur de la santé, la wilaya d'El Tarf enregistre un déficit en infrastructures sanitaires (lits d'hôpitaux), perceptibles notamment au niveau de la zone Ouest de la wilaya qui abrite plus de la moitié de la population et ce, en attendant l'achèvement de l'hôpital de 240 lits à Besbes. A l'heure actuelle, l'infrastructure sanitaire est composée de trois hôpitaux, d'une capacité globale de 494 lits, 18 polycliniques totalisant 80 lits, 88 salles de soins ainsi que 122 agences pharmaceutiques et 33 laboratoires d'analyses médicales. Pour ce qui est du rapport infrastructures/densité de la population, il est signalé un hôpital pour 140 265 habitants, soit 1,17 lits pour 1 000 habitants, une polyclinique pour 23 377 âmes et une salle de soin pour 5 009 personnes. Dans le registre des plus importantes réalisations à El Tarf, il est à signaler l'achèvement (90%) des travaux de construction d'un nouveau port de pêche à El Kala, pour 422 embarcations, toutes catégories confondues, la réalisation en cours d'une station thermoélectrique à Koudiat Draouech (1 200 Mgw), la transformation du vieux port de pêche d'El Kala en port de plaisance et le projet Galsi (Gaz-Algérie- Liquefié-Sardaigne-Italie). Eu égard à sa position stratégique, carrefour d'échanges inter-wilayas et internationaux avec la Tunisie voisine et la rive nord de la méditerranée toute proche, la wilaya d'El Tarf entend, selon ses responsables, tirer le maximum de profit de l'actuel programme quinquennal pour s'assurer un développement harmonieux, global et durable.
N. F. / APS


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