Désertés par le personnel médical dont une grande partie part en congé, les hôpitaux publics ressemblent à des mouroirs, durant ce mois de Ramadhan qui coïncide avec la saison estivale. La plupart des services sont fermés pour cause de travaux, de nombreuses interventions chirurgicales sont reportées mettant en danger la vie des malades. Une situation qui est désormais récurrente. Laisser-aller, dégradation des prestations de soins, ruptures de stocks de médicaments, manque de personnel soignant… Rien ne va plus dans nos hôpitaux publics. Le planning des départs en congé se fait de manière anarchique, au lieu d'être établi plusieurs mois à l'avance, pénalisant ainsi le malade. Ce dernier est ballotté d'un hôpital à un autre, ne sachant plus à qui s'adresser. Dans certains hôpitaux, les malades se retrouvent otages de conflits entre médecins. C'est le cas notamment, à l'hôpital N.-Hamoud (ex-Parnet). Au niveau du service des urgences médicales c'est la haute tension. Censés être opérationnelles 24h/24, les urgences fonctionnent en sous-effectif et n'arrivent plus à prendre en charge le flux de malades, notamment après le f'tour. Dans les services de maternité, les parturientes sont abandonnées à leur sort. Autant dire que les malades sont livrés à eux-mêmes. Les conditions d'accueil, d'hospitalisation et de restauration des malades hospitalisés sont lamentables. Les médicaments sont généralement à la charge des malades bien que leur condition de malades hospitalisés leur donne le droit de bénéficier des médicaments de la pharmacie de l'établissement hospitalier. Mais cette dernière enregistre des ruptures de stocks qui peuvent durer des mois. Les malades hospitalisés se retrouvent obligés d'acheter les médicaments au prix fort. L'absence de valeurs humaines au sein des établissements hospitaliers atteint dun dégré consternant. De sont côté, le personnel soignant se plaint du manque de moyens et de conditions de travail déplorables. Il est constaté également, un déficit en personnel paramédical qui se répercute négativement sur la prise en charge et le suivi des malades hospitalisés. Le tableau est plutôt sombre. Seules des mesures concrètes permettront d'améliorer la prise en charge des malades et «d'humaniser» nos hôpitaux. A. B.