Les feux de forêts continuent de réduire en cendres des milliers d'hectares de forêts et de végétation, à travers le pays. Les dégâts sont immenses. Des forêts qui ont vécu 100 ans et des arbres centenaires, comme le cèdre et l'olivier, des arbres mythiques sont partis en fumée en quelques minutes à peine. Le patrimoine forestier est en train de se réduire comme une peau de chagrin. Les déclarations sur l'ampleur des dégâts occasionnés par les incendies se multiplient et les chiffres sont contradictoires. Tantôt, on parle de près de 20 000 hectares de pertes (Direction des forêts), tantôt de 76 558 hectares (Protection civile). Dans une récente déclaration, le directeur général de la Protection civile, Mustapha El- Habiri, fait état de plus de 30 000 hectares et plus de 7 000 maquis dévastés cet été par le feu. Depuis, le début de la saison estivale pas moins de 15 000 soldats du feu sont sur le pied de guerre pour venir à bout des incendies qui se sont déclarés, un peu partout à travers le territoire national. Par ailleurs, la Protection civile intervient, chaque jour, dans 40 à 50 incendies en milieu urbain. «La majorité, sont», dit-il, «des incendies d'appartements ». Selon, El Habiri, « Cette année ne ressemble guère aux précédentes en termes d'incendies et de dégâts, précisant qu'il y a eu tellement de feux de forêt que nos forces ont été éparpillées à travers les divers foyers ». Evoquant de graves conséquences sur la couverture végétale et le patrimoine forestier, il a appelé «chaque wilaya à prendre en charge cet aspect avec un plan Orsec». Pour lui, «chaque wilaya et chaque localité doivent ouvrir des pistes et entretenir celles qui existent déjà pour pouvoir accéder et circonscrire les feux à temps». En période de chaleur, l'air devient particulièrement sec, donc la vitesse de propagation de l'incendie est plus importante. De même, la puissance du vent et sa direction attisent le feu. En région montagneuse, les conditions d'accès des secours sont plus pénibles car les chemins y sont tortueux. Ils ne permettent pas aux camions des pompiers de s'approcher au plus près des départs de feu. D'où la nécessité des moyens aériens. Des moyens qui font généralement défaut. Qui est derrière ces incendies dévastateurs ? Le facteur humain est à l'origine de ces sinistres. Le directeur général de la Protection civile, «incrimine l'homme dans ces incendies» affirmant qu'il est «le premier facteur responsable». Il évoque toutefois, les autres causes telles que «les verres loupes qui déclenchent parfois des feux, mais rarement», explique-t-il. Ce même responsable, accuse également «les charbonniers qui brûlent tout un champ pour vendre ensuite 25 kilos de charbon à 1 000 DA». D'après lui, plusieurs forêts sous l'effet de la négligence humaine. Les feux de forêts continuent de faire rage, ont fait trois victimes, deux sapeurs-pompiers et un garde forestier, dans la wilaya de Souk Ahras, ainsi que plusieurs blessés. De son côté, Amar Boumezbeur, sous-directeur des Parcs, de la Faune et de la Flore estime qu' «il y a un certain nombre de facteurs qui se mettent ensemble et qui rendent la situation difficile pour maîtriser les incendies». Ainsi, explique-t-il, «Nos forêts se trouvent en hauteur dans les montagnes, donc automatiquement c'est un milieu très accidenté, difficile d'accès, nous n'avons que des moyens terrestres pour combattre le feu. Ces moyens ne nous permettent pas d'avoir de bons résultats». Selon lui, «99% des causes de ces feux sont humaines». De violents incendies continuent de détruire des milliers d'hectares. Ces feux sévissent dans plusieurs régions du pays notamment, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Jijel, Tiaret, Tlemcen, Kenchela, et Batna. Dans cette wilaya, une superficie de 896 hectares de forêts a été ravagée par le feu depuis le début du mois de juin dernier, selon les services de la Conservation des forêts. «L'année 2012 est la pire par rapport à la dernière décennie en matière de feux de forêts au vu des surfaces brûlées et du nombre d'incendies déclarés», a-t-on indiqué de même source. D'importants dommages ont été également occasionnés sur les récoltes céréalières, les arbres fruitiers, les palmiers-dattiers, les bottes de foin et les ruches. A.B
