Quelque 692 hectares (ha) de vergers rosacés à pépins (pommiers et poiriers) ont été arrachés depuis la découverte du feu bactérien en 2011 en Algérie, a déclaré hier un responsable du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Depuis la confirmation de l'existence de cet insecte ravageur en mai 2011, une superficie de 692 ha a été arrachée par mesure d'éradication de cette maladie, a indiqué à l'Agence de presse algérienne (APS) la directrice des services phytosanitaires au ministère. S'exprimant en marge d'un atelier international sur la surveillance des organismes nuisibles des cultures organisé à Alger par l'Organisation Euro-méditérranéenne pour la protection des plantes (Oepp) et de l'Organisation de la protection des végétaux au Proche Orient (Neppo), la responsable susnommée a affirmé que depuis l'apparition de cet organisme nuisible, les services phytosanitaires algériens ont prospecté plus de 20 000 ha et effectué plus de 2 000 analyses dans les zones infectées. «Il y a plusieurs zones qui sont contaminées où des opérations de lâchage sont en cours de réalisation, des zones de foyers où les services phytosanitaires mettent le paquet. Mais il y a aussi plusieurs zones indemnes où un dispositif de surveillance est mis en place», a expliqué la même responsable. La lutte contre le feu bactérien a été rendu obligatoire depuis juin 2011 par les services du ministère de l'Agriculture. Originaire d'Amérique du nord, le feu bactérien est présent actuellement au niveau de 38 pays, parmi lesquels l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Bosnie et la Croatie. Les experts venus d'une douzaine de pays estiment que l'échange d'expériences entre les pays de l'Oepp et de Neppo est essentiel pour se prémunir contre la propagation d'organismes nuisibles des cultures à l'heure où les maladies causées par ces insectes progressent fortement du fait des échanges commerciaux. «Il y a tellement de progression de ces ravageurs nuisibles que la seule façon de se prémunir c'est d'échanger les expériences des autres pays», a-t-elle estimé. Elle a cité la mineuse de la tomate «tuta absoluta» qui a fait des ravages dans la culture de la tomate en 2008. L'Algérie a bénéficié des expériences vécues par les autres pays comme l'Espagne pour mettre en place rapidement son dispositif de lutte. C'est le cas aussi pour le charançon rouge affectant le palmier dattier présent actuellement au Maroc, en Tunisie et en Libye. «L'Algérie essaie d'avoir une coopération très étroite avec ces pays pour éviter que ce ravageur arrive chez nous», a-t-elle indiqué, soulignant qu'un plan de prévention a été mis en place depuis 2002. A travers cet atelier, les experts algériens comptent tisser des liens avec les experts d'autres zones pour améliorer le système de surveillance. «Les pays concernés ont besoin de discuter entre eux pour améliorer leurs systèmes de surveillance», indique Françoise Petter, directrice adjointe de l'Oepp, une organisation créée en 1951 à laquelle l'Algérie a adhéré en 2000. Les experts examineront lors de cet atelier de trois jours les normes internationales pour les mesures phytosanitaires notamment la directive pour la surveillance, la norme 4 concernant les exigences pour l'établissement de zones indemnes et celles portant sur la détermination du statut de nuisible dans une zone. R. E.