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Syrie : La difficile équation kurde
La Turquie n'interviendra pas malgré ses menaces et la mobilisation militaire d'Ankara
Publié dans La Tribune le 15 - 10 - 2012

La chute en 2003 du régime du défunt président irakien, Saddam Hussein, a changé bien des choses dans les rapports entre les communautés en place. Réprimées pendant des décennies, par une minorité sunnite, d'où était issu l'ancien homme fort de Baghdad, les communautés kurdes et chiites ont su profiter de l'invasion américaine de l'ancienne Babylone pour revenir au devant de la scène. Les Chiites ont pris les rênes du pouvoir en Irak, tout en composant avec les Kurdes, qui ont fait du nord du pays un territoire autonome, avec son propre Parlement et exerçant son pouvoir sur la gestion des ressources naturelles, bien qu'il demeure sous la coupe du gouvernement central de Baghdad. Le basculement des rapports de force en Irak, qui fait d'ailleurs craindre la scission de ce pays en trois mini-Etats (chiite, sunnite et kurde), a fait grincer des dents les voisins iraniens, turcs et syriens, où vit une communauté kurde réduite au silence et éliminée du circuit du développement économique et social. C'est à Ankara que les soucis se sont accentués. Les indépendantistes kurdes ont repris confiance en eux et continuent donc à rêver d'un grand Kurdistan qui intégrera les territoires kurdes irako-iraniens, ainsi que celui de la Syrie. La crise politico-militaire syrienne vient compliquer la situation et une donne qui, jusque-là, est restée presque ignorée. En effet, la déstabilisation du régime de Bachar al-Assad à Damas a réveillé la communauté kurde, qui pense l'avenir de la Syrie autrement que les autres communautés, qui se sont regroupées au sein de l'opposition.
Les Kurdes syriens veulent une reconnaissance officielle avant de s'engager dans n'importe quel projet de dialogue avec l'opposition syrienne et le prochain gouvernement de Damas, au cas où Bachar al-Assad quitterait le pouvoir. Ce dernier, conscient de l'importance de cette communauté, qui vit dans les provinces frontalières avec la Turquie, avait tenté un rapprochement dès les premiers mois de la révolte populaire, qui a fini par se transformer en une lutte armée causant, depuis la mi-mars 2011, plus de 30 000 morts, des milliers de disparus et plongé la Syrie dans le chaos. Mais les Kurdes ont posé des conditions que le régime de Damas sait ne pas pouvoir satisfaire. Aussi, les Kurdes ne sont pas dupes pour croire en les promesses d'un régime qui les a les réprimés de la manière la plus meurtrière dans le passé. Qu'est-ce qui l'empêcherait donc de récidiver si Bachar al-Assad venait à arriver à bout de l'opposition armée, pour ne plus revivre la même révolte que celle qui risque aujourd'hui de les emporter lui et son clan, qui continuent de bénéficier du soutien de Moscou, de Pékin et de Téhéran.

Pourquoi il n'y aurait pas de guerre turco-syrienne ?
L'éveil politique kurde en Syrie s'est accompagné par la création d'une force armée, dont le nombre de soldats demeure un secret de polichinelle. Cette force armée kurde a été créée en 2004, suite à la sanglante répression dont a été victime cette communauté, le 12 mars 2004 dans la province de Quamishli. Cette armée dit se baser sur le principe de «la légitime défense». Dans un entretien accordé au quotidien électronique français Mediapart, un responsable des Unités de défense du peuple (YPG), créées «officiellement» le 20 juillet 2012, Sipan Hamo, ne mâche pas ses mots. Il a parlé d'armée kurde qui est prête à livrer bataille à quiconque oserait s'attaquer à ce qu'il considère comme le Kurdistan occidental, par rapport au Kurdistan irakien et turc. Interrogé sur l'éventuelle attaque turque sur leur territoire, Sipan Hamo affirme que les Kurdes n'ont pas de problème particulier avec Ankara. «Par contre, (…) les terres du Kurdistan s'étendent d'Afrin à Dérik, et au moindre faux pas de la part de la Turquie, nous sommes prêts à montrer une grande résistance». L'armée d'Ankara, qui a reçu l'autorisation de son Parlement de s'engager en guerre contre la Syrie en cas de nécessité, réfléchira à deux fois avant de mener une telle aventure, qui serait périlleuse aussi bien pour la Turquie que pour l'avenir de toute la sous-région. A lire donc l'entretien de Sipan Hamo, on comprend combien il est difficile d'évoquer une guerre turco-syrienne. Ankara, qui œuvre pour le départ d'Al-Assad n'est toutefois pas intéressée par la création d'un territoire kurde autonome. Elle espère donc peser de tout son poids pour éviter cette éventualité en Syrie et lutter contre toute tentative d'indépendance de ce territoire. Pourtant, le responsable kurde semble pencher pour la création d'un Etat kurde qui naitrait de la scission de la Syrie. C'est ce qu'il insinue en affirmant que «si l'Etat turc est compréhensif et de bonne foi, les Kurdes pourraient développer des relations amicales avec leurs voisins». Autrement dit, les Kurdes sont dans l'après-départ d'Al-Assad, puisqu'ils croient peu en l'opposition politique syrienne qui n'est pas encline à les reconnaître officiellement. Pour rappel, le Conseil national syrien dispose de son quartier général à Istanbul. La Turquie a donc son influence directement sur les décisions politiques concernant la place des Kurdes dans le futur gouvernement de transition et la Syrie de l'après-Bachar al-Assad. Dans un Irak menacé par l'éclatement en mini-Etats, ce qui donnerait inévitablement naissance à un Kurdistan irakien, et à une Syrie où les Kurdes espèrent disposer de leur propre Etat, les Kurdes turcs n'auraient donc qu'à déclarer unilatéralement leur indépendance d'Ankara, il n'est pas aisé d'intervenir militairement pour mettre fin au drame syrien. Que ce soit la Turquie, qui mène une guerre sans merci contre ses Kurdes, ou les pays occidentaux favorables à une intervention étrangère en Syrie, de nombreux analystes voient dans cette guerre turco-syrienne l'embrasement de la région et une instabilité durable de l'ancien empire Ottoman, dont le territoire pourrait donc être amputé d'une partie.
L. M.


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