Photo : S . Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali
Le mandat des assemblées populaires communales, élues en 2007, s'achève sur un bilan très mitigé, marqué par la conviction que c'est au pouvoir exécutif que revient le mérite de la réalisation des projets de développement local pendant ces cinq années et que les assemblées communales n'ont fait que suivre «les instructions venues d'en haut». Un rôle de figuration que les élus expliquent par la nature restrictive du code communal qui limite les prérogatives des représentants du peuple et les soumet au pouvoir de la tutelle et ce, même si le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales affirme que les dispositions contenues dans le nouveau code communal renforcent et élargissent les attributions des élus. A l'APC d'Oran, considérée comme la plus grande commune d'Algérie, le bilan chiffré pour les quatre années, en termes d'équipements et d'investissements, fait état de dépenses d'un montant avoisinant les 430 milliards de centimes avec un «pic» de 141 milliards pour la seule année 2011 sur les 252,8 milliards dégagés, soit un taux de réalisation de 56%. Un taux de consommation des crédits qui n'a pas manqué de satisfaire les responsables de la commune, dont les plus anciens affirment que jamais pareil record n'a été atteint. Pourtant, malgré tout, la majorité des citoyens oranais continuent de penser que l'APC aurait pu faire mieux en matière de gestion des affaires de la cité, notamment dans ses volets de prise en charge des écoles, de réalisation et entretien des espaces verts, d'assainissement de la voie publique, de construction de nouveaux marchés ou encore de réhabilitation de l'état civil : «Il a fallu l'intervention du Premier ministre pour que les choses bougent et que la ville retrouve un peu de salubrité», argumente-t-on du côté de la population pour souligner la «léthargie» de la commune d'Oran. Commune qui n'est, malgré tout, pas restée totalement inactive sur un certain nombre de dossiers dont l'embellissement de la ville, la rénovation de l'éclairage public, la réhabilitation ou réalisation d'espaces de loisirs… et qui a décidé, lors d'une ultime session extraordinaire, d'un certain nombre d'autres projets dont l'équipement, dans les cinq mois à venir de 170 écoles en chauffage. En outre, quatre opérations rentrant dans le cadre de la collecte des eaux pluviales sont en voie de lancement pour un montant de 14 milliards de centimes : il est question notamment du drainage des eaux pluviales, de la réalisation de trois collecteurs, de la rénovation du réseau d'assainissement de Haï Ibn Sina et de la rénovation du collecteur situé près de la Pêcherie. Des opérations qui viennent ainsi s'ajouter à une dizaine d'autres ayant porté, notamment, sur la réhabilitation de divers réseaux d'assainissement et d'eaux pluviales dans diverses zones de la ville. Ce qui n'a pas empêché les légères pluies des derniers jours de s'accumuler à certains endroits de la cité, provoquant les mêmes désagréments aux habitants. Pourtant, en dépit du satisfecit du maire qui, lors de la troisième session ordinaire en octobre dernier, a loué le travail réalisé en matière d'aménagements et d'amélioration du cadre de vie, tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il reste encore beaucoup à faire en matière de développement local pour donner à la cité le cachet méditerranéen. L'équipe communale qui se dégagera des prochaines élections locales sera-t-elle à la hauteur de l'ambition ? Personne ne le sait mais beaucoup estiment que cela n'a pas beaucoup d'importance puisque c'est le gouvernement qui donne le «la» et que les prochains élus - quels qu'ils soient - n'auront qu'à suivre les instructions. Ce qui n'est pas le souhait des candidats qui plaident pour une véritable décentralisation des pouvoirs et une réelle consolidation des attributions des élus…