Il est impératif d'élaborer une feuille de route ou une stratégie nationale basée sur la concertation entre les pouvoirs publics et les entreprises pour développer l'innovation en Algérie. C'est ce qui ressort d'une rencontre sur l'innovation et la réussite entrepreneuriale tenue, hier, à Alger.«L'élaboration de cette stratégie exige la participation de l'ensemble des secteurs, notamment les ministères à vocation économique et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique», a estimé le chef de la division «Innovation» au ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, M. Mohammed Hanneche.Selon lui, le développement de l'innovation passe par l'émergence d'une industrie nationale, productive et un déclin des importations. «L'encouragement des entreprises productives, notamment celles qui prennent des risques en matière d'investissement, contribuerait à booster l'innovation et la recherche-développement dans le pays», a-t-il précisé.M. Hanneche a, dans ce sens, rappelé les efforts consentis par l'Etat pour développer l'innovation en Algérie, depuis le début des années 2000, à travers l'institution d'un «Prix national de l'innovation», d'une «Journée nationale de l'innovation» ainsi que l'aménagement de «Cyberparcs» et de villes intelligentes à l'image de celle de Sidi Abdellah à Alger. L'Algérie a également construit des pépinières pour le développement des PME innovantes et a créé un fonds d'investissement pour les aider financièrement. De l'avis de M. Aït Yala Slimane, PDG d'une entreprise privée, spécialisée en électronique, cette future stratégie nationale de l'innovation devrait prendre en compte les spécificités et les réalités des entreprises algériennes dont plus de 90% sont à caractère familial.Et de soutenir : «Pour avoir une stratégie nationale de l'innovation, il faut avoir une politique industrielle, fondée sur une vision claire et étudiée qui permet de savoir ce que sera l'Algérie dans 10 ans, voire dans 20 ans». Concernant l'expérience de son entreprise, M. Aït Yala a fait savoir que 3% du chiffre d'affaires de sa firme étaient dédiés à l'innovation et à la recherche-développement. «Nous avons deux bureaux d'études spécialisés dans l'innovation car pour durer dans notre domaine (électronique) il faut innover, et vite», a-t-il ajouté. Pour sa part, le vice-président de l'association Care (Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise), M. Slim Othmani, a estimé que l'innovation est avant tout l'affaire de l'entreprise qui, pour développer sa compétitivité, doit améliorer ses modes de production et ses produits. Pour lui, les entreprises algériennes doivent se familiariser avec l'innovation qui est différente de la recherche et développement, si elles veulent faire face à la rude concurrence qu'engendrera notamment l'adhésion, prochainement, de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En matière économique, l'innovation est une évolution significative d'un produit, d'un service ou d'un processus de fabrication qui apporte quelque chose de nouveau, d'encore inconnu ou qui utilise une technologie nouvelle issue de la recherche fondamentale. L'innovation résulte à la fois d'une nouvelle idée, faisant appel à la créativité, d'une réalisation concrète et de la réponse aux attentes des consommateurs. Elle vise à obtenir un avantage compétitif en satisfaisant les besoins du marché. L'innovation se distingue de l'invention ou de la découverte par son caractère opérationnel et sa mise en œuvre concrète. B. A.