Photo : M. Hacène Par Youcef Salami Un nouveau terminal à hydrocarbures sera réalisé au port de Béjaïa à l'échéance 2015. Il le sera dans la zone maritime de Sidi-Ali Lebhar, à l'opposé de la plateforme pétrolière actuelle, programmée pour accueillir une marina et des structures de détente et de villégiature, selon le P-dg de l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), Djelloul Achour, cité par l'APS. Le projet est à l'étude au niveau du Laboratoire des études maritimes (LEM) de Bou-Ismaïl (Tipasa). Djelloul Achour relève que la concrétisation de cette infrastructure est de l'ordre de «l'urgence» à cause de l'état du terminal actuel «inadapté aux objectifs d'accroissement du trafic» et des risques qu'il fait peser sur une partie de la ville, étant localisé à la périphérie de la trame urbaine. En fait, sa réalisation obéit à une conjonction de motivations dont la plus évidente concerne l'augmentation des capacités de chargement nationales en hydrocarbures et la préparation du port de Béjaïa à accueillir un transit massif de produits (pétrole brut et condensat) vers l'Europe, 76 % du volume global des exportations, ou, inversement, pour réceptionner d'autres, notamment les hydrocarbures raffinés ou ceux couramment appelés produits blancs. Les capacités actuelles du port sont de l'ordre de seize millions de tonnes, mais à peine la moitié est exploitée, explique Djelloul Achour, qui fait état d'insuffisances en matière de réception de supertankers, qui ne peuvent accoster au port à cause de son faible tirant d'eau (13,5 mètres), de capacités de stockage réduites, ou de la position de sa passe, sujette en permanence en période d'intempéries à des ressacs incessants, ce qui se traduit par des consignations du port. Ce sont autant de facteurs limitatifs qui incitent au «déménagement» dans un site plus ouvert, mieux équipé et plus adapté d'autant que, depuis quelques mois, notamment depuis juin 2011, le trafic connaît une croissance constante, selon le P-dg de l'EPB. Les prévisions pour l'année 2012 tablent sur un traitement d'une jauge de l'ordre de 9 à 10 millions de tonnes, soit la meilleure année de toute la décade. Il se réjouit de l'exploitation pleine, après un début timide, de la bouée de chargement en off-shore, laquelle, a réussi, cette année, à charger dans des conditions météorologiques extrêmes des tankers de 320 000 tonnes d'une part, et, d'autre part, de la fin des travaux de rénovation du pipeline Hassi Messaoud-Béjaïa, matérialisée par des approvisionnements plus importants vers Béjaïa qui, de ce fait, ambitionne de se constituer en plateforme qui compte non seulement dans le pays mais aussi dans toute la zone méditerranéenne. Le nouveau port va assurer le renforcement de la réactivité et de l'efficience économique de nos capacités (nationales) et contribuer à répondre aux exigences de nos engagements contractuels d'exportation d'hydrocarbures liquides. Ce nouvel ouvrage, prévu exactement sur le site de Bougie plage, sera conçu pour recevoir de gros pétroliers, les Ultra-large Crude Carrier (Ulcc), pouvant charger jusqu'à 360 000 tonnes de pétrole. Pour les accueillir, l'équipement devrait être doté de trois appontements, assortis de quatre nouveaux bacs de stockage d'une capacité chacun de 50 000 tonnes. Béjaïa en possède déjà 16 représentant une jauge de 3 millions de tonnes. C'est une nouvelle étape qui va s'ouvrir, observe le P-dg de l'EPB, tout heureux par ailleurs de pouvoir, après le projet de la gare maritime dont les travaux sont imminents, offrir un espace de tourisme aux citadins, en désaffectant l'actuel port pétrolier, qui ne sera en fait que le prolongement de la promenade Léonardo Fibbonacci, dont l'EPB est le concepteur.