Le mensuel Afrique Asie a consacré un dossier spécial à l'Algérie, dans son édition du mois d'avril intitulé «Algérie les grands défis», où la diplomatie, l'économie, l'aménagement du territoire au Sud du pays et les progrès réalisés en faveur de l'émancipation de la femme sont particulièrement évoqués. Dans un éditorial titré «Lignes rouges», Majed Nehmé, directeur de la rédaction du mensuel, souligne que «les menaces qui s'accumulent aux frontières de l'Algérie, aussi bien vers le Mali et la Libye que le Maroc et la Tunisie, appellent à plus de vigilance de la part des Algériens et à un sens solide de l'unité nationale», relevant que «c'est le sens profond des exhortations qu'adresse actuellement le président Abdelaziz Bouteflika à ses concitoyens». «Si l'Algérie s'est résolue, depuis plusieurs années déjà, à installer une démocratie pluraliste, elle entend aussi avancer à son rythme dans une transition paisible», écrit encore le directeur de la rédaction du mensuel. L'éditorialiste rappelle, alors, que les Algériens «savent plus que d'autres ce qu'un bouleversement soudain, irréfléchi, sans préparation minutieuse de ‘‘l'après'', leur a coûté durant la décennie noire : des milliers de morts, des dégâts matériels incommensurables et une perte de confiance, heureusement provisoire, dans leur avenir». Il considère ainsi que c'est en tirant les leçons de «cette tragédie sans nom» que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est attelé à la reconstruction du pays, «fortifiant ce qui compte le plus chez les Algériens à avoir, le sens de l'unité, de l'indépendance et de la souveraineté nationale». Au plan international et dans un long article intitulé «La diplomatie face aux menaces», signé par Hamid Zyad, le mensuel a rappelé qu'il y a un an, le président Abdelaziz Bouteflika mettait les Algériens en garde «contre l'accumulation des menaces et la montée des périls à leurs frontières». «L'intervention militaire française au Mali, déclenchée depuis, est venue confirmer que ses craintes, puisées dans sa longue expérience des relations internationales et de la diplomatie, étaient fondées», observe Afrique Asie qui constate que «c'est tout le Sahel qui est embrasé et sa stabilité affectée par la guerre pour une durée qu'il est difficile de déterminer». La revue rappelle, également, dans ce contexte que pendant des années, Alger «n'a cessé d'attirer l'attention des autorités maliennes et de la communauté internationale sur les dangers de l'installation au nord du Mali d'un ‘‘sanctuaire'' terroriste». Le mensuel souligne, aussi, qu'à l'époque, l'essentiel de la mission des diplomates algériens, dans la capitale malienne, a consisté à «empêcher une telle alliance qu'ils jugeaient fatale pour le régime malien, et dangereuse pour les pays voisins». Il rappelle, ainsi, que «le louvoiement politique des dirigeants maliens et la connivence de plusieurs généraux et notables locaux de ce pays avec les terroristes, convertis en preneurs d'otages ou lancés dans le trafic de drogue, de cigarettes et d'alcools pour alimenter leur trésor de guerre, ont marqué les limites de cette stratégie». «Sans être entendue, Alger a été la première à tirer la sonnette d'alarme contre le paiement de rançons pour libérer les otages, qui, à ses yeux, ne ferait que fortifier la puissance des terroristes et élargir leurs marges de manœuvre dans des zones pauvres où l'argent peut tout acheter», écrit-il encore. Il soutient aussi que «même si aucun lien direct n'a été établi entre l'intervention française au Mali et la prise d'otages par un groupe terroriste d'Al-Qaïda sur la base gazière d'In Amenas», «l'Algérie a payé indirectement un lourd tribut au conflit malien».
La tragédie d'In Amenas a permis aux autorités de réaffirmer leur constance dans la lutte antiterroriste Il souligne, alors, que «la tragédie d'In Amenas a cependant permis aux autorités de réaffirmer la constance de leur doctrine dans la lutte antiterroriste : pas de bénéfice politique pour les ravisseurs, pas de rançon, pas de négociations». Le mensuel constate, en outre, après avoir recouvré sa place dans le concert des nations, «restée inoccupée pendant la ‘‘décennie noire'' du terrorisme (1990-2000), l'Algérie s'est bien adaptée à la nouvelle donne internationale». «Elle doit cette résurrection diplomatique à l'action pugnace et persévérante du président Abdelaziz Bouteflika, blanchi sous le harnais de la diplomatie avant de se hisser à la tête de l'Etat. Il avait consacré l'essentiel de son premier mandat présidentiel (1999-2004) à cette renaissance internationale, dont le pays recueille, aujourd'hui, les bénéfices en termes d'assurance, de notoriété et de crédibilité sur l'arène internationale», écrit le journaliste d'Afrique Asie. Au volet économique, et dans un article intitulé «Les bonnes notes du FMI», signé par Hamid Zedache, le mensuel a insisté notamment sur l'amélioration des relations entre l'Algérie et cette institution de Bretton Woods, rappelant que l'Algérie, sollicitée pour ses bonnes performances macroéconomiques et ses confortables réserves, a accordé au FMI, un prêt de 5 milliards de dollars sous forme de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS). Les mesures engagées par l'Etat pour améliorer les infrastructures dans le sud du pays, les dispositions prises pour l'insertion des jeunes dans l'emploi, les crédits bancaires attribués aux jeunes promoteurs et les priorités accordées au développement de à l'agriculture saharienne, de même que l'ouverture prochaine de nouvelles facultés de médecine à Laghouat, Béchar et Ouargla sont longuement évoqués dans un long article intitulé «Cap sur le sud», signé par le journaliste Philipe Lebeau. Au chapitre consacré à l'émancipation de la femme en Algérie et dans un article intitulé «Sur les chemins escarpés de l'émancipation», Hamid Zedache souligne, de son côté, qu'«en cinquante ans d'indépendance, la condition féminine en Algérie a connu des hauts et des bas» et «se heurte encore à des préjugés sociaux tenaces et à divers freins culturels». Il ajoute, cependant, qu'au final «les avancées très nombreuses» impulsées par le chef de l'Etat durant les dix dernières années ont marqué «un tournant», rappelant que la dernière en date concerne la représentation des femmes dans les assemblées représentatives. APS