La convention de partenariat et de coopération dans le domaine de l'agriculture, du développement rural, signée en décembre 2012 lors de la visite du président français, François Hollande, en Algérie, se concrétise sur le terrain. En effet, des accords de coopération entre les deux pays ont été paraphés lors d'une réunion, jeudi dernier au siège de la Chambre nationale de l'agriculture, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, et de l'ambassadeur de France à Alger, André Parant, ainsi que de nombreux opérateurs algériens et français. Pour le détail, des accords ont été conclus entre les services vétérinaires algériens et français dans la formation des vétérinaires officiels ainsi que dans le domaine de la documentation, des archives agricoles et de l'audiovisuel. Et d'autres. Les plus importants à citer concerne les filières lait et céréale. «La filière lait française s'est engagée à former des éleveurs algériens, d'améliorer la banque de données de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et à moderniser le fonctionnement du dispositif d'aides à la filière», a expliqué à la presse le directeur de l'office, M. Messar. Comme ce dernier a tenu à faire savoir que la convention avec la partie française porte sur une durée de trois années renouvelable. «Elle sera suivie immédiatement par un plan d'action annuel», a-t-il précisé. Quant à la filière blé, l'accord va consister en la création d'une société mixte algéro-française pour la production des semences de céréales et légumineuses. Une société mixte où les deux parties, à savoir l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) et la société française Axeréal, qui est un groupe de coopératives situées dans le bassin parisien comptant 13 000 céréaliculteurs potentiels, vont tirer profit de cette union. Toujours au sujet de cette société mixte, on apprendra du directeur général de l'office, Mohamed Belarbi, qu'un comité mixte sera installé prochainement pour étudier la mise en œuvre de cet accord qui concernera, au début «la production de semences au niveau des fermes pilotes», a expliqué M. Belarbi. Ce dernier a aussi indiqué que le partenaire français va apporter de nouvelles semences céréalières, des intrants et mettra à la disposition de l'Oaic des experts pour des conseils techniques et la formation des agriculteurs algériens. Une autre société algéro-française pour la production de la levure boulangère devrait être créée au terme d'un accord conclu entre la SGP céréales Segro et le Français Lesaffre, principal fournisseur de levure boulangère de l'Algérie. Ce projet devrait relancer l'activité levurerie en Algérie, dont les importations se chiffrent à des centaines de millions de dollars par an. Selon le président du directoire de Segro, Tahar Abdelkader, interrogé en marge de la cérémonie de signature, la nouvelle entreprise sera implantée dans les Hauts-Plateaux et vise dans un premier temps une production de 30 000 tonnes de levure par an. L'objectif étant d'arriver à 60 000 tonnes afin de répondre aux besoins nationaux estimés à 40 000 tonnes/an et d'envisager l'exportation d'une partie de la production. A noter qu'une mission d'experts français est attendue en Algérie pour faire un diagnostic des différents établissements de formation existants et voir comment les rendre plus performants. Rappelons enfin que, selon Bertrand Hervieu, conseiller général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux au ministère français de l'Agriculture, le comité mixte se réunira l'année prochaine à Paris pour examiner et conclure d'autres accords entre les deux parties. Z. A.
