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Le conte populaire offre une riche palette
Pédagogie et culture de l'image
Publié dans La Tribune le 15 - 05 - 2013


Par Kamel Amghar
Nous vivons dans un monde de l'image. Grands et petits sommes soumis quotidiennement à un flux ininterrompu de photos. Depuis longtemps, les pédagogues privilégient l'usage exclusif de l'écrit linéaire et des formules mathématiques dans un souci de résistance à ce diktat tout puissant du cliché. Platon considère que l'image constitue un obstacle à la pédagogie dont la vocation essentielle est de conduire l'esprit au concept en le dégageant des illusions et des apparences du graphisme.
Aujourd'hui, une nouvelle tendance emprunte le chemin inverse dans l'objectif de permettre une bonne compréhension et une meilleure analyse de la photo à même, justement, de préserver l'individu de ces fourvoiements. Combattre l'image par l'image en quelque sorte. Dans cette perspective, l'illustration vient apporter à l'austérité du texte la décoration agréable qui permet de l'agrémenter et de faciliter son assimilation .
Pour un enfant du cycle primaire, le dessin dépeint le texte qui lui est soumis. Il suscite sa curiosité et lui en offre un avant-goût, une idée préliminaire. En plus de l'aide que cela constitue dans la compréhension du sujet soumis, l'exercice l'initie à l'interprétation correcte et à l'affinement de sa propre perception de l'illustration. Ce besoin de voir pour intégrer l'idée caractérise aussi l'attitude de l'adulte. On imagine mal un journal, un magazine culturel ou une revue scientifique sans photos ni caricatures ni graphiques.
Dans cet apprentissage de l'image, le conte populaire offre une riche palette. Les enfants en raffolent. Dans les traditions d'autrefois, les vieilles personnes racontent un tas d'historiettes aux petits. Cette coutume, qui tend aujourd'hui à s'effacer, participe incontestablement à l'éveil de l'imaginaire chez l'enfant. Les fables, les berceuses, les morales, les adages et les légendes, qui ont forgé l'enfance de plusieurs générations, tombent progressivement dans l'oubli. Passant subitement de l'oralité à l'écrit, la société n'a pas pris soin de consigner tout ce répertoire au profit de cette jeunesse qui monte. L'école, les institutions culturelles, les élites lettrées et les acteurs associatifs ont visiblement sous-estimé cette culture ancienne pour lui accorder l'intérêt qu'elle mérite. Le précieux héritage est en voie de disparition. De nombreuses jeunes mamans, à court de récits fabuleux pour rythmer le mouvement de bascule du berceau, fouinent dans les librairies à la recherche d'un livret de contes à mettre au chevet du môme. Les traductions de La Fontaine se vendent comme des petits-pains. Des brochures chinoises, des BD étrangères ou des mangas japonais sont aussi appelés à la rescousse pour entretenir l'imagination débordante du bambin.
Et pourtant, le génie populaire regorgeait jadis de ce type de narration que les grands-mères transmettaient patiemment autour de l'âtre. Des chroniques colorées mixant des ambiances et des sensations diverses. Il y est question d'ogresses, de nains, de princesses, de palais fastueux, de villages montagneux, de paysans besogneux, d'êtres malicieux comme Jeha, de grands chasseurs, d'aventuriers et de personnages sages et lucides animant des scénettes captivantes. On parle d'amour, de haine, de jalousie, de finesse, de peur, de courage et de joie. On retrouve aussi, dans un autre registre, de beaux récits mettant en scène des animaux : le chacal et le hérisson, le lièvre et la tortue, le renard et le serpent, la fourmi et la cigale, le roi-lion et les autres sujets de la forêt. Tous ces contes portent toujours un message sous forme de morale. Ils célèbrent invariablement les bonnes valeurs : le sérieux, le travail, la générosité, le respect et la tolérance.
Or, les ouvrages consacrés à ce legs se comptent sur les doigts d'une seule main. Souvent sans illustrations, ils s'adressent plutôt aux grandes personnes qui sont censés transmettre ensuite à l'auditoire directement concerné. Etant occupés et manquant de temps, les parents se dérobent souvent à cette tâche. Il y a aujourd'hui un réel besoin à consigner ce patrimoine immatériel et en favoriser l'accès direct aux enfants. Ecrivains, pédagogues, caricaturistes, peintres et dessinateurs doivent coopérer dans cette restitution, avec le souci de garantir l'autonomie de l'usage aux petits.
K. A.


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