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«Patients excusez-nous, c'est la volonté du ministère» Rassemblés devant le ministère de la Santé, les syndicats grévistes ne cèdent pas et lancent un appel :
Par Amina Hadjiat Chaque mercredi depuis un mois, les syndicats de la santé publique qui sont en grève, observent un sit-in devant le ministère de la Santé et de la réforme hospitalière à El Madania. Hier, le Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (Snpepm) manquait à l'appel. Ils ont été reçus, le 16 mai dernier, par la tutelle et se sont retirés du mouvement de protestation. Le ministère est également en négociation avec les corps communs en vue d'une solution. Mais pour mettre fin totalement à ce conflit, il reste à satisfaire les revendications des trois autres syndicats grévistes. Il s'agit des syndicats nationaux des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), des praticiens de la santé publique (Snpsp) et des psychologues (Snapsy). Dans les structures de santé publique, même si le suivi de la grève est moindre, les patients ne peuvent pas être pris en charge par des équipes incomplètes. Car dans le domaine de la santé, chaque maillon de la chaîne compte. Lors d'une opération, le chirurgien est aussi important que l'infirmier ou le technicien de surface. Selon le Dr Yousfi, président du Snpssp, les retards pour les interventions chirurgicales sont importants. «Faites le calcul ! À raison d'une dizaine d'interventions chirurgicales par jour dans les 300 établissements de santé publique du pays […], cela fait beaucoup d'opérations reportées», explique-t-il. Après plus d'un mois, la grève est de moins en moins bien accueillie et ce par toutes les parties. Le ministère sanctionne les grévistes, les directeurs de santé n'apprécient pas mais appliquent les sanctions malgré eux, les syndicats se sentent méprisés et les patients s'impatientent. Mais pour les responsables syndicaux, il faut blâmer le silence de la tutelle. «Ce sont les pouvoirs publics qui ont la possibilité d'arrêter ces retards en ouvrant le dialogue», réponds le Dr Yousfi. L'Intersyndicale, désormais à trois, ne compte pas céder malgré les semaines qui passent et l'absence de soutien populaire à son mouvement de protestation. «Les citoyens endurent déjà les problèmes liés à la défaillance du système de santé durant toute l'année, qu'ils réagissent, ils protestent bien pour le logement ou autre, pourquoi pas pour la santé ?», demande le Dr Yousfi. «Arrêtons de focaliser le problème de la santé publique comme un bras de fer opposant les syndicats au ministère seulement, il s'agit-là d'un problème qui concerne la société algérienne dans son ensemble», se défend-il. A. H.