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Transport urbain : le constat d'échec
Le secteur se débat dans une anarchie totale et d'inextricables difficultés
Publié dans La Tribune le 03 - 12 - 2008

Lorsque le ministre des Transports reconnaît que le secteur des transports urbains se débat dans d'inextricables difficultés et qu'il y a lieu de réagir au plus vite en vue de trouver les solutions adéquates à cet état de fait, il ne fait pas de doute que de tels propos, de
surcroît émanant d'une personne de la trempe de Amar Tou, connu pour sa rigueur et son sens de l'analyse, sont lourds de sens, et qu'ils traduisent de manière indéniable la déliquescence à laquelle est arrivé le secteur.
En effet, il y a un peu plus de deux mois, le ministre reconnaissait, au cours d'une réunion ayant regroupé les directeurs des transports des 48 wilayas, l'échec de la politique de son département en matière de transport urbain. «C'est le grand bazar, la débandade», avait-il déclaré à l'époque, ne se privant point de dire que les transporteurs faisaient la loi au détriment de la réglementation et des lois en vigueur. Pour le ministre, cette situation est imputable à l'ouverture du secteur à la concurrence, laquelle n'a pas été contenue par une régulation. Dans les années 80, et en guise de solution au marasme qui caractérisait le secteur des transports publics à l'époque, notamment celui du secteur urbain, on a pensé que le salut ne pouvait que résider dans l'implication du privé. Près d'une vingtaine d'années après la libéralisation du secteur, le constat est des plus amers. «Certes, les arrêts de bus ne sont plus noirs de monde comme ce fut le cas jadis, de même qu'on n'attend plus aussi longtemps l'arrivée d'un hypothétique bus. Toutefois, il y a lieu de dire que, sur le plan qualitatif, beaucoup de choses restent à faire. Les bus sont bondés à telle enseigne que même le receveur éprouve les pires difficultés à se mouvoir. S'agissant de la tenue vestimentaire de certains chauffeurs ou de receveurs, mieux vaut ne pas en parler. Une grande partie, pour ne pas dire l'écrasante majorité, ne sait pas ce que la prestation de services veut dire. Pour conduire un bus ou travailler comme receveur, un minimum de conditions doit être requis. Ayant longtemps travaillé outre-mer, je vous prie de croire que là-bas, on ne badine guère avec la réglementation. Les dépassements sont sévèrement réprimés. Pour préserver son image de marque, on n'hésite pas à donner un grand coup dans la fourmilière. La notion de service est loin d'être un vain mot», dira un retraité rencontré dans un arrêt de bus de la station Maurice Audin. Pour Ramdane, habitant à Belcourt et travaillant à Aïn Naadja, il faut surtout relever le fait que certains chauffeurs ne respectent ni les arrêts ni les itinéraires. «Parfois, prétextant fuir les grands bouchons de Gué de Constantine, certains chauffeurs empruntent le chemin qui les arrange. Ils vous déposent là où bon leur semble. Et gare à vous si vous rouspétez. Vous aurez droit à un déluge d'injures, de menaces, voire de propos blasphématoires. Il est grand temps que la tutelle mette le holà à une situation qui n'aura assurément que trop duré», insistera notre interlocuteur. Un autre usager s'intéressera à la non-délivrance de tickets aux usagers. «La quasi-totalité des receveurs ne vous remettent pas de tickets.
Mais à peine observent-ils un policier ou un gendarme qu'ils s'empressent de le faire. Rares sont ceux qui déclarent leur réel chiffre d'affaires au fisc», dira notre interlocuteur, en ajoutant que, par leur laxisme et leur indifférence, les usagers contribuent à exacerber cet état de fait.
Tous ceux avec qui nous avons discuté s'accordent à dire que les mesures d'accompagnement censées suivre la privatisation effrénée brillent par leur absence. Le non-respect des règles d'exploitation, la dislocation des réseaux de transport urbain, l'insuffisance des gares et des stations, l'absence de contrôle nécessaire de l'autorité en charge, un système de correspondances induisant des surcoûts de transport pour les voyageurs, l'absence de professionnalisme ainsi que la concurrence déloyale des opérateurs privés sont autant de lacunes à combler. Cette situation contraste, pourtant, avec le nombre d'opérateurs de transport urbain lequel a évolué. Au sein de ces derniers, les opérateurs privés détiennent la part du lion. Les statistiques indiquent qu'en 2004, le secteur privé était détenu par 9 525 opérateurs, tandis que le secteur public fonctionnait avec seulement 34 opérateurs. Pour le premier semestre de l'année en cours, le secteur privé a enregistré une progression, passant à 11 364 opérateurs, au moment où le public, lui, a régressé, recensant la moitié de ce qu'il avait en 2004, soit 17 opérateurs seulement. S'agissant du parc national de transport urbain, celui-ci, selon les chiffres du ministère des Transports, se compose, au premier semestre de l'année 2008, de 12 410 véhicules. Près de 50% du parc a plus de 10 ans d'âge, a-t-on relevé. En outre, le nombre des véhicules de transport ayant près de 20 ans d'âge est en augmentation constante, au moment où celui relatif aux véhicules ayant plus de 15 ans d'âge représente 30% du parc total exploité. En dépit du vieillissement du parc national, on refuse de procéder au retrait de certains véhicules de transport des réseaux urbains. Pour les tenants de cette thèse, c'est aux agences de contrôle technique qu'incombe cette tâche. «Elles sont les mieux habilitées à prendre les mesures qu'elles jugent les mieux appropriées», argumente-t-on. Certains des usagers que nous avons rencontrés n'ont d'ailleurs pas omis de relever cet état de fait. «Certains bus n'ont pas de vitres. Par ce froid sibérien, leurs propriétaires se contentent de mettre des cartons en guise de mesure palliative ! Décidément, on aura tout vu», se désolent-ils. Quoi qu'il en soit, ce qui est cependant sûr, c'est que, même si sur le plan quantitatif «un boom» indéniable a été constaté chez le secteur privé, il n'en demeure pas moins que le service et les prestations offerts laissent à désirer. Cette situation a eu pour effet d'exacerber les infractions constatées sur le terrain. L'excès de vitesse, l'intimidation de la clientèle, l'exploitation des mineurs (avec des salaires très bas), la diffusion de musique, le non-port (parfois) d'une tenue décente (chauffeur et receveur), la non-délivrance des tickets… sont, en l'absence d'un véritable contrôle de la part de la tutelle, monnaie courante. D'aucuns (parmi ceux avec qui on a discuté) se montrent sceptiques quant au fait que les mesures de restructuration et de réorganisation prises récemment sont à même d'insuffler un sang nouveau à un secteur où l'anarchie règne en maîtresse. «Le problème n'est pas lié aux textes. Tout est lié à l'application sur le terrain. Par le passé, il y a bien eu des textes. Malheureusement, ces derniers sont restés noir sur blanc. Alors, à quand la métamorphose ? That is the question.
B. L.


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