Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, invité lundi au Forum du journal Liberté, a avancé un ensemble d'éléments sur les négociations de l'Algérie avec l'organisation mondiale du Commerce (OMC). Rachid Benaïssa a ainsi révélé que le volet agricole dans le cadre de ces négociations est «bien pris en charge». La preuve, ajoute-t-il, des accords devraient être signés en octobre prochain avec plusieurs pays membres de cette organisation. Ces accords semblent être le fruit de négociations menées au début de ce mois. Les discussions ont concerné la politique agricole et les subventions fournies par le pays. L'Algérie avait reçu le 9 juin dernier les questions de la part de certains membres de l'OMC. En mai dernier, il y a eu des rencontres bilatérales à Genève avec des représentants de pays membres de l'OMC. Six rencontres avec des pays membres ont été ainsi tenues. Début avril dernier, s'est organisé le 11e round. Cette réunion avait été précédée par des rencontres avec dix pays membres de l'OMC. Des négociations bilatérales ont ainsi eu lieu avec les Etats-Unis, le Japon, l'Australie, le Salvador, la Norvège, La Nouvelle-Zélande, la Turquie et la Corée du Sud. Six conventions bilatérales ont été signées avec le Venezuela, Cuba, la Suisse, le Brésil, l'Uruguay et l'Argentine. Le processus de discussions Algérie OMC demeure lent et long, alors que le pays ne parle qu'occasionnellement de points d'achoppement des négociations. Pour de nombreux experts, au plan technique, il peut y avoir trois types de difficultés. Il y a des dossiers importants mais difficiles à manier. Il existe toutefois de la marge pour le pays de négocier, même s'il ne peut pas le faire en position de force. Citons par exemple le dossier de l'énergie : il est reproché à l'Algérie de pratiquer le double prix sur l'énergie : des tarifs inférieurs sur le marché domestique et supérieurs sur le marché international. C'est un paradoxe aux yeux des experts de l'OMC. Il n'en est pas un, pour les experts algériens. Ce dossier qui posait également problème pour la Russie reste pendant, même si l'Algérie avait formulé des propositions pratiques à ce sujet. Il y a également des demandes spéciales formulées par certains membres de l'OMC et qui concernent des thèmes comme l'ouverture des services éducatifs ou l'audiovisuel. Et même sur ces questions, il y a toujours moyens de dégager des compromis. Il y a par ailleurs un dossier plus complexe, celui de l'accès au marché dans des services. La difficulté est liée à une contrainte née de l'article 32 de l'accord d'association, liant l'Algérie à l'UE. L'Algérie se voit obligée, pour raison de traitement NPF (nation la plus favorisée), d'élargir à l'ensemble des pays membres de l'OMC la clause de traitement national qu'elle a imprudemment accordée aux partenaires de l'Union européenne. Y. S.