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Le risque d'attentats plane sur les élections maliennes
Elles auront lieu demain dans un contexte tendu et insécurisé
Publié dans La Tribune le 26 - 07 - 2013

La préparation du premier tour de la présidentielle malienne, qui aura lieu demain, 28 juillet, se poursuit. Dernier jour de campagne pour les 27 candidats qui, pour séduire, n'ont pas manqué de promettre travail et sécurité. En effet, les Maliens, en majorité des jeunes, aspirent à trouver un emploi pour subvenir à leurs besoins mais surtout à vivre en sécurité après la longue période de crise qu'a connue leur pays. Ce sont là d'ailleurs les attentes exprimées par les jeunes aux différents journalistes présents sur les lieux. Broulaye Konaté, un étudiant de 25 ans, a déclaré à RFI que sa principale préoccupation, c'est la sécurité; ensuite, c'est l'emploi. «Il y a trop de chômage, surtout chez les jeunes. On étudie et, à la fin, on n'arrive pas à trouver un emploi», a-t-il expliqué avant d'ajouter : «J'ai des frères qui ont passé cinq ans sans travail, alors qu'ils sont diplômés.»
Mais est-ce que la situation est assez stable permettant le bon déroulement du scrutin? Les autorités de Bamako ne sont pas si sûres et affichent certaines craintes d'attentats le jour du vote.
Des craintes justifiées si on rappelle que pas plus loin que mercredi dernier, deux soldats français ont été blessés. Ces derniers participaient à une opération de sécurisation quand leur véhicule a explosé à 60 km au nord de Gao. Les raisons de l'explosion sont encore inconnues. Seule certitude : le véhicule n'a pas sauté sur une mine. Il faut rappeler que l'armée malienne est entrée pour la première fois depuis plus d'un an dans Kidal, ville du nord du Mali occupée par des terroristes puis des rebelles touareg, seulement trois semaines avant la tenue des élections. L'arrivée des soldats maliens, qui ont rejoint à Kidal d'autres soldats africains de la Mission de
stabilisation de l'ONU au Mali (Minusma) et des soldats français de l'opération Serval, a fait suite à un accord sur le cantonnement dans la ville et sa périphérie des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) et cela pour permettre que le premier tour de la présidentielle du 28 juillet s'y tienne comme dans le reste du pays.
Ce cantonnement, négocié ces derniers jours à Bamako, est conforme à l'accord du 18 juin signé à Ouagadougou entre le gouvernement de transition malien et la rébellion touareg. L'entrée de l'armée malienne et le cantonnement des rebelles touareg étaient les conditions sine qua non à la tenue du premier tour de la présidentielle du 28 juillet qui doit se dérouler sur l'ensemble du territoire malien. Malgré cet accord, la population civile touarègue continue de manifester son opposition à la présence de l'armée malienne. Les tensions entre touareg et noirs est à fleur de peau dans tout l'Azawad. Des agents électoraux maliens ont été enlevés à Tassalit, des arabes du MAA ont été enlevés à Gao, et les terroristes reprennent du poil de la bête. Mais officiellement, que ce soit du côté de Bamako ou du Mnla, tout va pour le mieux.
Est-ce que l'élection d'un président va réussir donc à désamorcer la crise malienne? Est-ce que la colère touarègue va tomber? Une fois l'élection terminée et que le Mali ne sera plus sous les feux de l'actualité, est-ce que l'armée ne va pas se venger et massacrer les populations civiles touarègues sous prétexte d'assurer la sécurité des Maliens ? Ces appréhensions sont justifiées. D'ailleurs,
Tiebilé Dramé, l'un des candidats favoris de cette élection présidentielle, s'est retiré de la course affirmant que les conditions ne sont pas réunies pour tenir des présidentielles.
Le candidat avait, auparavant, retiré également sa requête devant la cour constitutionnelle, qui visait le report de l'élection présidentielle du 28 juillet. Le président du parti Parena a annoncé sa double décision de retirer sa plainte et sa candidature, prise «en accord avec son Parti et ses alliés». Le Parena reste convaincu que les conditions sont loin d'être réunies pour la tenue d'une élection présidentielle régulière et crédible sur toute l'étendue du territoire national, le 28 juillet. Dramé, l'ancien ministre des Affaires étrangères sous la présidence d'Alpha Oumar Konaré, avait évoqué l'insécurité dans certaines régions du pays, notamment Kidal. Il avait protesté à la fois contre le fait que des milliers de Maliens, faute d'être pris en compte par les listes électorales, seront spoliés de leur droit de vote, et la marginalisation de la région de Kidal, qui est restée jusque-là sans administration et donc sans listes électorales. Tiebilé Dramé n'avait pas tort. A Kidal, point de campagne électorale. Dans cette ville où cohabitent désormais armée malienne et rebelles touareg, l'administration malienne ne s'y est pas redéployée. Et la situation sécuritaire y est des moins sereines. D'ailleurs, pendant la campagne électorale, cinq individus ont été enlevés : quatre agents électoraux et un élu, qui avaient été surpris par des hommes armés. Même si les otages ont été relâchés, force est de reconnaître que les craintes de Tiébilé Dramé sur la tenue d'élection au Mali dans des conditions normales se sont confirmées.
Tiébilé Dramé n'était pas la seule personnalité à dire son inquiétude quant à la tenue d'élections dans des conditions normales.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Mamadou Diamouténé, avait lui aussi émis des réserves.
Plusieurs candidats à la présidentielle ont également saisi la Cour constitutionnelle pour qu'elle reporte la date du scrutin. Mais ces derniers ne pouvaient pas obtenir gain de cause face à la France qui a pesé de tout son poids pour exiger la tenue des élections à la date annoncée. «Nous serons intraitables.» C'est en ces termes que François Hollande a exigé en avril des autorités maliennes de transition l'organisation des élections présidentielles en juillet. Tiébilé Dramé, l'un des grands artisans de l'accord de Ouagadougou, a dénoncé un scrutin «ni libre, ni équitable». «Je constate que Laurent Fabius est devenu le directeur des élections au Mali», a-t-il lancé, regrettant que «certains responsables français accumulent les maladresses». Paris veut se débarrasser du boulet malien même s'il a été confirmé que l'organisation des élections qui se tiendront demain sera bâclée, tant les obstacles à la tenue d'un scrutin sur l'ensemble du territoire sont légion. Sur les 6 830 000 nouvelles cartes électorales biométriques indispensables au vote, seules 60% ont été distribuées dans le pays à la date du 18 juillet dernier. Ces cartes ne seront pas délivrées aux 500 000 déplacés qui ont fui les combats ainsi qu'aux Maliens de l'étranger, notamment en France.
En plus des problèmes administratifs, l'élection pourrait facilement donner l'occasion aux groupes armés de rebondir, comme l'a récemment admis le général Grégoire de Saint-Quentin, qui a commandé l'opération Serval, «il faut reconnaître à nos adversaires leur extrême faculté à se fondre dans l'immensité de cet océan de sable qu'est le désert». «La stratégie des djihadistes a toujours été de faire parler d'eux par leurs attaques», explique André Bourgeot, directeur de recherche émérite au Cnrs. «Des attentats le jour du scrutin ne sont donc pas à exclure.» D'après l'hebdomadaire Jeune Afrique, Dioncounda Traoré aurait décidé fin juin de repousser le premier tour du scrutin au 28 octobre, soit trois mois après la date prévue. «Mais la pression des pays occidentaux, notamment la France, a été si forte que la date originelle a été maintenue», affirme depuis Tombouctou le journaliste et écrivain Serge Daniel.
À Paris, on affirme ne «pas vouloir entrer dans la polémique», tout en rappelant que «ce sont les Maliens eux-mêmes qui ont fixé la date du scrutin». Mais tout le monde sait que le Mali est sous tutelle et la France cherche à se débarrasser de la crise malienne tout en gagnant les honneurs. Paris considère que l'opération Serval ne sera un succès total que si elle aboutit à la mise en place d'un gouvernement malien démocratiquement élu.
Pour l'heure, tous les observateurs sur place s'accordent à dire que l'élection, qui prétend couvrir tout le territoire malien, sera entachée d'irrégularités. Le 18 juillet dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a ainsi admis que la présidentielle était «imparfaite», mais que les résultats devraient être respectés. C'est dans un contexte tendu que va se dérouler, demain, le premier tour de l'élection
présidentielle au Mali. Sept millions d'électeurs sont appelés à voter alors que le pays peine à sortir du chaos. La grande inconnue de ce scrutin, est, bien évidemment, le vote dans le Nord.
H. Y.


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