Le Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama) accueillera du 21 septembre et jusqu'à novembre prochain l'exposition de l'artiste d'origine algérienne Djamel Tatah intitulée «Monographie» où sera présenté une rétrospective des meilleures œuvres de l'artiste. Concernant ses sujets d'inspiration qu'il transcende sur la toile, il est précisé sur le site web de l'artiste qu'il «met en scène des figures humaines grandeur nature, vidées de leur chair et de leur volumétrie, dans des espaces colorés géométriques et plans. Silencieux et suspendus dans le temps, les marcheurs, les gisants, les hittistes sont les motifs que l'artiste rejoue de tableaux en tableaux autour des thèmes de la vie urbaine, de la guerre, de la suspension ou de la chute». On peut lire également que Djamel Tatah expose dans les galeries les plus prestigieuses en France et dans d'autres pays européens. Né en 1959, il a fait ses études à l'école des Beaux-arts de Saint-Etienne de 1981 à 1986. C'est lors de son séjour à Marseille, en 1989, qu'il a donné naissance à l'essentiel de son dispositif de création et s'est engagé dans la réalisation de grands formats et de polyptiques. Ainsi, son dispositif de création consiste a associé la technique ancienne de la peinture à la cire, la photographie, puis la numérisation des images qu'il explore dès 1994. Chaque composition est exécutée d'une façon identique. Il réalise des photographies de ses proches qu'il utilise comme banque d'images pour composer ses tableaux sur ordinateur. Le dessin est alors projeté ou agrandi sur la toile. La critique d'art Guitemie Maldonado déclare, à propos des émotions dégagées par les œuvres de l'artiste, que «loin de tout renoncement, la peinture de Djamel Tatah invite, pourrait-on dire, à se figurer. Et, dans le face-à-face pleinement accepté - avec soi-même, avec les autres, avec le monde- à faire silence, pour advenir, enfin». Il a fallu attendre une dizaine d'années avant qu'il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Liliane et Michel Durand-Dessert à Paris en 1999. Il a présenté ensuite ses œuvres dans différents lieux en France et à l'étranger, dont le Centre d'Art de Salamanque, le Musée de Canton, le Musée des Beaux-arts de Nantes, le Mamac à Nice, la Villa Médicis, le Château de Chambord. Depuis 2008, il est professeur à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. La Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, lui accordera une reconnaissance dont aucun artiste français de sa génération n'a encore bénéficié : en partenariat avec le Musée public national d'art moderne et contemporain d'Alger, «Monographie», rétrospective de ses œuvres, sera également exposée du 14 décembre 2013 au 16 mars 2014 au siège de la fondation. A ce propos, sur le site de la fondation, le renommé Olivier Kaeppelin explique que «l'œuvre de Djamel Tatah est une œuvre qui, par son économie, sa composition, sa surface, utilise tous les pouvoirs de l'abstraction. Il crée ainsi une relation entre les espaces, une vibration émouvante qu'il met au service de la représentation d'un individu à la fois familier, celui des grandes villes, et à la fois solitaire, silencieux, intemporel, comme ceux de Beckett ou de Giacometti». S. B.