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Vers un bouleversement des rapports de forces planétaire
La crise syrienne a révélé le vrai visage des relations internationales
Publié dans La Tribune le 02 - 09 - 2013

La politique extérieure américaine échappe aux politiques depuis le début des années quatre-vingt-dix. Avant cette période, certains lobbies contrôlaient les ardeurs des multinationales et imposaient à la diplomatie américaine une certaine morale pour ne pas mettre en danger les intérêts stratégiques américains.
La cupidité des multinationales a toujours été vorace et n'attendait qu'une occasion propice pour faire main basse sur l'économie mondiale et les ressources de l'humanité en imposant un ordre qui ne sert que leurs intérêts. Ce moment tant attendu est arrivé lorsque l'Union soviétique a cessé d'être une menace. L'éclatement du bloc de l'Est et de l'Urss a pourtant surpris les stratèges américains et occidentaux qui avaient conçu leurs politiques extérieures nationales et communes sur la base du «péril rouge». Croyant que la guerre froide était finie, l'Europe a tenté de se libérer de la tutelle américaine à travers un ensemble économique et politique homogène à même de modifier les rapports de forces géostratégiques en sa faveur. Ces velléités se sont manifestées essentiellement à travers la remise en cause de l'Otan par l'Europe qui aspirait à une Pesc (politique étrangère et de sécurité communes), à travers le Processus de Barcelone pour s'assurer un marché au Sud et à travers sa tentative de s'impliquer dans le règlement de la crise palestino-israélienne. A cette période, l'Union européenne qui était la troisième puissance économique, avait ses propres valeurs morales et humaines qui allaient à contresens des objectifs des oligarchies financières et industrielles. Comme ces dernières avaient le gouvernement et le Congrès américains à leur solde, elles ont réussi à miner tous les projets émancipateurs de l'Europe en leur imposant une marche forcée et un
alignement strict sur les objectifs géostratégiques des multinationales américaines. La méthode était simple. Il fallait inventer un ennemi qui menace la civilisation occidentale, ses valeurs, ses intérêts et son existence. Les ruines de l'Afghanistan de l'après Union soviétique étaient assez fertiles pour y semer les graines de la nouvelle menace qui change de couleur mais ne change pas d'objectif : alimenter la peur en Occident pour justifier la domination des Etats-Unis et l'offensive multiforme sur les régions à risque et qui sont étrangement riches en ressources naturelles et énergétiques. Du péril rouge au péril vert, le pas est vite franchi et la première invasion de l'Irak sera le premier test de cette nouvelle esquisse stratégique qui n'était pas encore mure pour être mise à exécution sur une plus grande échelle. La communauté internationale ayant accepté le leadership américain pour appliquer le droit d'ingérence et d'invasion, il fallait alors un argument solide pour justifier ce plan aux yeux des opinions publiques américaine et internationale. Le 11 septembre a ainsi fourni la couverture politique, morale et juridique à la mise en œuvre du projet du Grand Moyen-Orient qui s'étend de l'Atlantique à l'Océan indien, constituant, le plus grand marché en termes d'espace et le plus important réservoir énergétique pour l'Occident. Après l'Afghanistan, l'Irak tombe alors que le reste des pays du Golfe s'est livré volontairement à la domination américaine pour en devenir des pays satellites. En dépit de cette hégémonie, les Etats-Unis n'ont pu ni prévoir ni empêcher la chute de l'empire des finances mondiales provoquée par les bulles financières à travers les subprimes. Les conséquences de ce chaos sur l'économie européenne allaient s'aggraver et provoquer un endettement sans précédent des maillons faibles de l'Union européenne qui découvre la fragilité de son système économique et financier et sa totale dépendance des multinationales. Etant en crise, l'Occident ne peut plus se permettre des interventions directes et a préféré adopter une tactique plus payante et moins coûteuse : les printemps arabes. Encourageant les ambitions simiesques d'Etats croupions et de lobbies nationaux en mal d'aventure, l'Occident est passé de la méthode agressive et hard à une forme plus soft. Profitant de conditions objectives et subjectives favorables à des soulèvement populaires contre des régimes totalitaires et avachis, Américains et Européens soutenus activement par certaines monarchies du Golfe, ont financé des ONG et des réseaux sociaux dans différents pays arabes pour semer le chaos afin d'élargir leur
hégémonie sur la région et endiguer ainsi les facteurs de la crise économique qui menacent tout l'Occident de ruine, face à des pays émergents en plein croissance et face à une Russie, décidée de reprendre la place qu'occupait l'Urss avant 1990.
Fin de l'hégémonie américaine ?
En septembre 2011, Daniel Warner, directeur du Centre pour la gouvernance internationale lié à l'Iheid, disait
que attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington marquent clairement le début de la fin de
l'hégémonie des Etats-Unis. «Vraiment, ce n'est plus du tout la même planète! Il y a dix ans, rappelez-vous, c'était l'euphorie aux Etats-Unis. La chute du mur de Berlin en 1989 avait mis un terme à la guerre froide et débouché sur un monde
unipolaire. Le philosophe Francis Fukuyama avait décrété la fin de l'Histoire. Rien ne semblait pouvoir ébranler la domination américaine. Aujourd'hui, cette époque-là est bel et bien révolue», écrivait-il dans La Tribune de Genève. «Ou plutôt, c'est le 12 septembre que tout a commencé, quand le gouvernement de George W. Bush a déclaré une guerre perpétuelle au
terrorisme, puis entraîné d'autorité ses alliés dans un premier interminable conflit en Afghanistan (2001) et un deuxième en Irak (2003). Avec l'ambition à terme de refaçonner l'ensemble du Moyen-Orient.» la Tribune de Genève estimait en 2011 que «dix ans après les attentats du 11 septembre, alors que les Etats-Unis s'apprêtent à honorer la mémoire des
victimes des attentats, l'heure est forcément au bilan. Les GI ont certes fini par trouver Oussama ben Laden, qu'ils ont abattu en mai dernier au Pakistan, mais la menace du terrorisme islamiste n'a pas été jugulée. Et en Irak? Saddam Hussein a été déboulonné et les troupes occidentales commencent à se retirer. Mais elles laissent une démocratie des plus fragiles, où les attentats font toujours partie du quotidien. En Afghanistan, un départ est également prévu, alors même que les
talibans multiplient les attaques contre le gouvernement de Hamid Karzaï au cœur de Kaboul». Pour Warner «aujourd'hui à Washington, l'équipe de Barack Obama met fin à ces guerres ruineuses (ndlr: mille milliards de dollars) pour pouvoir faire face aux conséquences de la crise économique. La superpuissance est en difficulté. Voyez comme la Maison-Blanche, ces derniers mois, est restée en retrait dans le conflit libyen». Enfin Lichael Cox, chercheur associé au Chatham House et professeur de relations internationales au la London School of Economics est catégorique : «On a un peu trop tendance à imaginer un basculement rapide de l'axe du pouvoir en direction de l'Asie. Mais pendant que les Etats-Unis et leurs alliés menaient leurs guerres, certains pays du groupe des BRICS (ndlr: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) faisaient des affaires, développaient des partenariats et se sortaient de la crise économique bien avant les Occidentaux.»

La Syrie, un test géostratégique
L'échec des printemps arabe à stabiliser la région moyen-orientale s'ajoute à l'échec de l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak à en faire des pays modèles de l'hégémonie américaine, résument la déroute de la politique extérieure américaine et de son alliée inconditionnelle, l'Union européenne. L'Occident a échoué également dans son rôle autoproclamé d'arbitrage des conflits qui déstabilisent différentes régions dans le monde, notamment le conflit palestino-israélien. La domination occidentale a produit le chaos sur tous les plans humains, économiques, climatiques et sécuritaires. Jamais les confrontations ethniques, confessionnelles, culturelles n'ont été aussi dramatiques rappelant les croisades du Moyen-âge. Sous la civilisation occidentale hégémonique, l'homme a réalisé des avancées technologiques, scientifiques et intellectuelles inestimables. Mais
l'intelligence qui a permis cette percée est au service exclusif de l'instinct de domination, de violence et de haine.
Le discours sur les valeurs humaines est en totale contradiction avec la praxis qui au final, ne sert que les intérêts de l'Occident. Cet état de fait manifeste nourrit des réactions ataviques chez les peuples écrasés, qui menacent toute la planète d'implosion. Les sommes dépensées pour les guerres et l'armement, auraient pu servir à l'émancipation de toute l'humanité. Mais les multinationales qui gouvernent le monde à travers les Establishments occidentaux ne se préoccupent ni du
bien-être de l'humanité ni du navire commun qu'est la planète. La crise syrienne n'est en fait qu'un test
géostratégique que tente l'Occident pour tâter le pouls de la Russie, de la Chine et de l'Iran qui refusent l'ordre occidental et ses objectifs. Le déploiement des forces occidentales en Méditerranée constitue une provocation de plus à laquelle la Russie et l'Iran réagissent au risque d'une déflagration mondiale aux conséquences désastreuses. Les seules bénéficiaires de cette perspective sombre sont les multinationales qui disposent de larges pouvoirs de décisions politiques. Ce risque de confrontation est d'autant plus réel que l'Occident en général et les Etats-Unis sont si conscients de leur déclin économique et politique qu'ils ne tolèrent aucune concurrence des pays émergents, notamment de la Russie et de la Chine, qui semblent avoir le vent en poupe et qui sont décidés à contrecarrer ouvertement les plans occidentaux. Conséquemment à l'hégémonie américaine, les pays satellites dans la région arabe chargés de mettre en œuvre les plans de déstabilisation, risquent de payer cher leur soumission à l'oncle Sam.
La dynamique des révoltes des peuples arabes contre leurs régimes, a créé une nouvelle situation et un nouvel état d'esprit que les pays du Golfe ne contrôlent plus. Le retour du boomerang n'est pas une vue de l'esprit d'autant plus que les monarchies pétrolières font tout pour étouffer la colère des Bahreïnis, décidés à en découdre avec leur émir et son ordre autoritaire. Le même ordre étouffant et castrant prévaut en Arabie saoudite et au Qatar qui prêchent les droits de l'Homme ailleurs et oublient de balayer devant leurs portes. Grâce aux pétrodollars, le CCG a réussi à faire main basse sur la Ligue arabe pour l'aligner sur les positions et les objectifs de l'Occident.
A. G.


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