Par Abdallah Kaddour L'association des diabétiques de la wilaya d'Alger (Adwa), en partenariat avec le laboratoire biopharmaceutique Pfizer Pharm Algérie, a organisé des journées portes ouvertes les 13 et 14 septembre, au niveau de l'hypermarché «Ardis», sur le thème «les faces cachées du diabète, œuvrons ensemble pour un monde en meilleure santé». La sensibilisation et la prévention étaient à l'ordre du jour, surtout avec la présence de plusieurs docteurs et professeurs spécialistes en la matière afin d'informer la population sur les dangers du diabète mais aussi sur les symptômes les plus fréquents. Il a été également question du rôle de chacun dans la sensibilisation et la prévention contre cette maladie qui est malheureusement toujours en progression en Algérie et qui touche 50% de la population. La journée d'hier, deuxième et dernière journée de cette initiative, a été entamée par une conférence de presse animée par le président de l'association (Adwa), M. Fayçal Ouhada, mais aussi par M. Salim Aït Belkacem, directeur de la communication de Pfizer, le docteur diabétologue Samir Aouiche ainsi que Nadia Ouamrane, médecin interniste. «Nous avons organisé cette journée pour toucher directement la population, afin aussi de la sensibiliser sur la maladie du diabéte, ses symptômes et ses complications qui restent méconnus du grand public», dira M. Belkacem qui a expliqué le rôle du laboratoire Pfizer qui, selon lui, est d'accompagner l'association dans ses campagnes de sensibilisation et d'informer le plus de personnes possible sur l'importance d'un dépistage précoce, car nombreux sont les personnes qui vivent avec la maladie du diabète sans s'en rendre compte. Les conférenciers ont affirmé qu'un diabète de type 2, dû à l'utilisation inefficace de l'insuline par l'organisme, est le plus fréquent des types de diabète et affecte plus de 90% des personnes diabétiques sur le plan mondial. Ce type de diabète est «silencieux» d'où la nécessité d'un dépistage précoce pour le démasquer. M.Ouhada s'est exprimé pour sa part sur le rôle de son association dans la lutte contre le diabète. «L'association a été créée en 1993 au niveau de l'hôpital ex-Maillot de Bab El Oued, et depuis nous nous investissons pour la sensibilisation de la population sur cette maladie», a-t-il indiqué avant d'ajouter : «Notre rôle est de contribuer à éviter cette maladie aux personnes encore non atteintes et d'amoindrir les complications des personnes déjà atteintes.»Ce n'est pas seulement du diabète dont il faut s'inquiéter, les complications de ce dernier ou les faces cachées comptent beaucoup aussi, des complications telles que la fatigue, la soif et la faim permanentes, la perte de poids, l'altération de la vision demeurent parmi les principaux signes annonciateurs du diabète. Il a par ailleurs tenu a insister sur la nécessité de l'assurance pour les malades et la disponibilité des médicaments pour ces derniers, qui n'y ont accès que par le biais de l'association qui n'arrive pas à subvenir aux besoins des malades en médicaments et n'a pas les moyens aussi de les prendre en charge tout au long de l'année. M. Ouhada a affirmé que son association organise des initiatives de dépistage tout au long de l'année, à travers notamment la mise en place de caravanes dans différentes villes du pays pour se rapprocher de la population, surtout celle vivant dans des localités isolées, où le plus proche hôpital se trouve à des dizaines de kilomètres. Cette caravane permet aux citoyens de s'informer sur la maladie, mais son but essentiel demeure le dépistage, et à chaque escale cette caravane fait la découverte d'un nouveau cas de diabète. Pour toucher le maximum de personnes, les médecins présents ont insisté sur la thérapie de groupe ou l'éducation. Cette action permet aux gens de réagir en informant les personnes atteintes sur les différents aspects de la maladie et établir une occasion de dialogue, de communication. M. Aouiche, diabétologue, a de son côté donné des chiffres alarmants sur la maladie du diabète. Selon lui, «de 8 à 10% de la population algérienne souffre du diabète, soit environ 2 millions de personnes». Il a également affirmé que l'une des principales causes du diabète est l'obésité, et qu'un quart des enfants en Algérie souffre de surpoids. Ces enfants peuvent être de «futurs diabétiques» selon le spécialiste. M. Aouiche a évoqué le côté financier de la maladie qui selon lui est très coûteuse, des coûts directs ou indirects qui rendent la prise en charge pénible. «Les médicaments et la prise en charge coûtent très cher, le malade a besoin d'un traitement tout au long de l'année. 25% des coûts sont des coûts indirects.» Concernant les coûts indirects, M. Aouiche a évoqué le cas des patients amputés des jambes ou des bras, ces derniers deviennent des personnes invalides dans la société, d'où le coût indirect pour la société ainsi que pour l'entourage du patient. Le rôle des médias a aussi été évoqué. Selon les conférenciers les médias jouent un rôle très important dans la sensibilisation des citoyens et dans leur information contre le diabète. A ce sujet, M. Aouiche s'est dit choqué par les spots publicitaires contre le diabète, durant le mois de Ramadhan dernier, qui «sont choquants pour le patient et pour le grand public, des spots vides de tout sens, c'est honteux». La conférence a été clôturée sur l'obligation de l'implication de toute la société contre cette maladie, sur le rôle des parents qui doivent assurer une hygiène de vie saine pour leurs enfants, le rôle primordial des médias, des enseignants, de l'école. Même le patient doit s'impliquer dans la lutte contre le diabète, pour prévenir le reste de la population. D'autre part, les organisateurs ont prévu un test de dépistage pour les visiteurs, où chacun a eu droit à des prélèvements sanguins et à une consultation auprès des médecins sur place. Différents tests de simulation des symptômes de la maladie ont également été prévus, les visiteurs ont pu vivre des expériences similaires à ce que ressent ou endure un diabétique, tel le vertige, l'hypoesthésie, l'obésité. A. K.
