Par Abdallah Kaddour Les villes du pays voient leur environnement se dégrader au fil des jours. Manque d'hygiène et d'entretien des lieux publics, constructions anarchiques et empiétement sur le domaine public constituent le lot quotidien des habitants. Les espaces verts, qui constituaient jadis un endroit de détente et de joie pour les familles, sont devenus aujourd'hui des endroits où il est dangereux de s'aventurer, notamment dans ceux de la capitale, à cause de la délinquance qui y règne le jour et surtout à la tombée de la nuit, mais aussi à cause de leur état dégradé. Ceux-ci sont devenus aujourd'hui infréquentables à cause des méfaits de l'homme et de l'absence totale d'entretien et de gardiennage. Les espaces verts sont censés être des lieux de détente, de repos et d'évasion, et aussi contribuer à l'amélioration du paysage urbain, sont également d'un apport indéniable dans la vie sociale, particulièrement pour les personnes du troisième âge qui y trouvent le refuge idéal leur permettant d'échapper à la dynamique fourmillante de la population active. Ils sont devenus malheureusement des repaires qui abritent des malfrats, des vagabonds et des lieux de débauche. Il arrive souvent que de paisibles citoyens y soient agressés et délestés de leurs biens. Ces jardins publics qui faisaient jadis la fierté d'Alger et qui contribuaient à sa beauté il y a quelques années encore, dans lesquels des scènes de films cultes ont été tournées et cela pour leur beauté, sont à présent désertés par les familles et les personnes âgées. Ces dernières préférant encore errer dans les rues plutôt que de tenter l'aventure et le risque de s'y rendre. Ainsi la violence et le vandalisme sont monnaie courante dans ces lieux où drogués et SDF se côtoient. Peu à peu, ces lieux ont été investis par ces individus inquiétants. Le jardin public perd de ses atours pour s'enfoncer davantage dans la désolation. Malheureusement, il ne reste de l'espace vert que le nom. La plupart de nos jardins et places publics, à l'instar du jardin public appelé «Square Sofia», situé à proximité de la Grande Poste en plein cœur de la capitale, ainsi que d'autres places publiques comme le Parc des pins à El-Biar, qui date de l'époque coloniale, se sont transformés malheureusement, ces dernières années, en des lieux de rencontre pour de nombreux voyous et voleurs et autres délinquants, ceux-ci empoisonnant la vie des citoyens qui viennent chercher un peu de repos ou d'évasion. Ces lieux ne cessent de se dégrader au fil du temps, ils sont envahis par des drogués qui ne cessent de sillonner la plupart de nos jardins. Des sommes importantes ont été dépensées pour leur donner une nouvelle jeunesse, mais les choses n'ont pas pour autant changé. De leur côté, les citoyens ne comprennent pas ce laisser-aller car, selon eux, il existe un arsenal juridique lequel, s'il était correctement appliqué, mettra fin à cette situation déplorable. Pourtant, il n'est pas difficile d'y mettre un terme pour peu que les services concernés mettent en place des gardiens qui s'occuperaient de maintenir la sécurité des lieux. Autre problème que la sécurité, l'état de la plupart des jardins publics dans notre pays est insoutenable. Un manque terrible d'hygiène sévit dans ces lieux, qui se sont transformés en véritables décharges publiques au lieu d'être des endroits de verdure et de fleurs permettant ainsi au citoyen d'avoir un refuge et un espace de détente loin des bruits de la ville. Malheureusement, c'est loin d'être le cas, ces espaces ne sont pas dotés de moyens ou de services mis au profit des citoyens, sans parler de l'état des équipements tel les bancs qui sont cassés ou même arrachés du sol. Le pire se révèle à la tombé de la nuit, ces lieux devenant de véritable fiefs de tous les excès imaginables. Consommation d'alcool et de stupéfiants, les délinquants, à la tombé de la nuit, n'hésitent pas briser les lampes d'électricité pour avoir ainsi une couverture nocturne qui leur permet de s'adonner à tout, loin du regard des citoyens et des services de sécurité. Ces lieux constituent en fait un véritable danger pour les passants le soir. Certains vendeurs informels ont même tendance à étaler leurs marchandises au sein ou aux alentours des espaces verts, clamant que c'est leur droit légitime et se proclamant maîtres de lieux censés être publics. Il est à la fois question de sensibiliser le citoyen et les pouvoirs publics sur la nécessité de préserver les espaces verts. Heureusement que certains parcs ou espaces verts bien aménagés ont ouvert leurs portes pour accueillir les familles en quête de verdure et de repos. Il convient de signaler que la wilaya d'Alger a lancé récemment un vaste programme de réhabilitation et de réaménagement de 45 places et jardins publics, Des mesures ont également été prises par la tutelle pour assurer la sécurité des citoyens. Tout cela au grand bonheur des familles qui pourront se détendre et se reposer. Aujourd'hui, les familles algéroises se réjouissent de la réouverture du Jardin d'essais d'El Hamma, après que des travaux d'aménagement y aient été effectués. Ce dernier ne désemplit pas à longueur de semaine. Il offre aussi tous les moyens et services nécessaires au profit des nombreux visiteurs, qui affluent chaque jour pour profiter de la verdure et de toutes les variétés de plantes et d'arbres qui y existent et pour respirer de l'air frais, en toute sécurité. Il faut généraliser l'exemple de ce jardin à tous les espaces verts du pays, on doit redonner aux espaces verts leur place et leur rôle d'antan dans le milieu urbain. A. K.
