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20 ans après, l'«Emir» Abdelkader Ghezzal revient en Algérie
Publié dans Le Buteur le 10 - 02 - 2009


«Lacen, viens, tu ne le regretteras pas !»
«J'étais excité comme un gamin. Je sentais comme une puce qui vibrait à l'intérieur de mon cœur. Je me suis couché en pensant à tout ce que j'allais vivre le lendemain »
Le cœur y est naturellement dans la relation qui lie Abdelkader Ghezzal à son Algérie. Depuis le match nul ramené par son équipe de Gênes, l'Algérien ne pensait qu'à son retour au pays, après tant d'années d'éloignement. «J'étais excité comme un gamin. Je sentais comme une puce qui vibrait à l'intérieur de mon cœur. Je me suis couché en pensant à tout ce que j'allais vivre le lendemain », nous a-t-il confié une fois à Alger. Dans l'avion qui le ramenait au bled, Abdelkader avait dormi, comme pour ne pas montrer son impatience aux autres voyageurs. Il en est même sorti en dernier, découvrant le ciel resplendissant d'Alger.

Les policiers l'arrêtent pour non port de la ceinture de sécurité
Il faisait beau ce matin. Et comment la capitale pouvait-elle se permettre d'accueillir un aussi beau garçon et qui, de surcroît, la désirait tant ? Abdelkader a enfin mis les pieds sur le sol algérien. Les sentiments qui l'animent à ce moment précis sont tellement intimes, qu'on est gêné de lui demander de nous les faire partager. «Il fait très beau ici ! » s'exclame-t-il, en continuant de discuter avec son cousin Sid Ahmed qui venait de l'appeler de Tlemcen. «Bienvenu chez toi, Abdelkader ! » Cette phrase, Ghezzal l'a ressentie avec toute la sincérité qu'elle véhiculait. Les gens ne le reconnaissaient pas vraiment en ce lundi 9 février 2009. C'est mieux pour l'instant peut-être. Car dans quelques jours, sa célébrité va dépasser l'entendement, lorsqu'il aura marqué des buts et les esprits avec sa simplicité déconcertante. Nous lui demandons de le suivre derrière le véhicule de son ami Nabil, venu à sa rencontre. Peu de temps après avoir quitté le parking, Ghezzal se fait arrêter au premier barrage par les policiers qui, sans le reconnaître, lui demandent gentiment de mettre la ceinture de sécurité qu'il avait oubliée. Pas de PV. Juste un sourire de bienvenue et un salut amical. Ghezzal s'étonne et s'exécute timidement. Premier impair, première chance.

Le poster de Matmour et Meniri le fait rêver
C'est de bon augure pour la suite. La scène nous fait penser qu'on lui pardonnera tout dans ce pays. Quelques minutes plus loin, Ghezzal et son ami s'arrêtent sur la bande d'arrêt d'urgence, pour apprécier le beau poster qui orne la façade du siège de Djezzy. Sur la photo, Matmour et Meniri le font rêver. Nabil lui explique la ferveur qui entoure l'EN et ses joueurs et l'assure même qu'il aura son poster un jour, tellement son image est devenue importante aux yeux des Algériens. Ceci, bien sûr, après qu'il ait montré son attachement pour le drapeau national et son intérêt pour les Verts. A le voir gesticuler dans son siège, il n'y a pas de doute : Ghezzal est fou de joie d'être enfin en Algérie. Il se régalera encore plus lorsque son ami lui apprendra qu'ils sont obligés de faire un grand détour avant de rejoindre l'hôtel Hilton. Et pour cause, la bretelle d'entrée menant vers le Hilton était barrée à cause d'un accident de la circulation. Abdelkader pris cela pour la deuxième chance du jour, vu qu'il allait découvrir un peu plus la baie d'Alger qui l'a émerveillé.

« C'est incroyable, je suis enfin à Alger ! »
Son ami Nabil raconte : «Je pensais qu'il allait se vexer un peu, vu le peu de temps qu'il a dormi la veille et la fatigue du voyage, mais Kader était ravi de voir un peu plus Alger. A tel point qu'il posait des questions sur tout ce qu'il découvrait », confie-t-il. Dans le véhicule, les confidences faites à son pote sont extraordinaires. «Figurez-vous qu'il ne croyait pas ses yeux en roulant parmi les Algériens. Il m'a dit : c'est incroyable, je suis enfin à Alger ! Il n'en croyait pas ses yeux », ajoute-t-il. Et dire qu'on parle bien du joueur de Sienne, ce joueur qui joue en Série A italienne, là où jouent les plus grands joueurs du monde !

Son rêve, être un grand guerrier comme l'Emir Abdelkader
A un moment donné, on le vit lever le bras, le poing fermé, le visage serré et débordant de sens. Mais on n'arrivait pas à cerner ce qu'il voulait insinuer par un tel geste. Il n'y avait que son ami Nabil pour le déchiffrer et nous libérer. Ecoutons-le plutôt : «Arrivé au niveau du sanctuaire des Martyrs, Kader m'a demandé ce que c'était. En lui expliquant, je lui ai dit qu'au centre d'Alger, il y avait la statue d'un grand guerrier qui porte le même prénom que lui et qui s'appelle l'Emir Abdelkader. C'est là que, pris dans un élan de ferveur suscité sans doute par son impatience d'être sur le terrain en Algérie, et devant le public algérien, que Ghezzal a fait ce geste en criant sa passion pour l'Algérie », explique notre interlocuteur. Mais qu'avait-il dit au juste bon sang ? «L'Emir Abdelkader est de retour ! »
Nacym Djender

« Lacen, viens, tu ne le regretteras pas ! »

Qu'aviez-vous gardé du pays et qu'est-ce que vous avez découvert ce matin en arrivant à Alger ?
La dernière fois que je suis venu en Algérie, j'étais encore tout petit. Je ne me rappelle même pas de mon âge. Le seul souvenir que j'ai, c'est le bateau et mes parents à mes côtés. Je ne sais pas si on avait débarqué dans le port d'Oran ou celui d'Alger. Je sais juste qu'on est allés chez nous à Tlemcen. Mais aujourd'hui, c'est très différent, je peux vous assurer que je suis bien conscient de ce qui m'arrive et j'apprécie énormément.
Votre première impression en sortant de l'avion ?
D'abord, je suis sorti pratiquement en dernier de l'avion pour mieux apprécier. En fait, j'avais plutôt dormi pendant le vol parce que je me suis réveillé à 5 heures du matin (il rigole). Sérieusement, le sourire des gens est ce qui frappe le plus. Il y a aussi le beau temps avec ce soleil merveilleux à l'accueil.
Qu'est-ce que vous vous êtes dit une fois à Alger ?
J'ai pensé que j'aurais peut-être dû venir avant. C'est ce que je me suis dit. Je regrette un peu toutes ces années que j'ai perdues loin de l'Algérie. Mais je me console en me disant qu'il y en a encore d'autres plus belles qui m'attendent à partir d'aujourd'hui, inch'Allah.
Qu'avez-vous fait avant-hier juste près le match contre la Sampdoria ?
On a joué à Gênes. Je suis parti directement à Milan après le match contre la Sampdoria (2-2, ndlr). J'y ai passé la nuit avant de prendre l'avion à 5 heures du matin. J'étais surexcité. Ça m'a fait bizarre, mais je savais que ça allait bien se passer.
Avez-vous appelé votre famille en Algérie ?
Oui, bien sûr. J'ai appelé mon cousin Sid Ahmed Drici Tani qui vit à Tlemcen. Il m'a appelé aussi dès que je suis arrivé à l'aéroport. Dans un moment, je vais appeler ma mère pour lui raconter mes premiers pas en Algérie. Je sais que ça va lui faire plaisir.
Et dire qu'on aurait pu vous perdre comme Nasri, Benzema et les autres…
Non, mais moi je n'ai pas hésité un seul instant. J'ai choisi direct l'Algérie. Je ne me suis pas posé de questions. Il n'y avait pas de problème.

Que pensez-vous des Français qui veulent obliger aujourd'hui Benzema et Nasri de chanter la Marseillaise avant chaque match de l'équipe de France ?
Personne n'a le droit de forcer un joueur à chanter l'hymne national. C'est une question personnelle. Ou tu as envie de le faire, ou tu n'en as pas envie.
Quand on joue pour l'Algérie, il y a au moins cela de bon. Personne ne peut vous obliger à chanter Kassamen.
(Il rigole) Il n'y a pas ces choses-là chez nous fort heureusement, parce qu'on n'a pas ce genre de complexe.

Benzema et Nasri, lorsqu'ils jouent avec les couleurs françaises, vous pensez qu'ils gardent toujours cette part d'algérianité dans leur cœur ?
C'est sûr qu'ils l'ont, parce que Benzema et Nasri en fin de compte et quoi qu'on en dise, restent Algériens aussi, tout comme ils sont Français. Mais après, je ne suis pas à leur place pour le savoir. Mais c'est sûr que culturellement, ils gardent au quotidien cette part d'Algérien.
En Italie, c'est différent ? Il n'y a pas ces choses-là, non ?
Les Italiens ne pensent pas à ces choses-là, ils s'en foutent royalement. (Il rigole).
Qu'est-ce qui vous a frappé après le peu que vous avez vu d'Alger ?
La beauté de la nature et la mer. C'est vraiment beau ce que j'ai vu ! Je me suis dit que j'ai perdu beaucoup de temps. Franchement, j'aurais dû venir bien avant…
Que pensez-vous de l'hésitation de Mehdi Lacen ?
Ça peut se comprendre, car on ne sait pas ce qu'il pense au fond de lui. L'EN, c'est une histoire de cœur. C'est mieux pour lui d'attendre un peu, de bien réfléchir et de se décider définitivement en étant convaincu. C'est sûr qu'on préfère qu'il vienne en étant convaincu.
Mais s'il vient après les éliminatoires, quand la guerre sera finie ?
Non, je ne pense pas que ça va gêner le groupe. L'important est de faire venir les meilleurs éléments. Celui qui peut aider l'Algérie sera le bienvenu à n'importe quel moment.
Que pouvez-vous lui dire si vous deviez vous adresser à lui ?
Lui et moi, on est un peu dans le même cas de figure. Nous n'avons pas connu le pays avant. Je ne peux que lui conseiller de venir nous rejoindre, car ce que j'ai vu au sein de l'EN et une fois en Algérie, ça n'a rien à voir avec les clichés qu'on pouvait avoir de loin. C'est vraiment formidable. Il ne va pas le regretter, c'est sûr.
Entretien réalisé par
Nacym Djender


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