Cinq énergumènes corrigés par les supporters Les supporters algériens qui se sont déplacés jeudi passé à Benguela pour soutenir les Verts face aux Egyptiens, sont tous rentrés hier, exténués de fatigue, due essentiellement à un manque d'assistance terrible de la part des autorités angolaises, dépassées par les évènements. Et ce qui a compliqué davantage les choses pour certains d'entre eux, c'est que quelques supporters se sont déplacés en famille, ce qui a rendu la situation encore plus difficile pour eux. Les ennuis commencent à l'entrée du stade Leurs ennuis ont commencé au niveau de l'accès au stade où ils étaient tous fouillés systématiquement par la police angolaise qui avait apparemment reçu des instructions strictes là-dessus, puisque on a même interdit aux Algériens de faire rentrer les bouteilles d'eau, sous prétexte qu'ils allaient les balancer sur le terrain. Sans parler des bâtons des drapeaux qui ont été tous confisqués, contrairement aux Egyptiens qui ont fait rentrer leurs drapeaux avec les bâtons sans être inquiétés. Les Egyptiens avaient bien fait leur boulot dans les coulisses pour faire croire aux Angolais que les Algériens étaient dangereux et qu'il fallait leur confisquer tout à l'entrée du stade. Les supporters ont passé la nuit à l'aéroports sur des matelas en éponge A la fin du match, les supporters ont été conduits directement à l'aéroport de Catumbela, un aéroport militaire situé à quelques kilomètres de la ville de Benguela qui ne dispose d'un aéroport pouvant accueillir de grands porteurs. Et c'est là où s'est posé le premier problème car le départ pour Alger n'était pas prévu pour le soir même, mais pour le lendemain vendredi, c'est-à-dire hier matin. Les supporters devaient en effet, passer la nuit à Benguela d'abord, avant de rejoindre Catembela le lendemain pour le départ vers Alger. Mais les organisateurs (les membres de la diplomatie algérienne entre autres) ignoraient cela, et par conséquent, ils n'ont rien prévu pour prendre en charge les 1000 supporters à Benguela. C'est donc à l'aéroport militaire de Catembella, dépourvu de toute commodité de confort, qu'ils ont dû passer la nuit. Heureusement que les membres de la diplomatie algérienne se sont débrouillés pour leur assurer le minimum, des matelas en éponge qu'ils se sont procurés en urgence. Et l'ont comprend par là pourquoi cela a été plus difficile pour ceux qui se sont déplacés en famille. Un camion d'approvisionnements alimentaires pour les supporters Exténués déjà par une longue journée harassante, les supporters n'avaient pas de quoi manger, et sur les lieux, il n'y avait rien à acheter pour se mettre dans la bouche pour au moins atténuer leur faim. Il fallait encore une fois l'intervention des membres de l'ambassade d'Algérie en Angola qui sont allés charger un camion de quelques produits alimentaires (pain, fromage, jus et eau) d'une superette située un peu plus loin de l'aéroport. Tout le monde a pu manger, et ce qui est à noter, c'est qu'il ne s'est produit aucun incident au moment de la distribution de la nourriture. Bien au contraire, les supporters ont fait preuve d'une grande solidarité entre eux en s'assurant que tout le monde ait eu sa part. Certains d'entre eux ne voulaient d'ailleurs pas se servir avant d'en être rassurés. L'eau, un luxe peu accessible Malgré cela, la nuit s'est plutôt bien passée. Et compte tenu des conditions de vie très pénibles en Angola, nos supporters pouvaient, néanmoins, disposer d'un luxe très peu accessible aux Angolais : l'eau. L'eau est tellement rare dans ce pays déchiré par la guerre qu'elle coûte plus cher que l'essence. D'ailleurs, les Angolais ne se lavent que rarement pour ne pas la gaspiller, et la présence d'un robinet d'eau juste à l'entrée de l'aéroport était considérée comme un confort inespéré. Cela leur a permis de se laver, de faire leur toilette et même d'en boire, même s'ils n'étaient pas vraiment sûrs qu'elle soit potable. Pas d'assistance au sol de l'aéroport de Catembela Vendredi matin, l'équipage d'Air Algérie est arrivé sur les lieux afin de préparer l'embarquement, mais un autre problème allait se poser. On n'avait pas refait le plein de Kérosène pour les quatre avions d'Air Algérie, en raison d'absence d'assistance au sol. Pour faire le plein des grands porteurs d'Air Algérie, il faut des engins qui disposent de grandes échelles, et ceux-là étaient tous réquisitionnés pour les avions militaires angolais. Encore une fois, il a fallu l'intervention de l'ambassade d'Algérie pour régler le problème, mais beaucoup de retard a été accusé néanmoins. Les couleurs des cartes d'accès ont posé problème Vint enfin le moment d'embarquement. Pour faire embarquer les supporters, il fallait procéder par un système qui tienne compte de la couleur de la carte d'accès, mais cela allait faire perdre encore beaucoup de temps, et à l'équipage, et aux voyageurs qui commençaient à s'impatienter. Finalement, on a fait comme on pouvait, et les quatre grands porteurs d'Air Algérie ont pu quitter le sol angolais un par un à destination d'Alger. Cinq énergumènes corrigés par les supporters Néanmoins, tout n'était pas blanc, et il est de notre devoir de signaler et condamner un comportement voyou, voir honteux, de cinq énergumènes qui se trouvaient parmi les supporters algériens. Ces cinq individus, tous originaire d'une wilaya du centre du pays, ont voulu faire les Cow-boys parmi la délégation algérienne en tentant d'intimider tout le monde. Ils ont eu même l'audace de voler leurs concitoyens en leur arrachant leurs téléphones portables, et même de l'argent. Mais cela ne pouvait pas continuer, cinq énergumènes ne pouvaient pas quand même continuer à terroriser des centaines de supporters. Hier matin, ces dernier ont enfin réagi et ont pris à partie ces cinq voyous en les tabassant et les rouant de coups, jusqu'à ce que la police angolaise soit intervenue pour arracher l'un d'entre eux des mains des supporters déchaînés pour corriger ces malfrats. C'est le seul incident à déplorer parmi les supporters algériens qui ont eu pourtant un comportement exemplaire durant leur présence à Benguela, que ce soit dans les gradins ou dans la ville. Et malgré tout ce qu'ils ont dû endurer, avec une nuit dehors à même le sol et une attente longue et harassante à l'aéroport, ils ont été fair-play et songent déjà à l'Afrique du Sud. F. A. S.