Les présents au 20-Août auraient espéré que cette fête se déroule dans d'autres conditions. En effet, le CRB a eu bien l'hommage qu'il méritait par ses fans, mais pas comme l'imaginaient les responsables du stade et du club, c'est-à-dire une fête à la fin de la rencontre amicale dans laquelle les joueurs et les supporters partagent la joie. Ce qui aura gâché une partie de soirée, c'est l'arrêt de la rencontre face au PAC après seulement 10 minutes de jeu, le spectacle qui devait offrir les joueurs pour les supporters avant la fête. Ceux-là étaient obligés de rejoindre les vestiaires à la demande des responsables du stade, après avoir constaté la grosse foule au poulailler et cela risquerait de constituer un danger de mort. La décision s'avère en fin de compte bien sage, car les techniciens qui ont inspecté le tunnel sur qui reposent les gradins ont confirmé les craintes du directeur du stade, Amer Sahnoun. Les fissures au plafond et aux murs pouvaient à tout moment s'aggraver et provoquer un effondrement qui pouvait emporter avec lui des centaines de morts. Une mésentente entre le club et les responsables du stade Pour mieux comprendre comment nous en sommes arrivés là, nous avons pris attache avec les responsables du stade et ceux de l'APC, et selon eux, ils ne s'attendaient pas à un tel engouement, du moins la direction ne l'aurait pas avisé. A la demande officielle, les dirigeants du CRB auraient mentionné une simple séance de travail, avant l'événement de la soirée, celui de fêter l'anniversaire du club. On lui reprocherait donc de ne pas prendre les précautions requises pour ce genre de situation. Les portes du poulailler étaient fermées Au lendemain de l'incident, une question se posait, comment le public belouizdadi a pu accéder à cette tribune fermée depuis la saison dernière. La réponse des responsables du stade est que les plus futés au début ont pu passer à la tribune en escaladant les grillages de la première et de la deuxième tribune, avant que certains forcent les cadenas de la porte qui donne sur le stade et permet à tout ce bon monde d'y accéder. Le terrain du 20-Août dans un sale état Emporté par la joie, les supporters ont omis de faire attention à leur terrain. Résultat, au lendemain de la fête, on retrouvera la pelouse dans un état piteux, infestée de fumigènes et brulée de partout.
Amar Sahnoune (directeur du stade) : «Nous avons évité la catastrophe de justesse» Au lendemain de la soirée mitigée, nous avons pris attache avec le directeur du stade, Amar Sahnoun, pour savoir si vraiment les supporters constituaient un danger au poulailler dans cette rencontre amicale, rappelons-le, qui a été interrompue après seulement une dizaine de minutes de jeu. «Je peux vous dire que nous sommes passés à côté d'une grande catastrophe ce soir-là. Les techniciens qui ont supervisé la tribune au lendemain du match étaient très étonnés de constater que celle-ci tenait toujours. Ce que les gens oublient, c'est que celle-ci est en pleins travaux et est donc fragilisée. A mon avis, j'ai pris une sage décision, j'étais prêt à mettre ma place en jeu et sauver des vies humaines.» «Le football algérien n'a pas besoin d'un nouveau désastre» M. Sahnoun, avant d'interrompre le match, a sans doute remémoré les derniers incidents dans nos terrains algériens qui ont provoqué la mort de plusieurs supporters. «Notre championnat national est déjà souillé par toutes les catastrophes dans les stades ces dernières années, il n'aura pas besoin d'une nouvelle affaire au 20-Août en plein Ramadhan.»