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Cédric, l'homme qui tombe à pic !
Publié dans Le Buteur le 24 - 04 - 2010

Si-Mohamed «L'Algérie a toujours occupé une place particulière dans mon cœur.»
Il était venu sur la pointe des «gangs » ! Lorsqu'il a débarqué à Béjaïa, juin dernier, personne n'entendait parler. Cédric qui ? Si-Mohamed comment ? Ainsi avait-on poussé l'interrogation jusque dans son prénom à consonance européenne qui vient s'accoler à un nom bien de chez nous, suscitant, du coup, une certaine curiosité mal dissimulée pour ce personnage, fruit d'un métissage classique, d'un émigré originaire de Remchi et d'une jeune Lyonnaise. C'est là que réside tout le secret, s'il en est un, de l'origine de son prénom sur lequel on s'était un petit peu trop attardé au point de ressentir chez lui une certaine incommodité par rapport à cette volonté désinvolte à savoir ce que ça lui fait de s'appeler Cédric. «Mon prénom, je l'assume entièrement. Mes parents me l'ont choisi et je trouve qu'il me va très bien. Après, que ça plaise ou pas, je n'en ai rien à cirer. Ça ne change rien pour moi», a-t-il précisé comme pour éviter tout préjugé qui susceptible de naître derrière. Les masques étant déjà tombés lors d'une approche ultérieure, le naturel a pris le dessus sur une toute autre forme de tartuferie qui nous aurait servi un tout autre personnage bon à la consommation. Il n'en est rien de tout ça. Son sourire charmant (et charmeur ! ?) traduit à lui seul toute sa bonhomie. D'une simplicité vérace, un peu cocasse, quand ça lui tente, le gone a ouvert son cœur au Buteur comme il ne l'avait jamais fait auparavant pour retracer son parcours qui l'a emmené de Gueugnon à Isère, puis à Jura Sud et de là à Montceau-les-Mines en passant par Vesoul avant d'atterrir au pays de son père qu'il n'a jamais connu avant qu'il ne vienne jouer pour la JSMB. Presque un an après, Cédric a mis toute Béjaïa à ses pieds. C'est, en tous les cas, en terres conquises qu'il nous a accueilli en cette journée du 20 Avril où la ville fêtait avec le même emballement «son» Printemps, berbère cela s'entend, comme chaque année à cette même date depuis trente ans maintenant. L'histoire, celle-là, Cédric ne la connaît pas. On la lui raconterait volontiers si le contexte s'y prêtait, mais aujourd'hui, c'est son histoire à lui qu'on avait envie de percer pour vous. Appréciez !
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­­Si-Mohamed «L'Algérie a toujours occupé une place particulière dans mon cœur»
C'est face à ses buts, dans sa zone à lui, sur la pelouse synthétique du stade de l'Unité-Maghrébine que Cédric Si-Mohamed a choisi de nous parler de lui, de sa vie, avec une sincérité poignante. Le portier de la JSMB a répondu plus d'une demi-heure durant à nos questions. L'interroger fut un réel plaisir. Entretien.
Cédric, que ce qui vous a amené à venir vous exiler ici en Algérie et jouer à la JSMB ?
M'exiler, non. Je suis venu prouver mes qualités, m'imposer. J'ai fait un petit bout de chemin. Pour une première saison, ça va, ça ne se passe pas trop mal. Après, il me reste encore un long chemin à faire. Voilà ! La deuxième saison sera certainement plus difficile. Je serai attendu au tournant, c'est certain. Donc, j'essayerai de répondre présent. D'être, pourquoi pas, meilleur…
Personne n'entendait parler de vous il y a tout juste un an, comme vous n'êtes pas tombé du ciel, vous avez sans doute fait vos classes quelque part...
Bien sûr. Comme je l'ai dit, j'ai fait mes classes en France. J'ai été formé à Gueugnon. Je suis resté de 12 à 20 ans. Ça ne s'est pas trop mal passé au départ. J'ai eu la chance de signer en pro. Après, je suis parti rouler ma bosse ailleurs, en troisième division, notamment. J'ai joué dans des clubs amateurs. Isère, Jura-Sud, Vesoul, Montceau-les-Mines… Par la suite, mon manager a proposé mes services aux dirigeants de la JSMB. Je suis venu et j'ai fait les essais. C'est à partir de là que j'ai été pris. On a décidé de me faire confiance et c'est tout à l'honneur des dirigeants de la JSMB d'avoir parié sur un joueur comme moi. Quelque part, une part de cette réussite leur revient. Car, sans eux, je ne serai pas là où je suis aujourd'hui.
Vous vous appelez Cédric et vous avez été formé à Gueugnon, si on vous avait dit il y a cinq ans que vous alliez terminer en Algérie, vous auriez répondu quoi ?
Sincèrement, je ne sais pas. Moi, mon avenir, je le voyais à Gueugnon. J'étais jeune, j'étais bien. Je pensais que j'allais rester longtemps. Après, il y a eu une série de problèmes avec certains responsables du club qui ont fait que j'ai décidé de quitter. A partir de là, il fallait bien aller gagner sa croûte. Je suis donc parti dans des clubs amateurs. C'est comme ça. En football, on sait où on est aujourd'hui, mais on ne sait pas où on sera demain. Très sincèrement, je n'ai pas calculé. Ce qui est certain, c'est que lorsque l'opportunité s'est présentée, j'ai directement sauté dessus !
Quelle place avait chez-vous l'Algérie avant ?
Elle avait une grande place… hein ! C'est quand même le pays de mon père. Il m'en parlait toujours. «Va jouer là-bas ! Il faut connaître, tu verras, tu ne seras pas déçu», me disait-il. Et puis, finalement, ça s'est fait. C'est un bonheur pour toute la famille. Que ce soit mes grands-parents, mais oncles, mais cousins. Ils sont tous fiers de moi. Que du bonheur, finalement.
Quel contact aviez-vous, avant, avec le pays ?
J'avais quelques contacts. Il y avait ma grand-mère et mes cousins qui sont ici. On s'appelait pour échanger nos vœux lors des occasions ou prendre les nouvelles… voilà.
Vous veniez souvent ?
En fait, je ne suis jamais venu avant. A chaque fois, il y avait un imprévu pour reporter ça à plus tard. J'étais jeune. Quand on est jeune, on est un peu insouciant. On préfère partir en vacances avec les copains plutôt qu'avec la famille.
Vous êtes d'où ici en Algérie ?
De Remchi, pas très loin de Tlemcen.
Vous êtes né de père algérien et de mère française ; le métissage est poussé jusque dans le prénom que vous portez, ça fait quoi de s'appeler Cédric ?
J'assume entièrement mon prénom. Mes parents me l'ont choisi et je trouve qu'il me va très bien. Après, que ça plaise ou pas, je n'en ai rien à cirer. Ça ne change rien pour moi.
Est-ce qu'au moins une fois durant votre présence ici on vous a offensé par rapport à votre prénom ?
Non, jamais ! Au contraire, on m'a vite adopté. Moi, mon nom, c'est Si-Mohamed, mais ici tout le monde m'appelle Cédric. Quand je rentre sur le terrain, les supporters scandent «Cédric ! Cédric ! Cédric !» Cela veut dire que ça ne les dérange pas. Ça me fait plaisir.
Peut-être dans les autres stades ?
Je ne sais pas. Il y a, comme tu dis, peut-être des gens qui ont envie de porter des jugements là-dessus, qu'ils le fassent. Je ne suis pas complexé par rapport à ça.
Ils l'ont fait déjà ?
Non ! Non ! Jamais. Elhamdoulah, partout où je suis passé, on m'a traité avec respect.
Qui est-ce qui vous a choisi ce prénom ?
Mes parents. Quoique je ne leur aie jamais posé la question.
Vous avez un deuxième prénom ?
Non ! Juste Cédric.
Si on vous demandait de choisir un surnom à consonance algérienne, vous choisiriez lequel ?
La version remixée de Cédric ! (Rires).
C'est-à-dire ?
Sedrik. (Rires).
Peut-être aviez-vous besoin de ce contact avec l'Algérie pour faire raviver chez vous la flamme du pays ?
Cette flamme, elle a toujours été chez moi. J'ai été élevé avec ça. Ma famille venait très souvent en Algérie. Du coup, on a compris vite, ma sœur et moi, qu'on est aussi des Algériens. Après, c'était à moi de faire le pas, de venir au contact. C'est fait avec un plaisir certain. Je me sens très bien ici. On verra le temps que ça durera, mais ce qui est sûr, c'est que je profite de chaque moment que je passe ici.
Qu'avez-vous ressenti la première fois que vous aviez porté le maillot national et entendu l'hymne retentir ?
Ça a été un grand moment. J'ai repensé à tout ce que j'ai fait depuis que j'étais petit. Tous les sacrifices que mes parents ont consentis pour moi. C'est, disons, une fierté pour moi, pour mes parents. Je me suis dit qu'ils sont là, ils regardent et ils sont certainement super contents. Cette sélection, c'est aussi la leur !
Sincèrement, la sélection algérienne faisait-elle partie de vos projets en arrivant ici ?
Indirectement, oui ! Mais je ne l'ai jamais dit. Je n'avais pas envie, à mon arrivée, de dire que j'allais faire ceci et faire cela. J'avais plus envie de prouver sur le terrain. Après, lorsqu'on est joueur, on a toujours envie de jouer pour la sélection de son pays. C'est arrivé, je suis super content. Maintenant, il faut que je m'accroche pour rester le plus longtemps possible et pourquoi pas intégrer les A.
C'est à quel âge que vous avez commencé à comprendre que vous êtes Français, mais aussi Algérien ?
Je l'ai compris très jeune. J'habitais à Lyon dans un quartier très populaire. Il y avait les quatre continents réunis (rires). Du coup, entre Algériens, Marocains, Tunisiens, Portugais… ça chambrait tout le temps. Alors, très jeune, j'avais déjà choisi mon camp (rires).
C'est quand la première fois où vous aviez regardé un match de la sélection ?
Ho la la ! Ça remonte à bien loin ça. Dix ans minimum ! Je ne me souviens pas très bien de quel match il s'agissait, mais je l'ai regardé avec mon père. Lui, c'est un inconditionnel. Du coup, il m'a transmis ça.
Y a-t-il un joueur que vous aduliez lorsque vous étiez petit ?
De la sélection ?
Oui…
Pas spécialement. C'est vrai que j'aimais Madjer comme tout le monde. C'est un monstre sacré. Mais je n'étais pas fan d'un joueur en particulier.
Aviez-vous des coéquipiers algériens à Gueugnon ?
Oui. J'ai eu Belhadj, Bougherra et Mansour Boutabout. Il y avait aussi Berardja. Il n'était pas resté longtemps, lui. Oui, on était cinq ou six Algériens dans l'équipe.
Ils vous parlaient de l'Algérie ?
Oui ! Ils me parlaient beaucoup du bled, de la sélection. Moi, j'étais plus jeune, ils me racontaient comment c'était, l'ambiance, l'engouement et tout. C'est vrai qu'indirectement, ça donnait envie de découvrir tout ça.
Quels rapports entreteniez-vous avec Belhadj, Bougherra et Boutabout ?
J'ai été formé avec eux. C'est des gens que j'ai côtoyés, que j'apprécie.
Vous avez gardé le contact ?
Non ! Enfin, j'ai eu un peu Belhadj en début de saison, et depuis je n'ai plus eu de nouvelles.
Il voulait sans doute savoir comment cela se passait pour vous ?
Oui, il voulait savoir comment ça allait. Il m'a dit : «T'as vu, c'est bien, non ? C'est ce que je te disais !»
Aviez-vous côtoyé d'autres joueurs plus ou moins connus aujourd'hui ?
Oui, j'en ai fréquentés quelques-uns que ce soit à Gueugnon ou en sélection de Bourgogne. Je citerai Momo Sissoko qui a fait Liverpool, Valence et la Juve. Il y a aussi Aly Sissokho, l'arrière gauche de Lyon.
Aujourd'hui que le pas est presque franchi, qu'est-ce que vous vous dites ?
Non, le pas n'est pas franchi. Il sera franchi lorsque ce sera fait. En attendant, je dois encore travailler davantage. Comme je l'ai dit au départ, il me reste encore un long chemin à faire.
A qui ou à quoi vous devez cette réussite ?
Ça résulte plutôt d'un tout. On a un staff impec', des dirigeants qui ont su me mettre à l'aise rapidement. Le président m'a fait confiance dès le départ. Il m'a dit qu'on allait prendre soin de moi ici. Je suis arrivé dans mon second chez moi. Les gens m'ont bien accueilli. Ils m'ont vite mis à l'aise. Tout ça a fait que mon adaptation s'est faite presque naturellement.
Vous êtes de Remchi, avez-vous eu l'occasion d'y aller depuis que vous êtes ici ?
Oui, je suis déjà parti. Quand ma famille est là, j'y vais. Après, j'avoue qu'on n'est pas très bien desservis par les avions. Avec l'emploi du temps, c'est pas toujours facile de dégager un petit moment pour y aller. Mais à chaque fois que l'occasion se présente, je fonce.
Vous rappelez-vous de la première fois où on vous a proposé de jouer en Algérie ?
Oui, très bien. J'ai dit oui, pourquoi pas. Dès le départ, je me suis dit que c'est un challenge intéressant. Le fait que mon père m'encourageait dès le départ à venir m'a convaincu sur-le-champ. C'était, disons, un défi que je voulais relever.
Vous êtes parti pour rester longtemps ?
On verra bien. Là, il me reste encore un an de contrat avec la JSMB. Je m'y plais bien. L'année prochaine sera celle de la confirmation. Ça me tient à cœur de réussir une bonne saison. On verra bien après.
Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ici à Béjaïa ?
Les gens ! Ils sont d'une rare simplicité. Ils sont super gentils. C'est une ville assez calme. C'est ce qu'il me faut. Il y a un cadre qui me convient. Comme je suis un amateur de pêche, j'ai la mer juste à côté. J'y vais à chaque fois que l'envie me prend. Ça me convient parfaitement.
Avec quel recul, vos parents, suivent-ils votre progression ?
Quand j'ai mon père au téléphone, il n'est jamais content. Même lorsque je fais un gros match, il trouve toujours quelque chose à me reprocher. Une mauvaise relance, une mauvaise interception. Il me sort toujours un truc. Après, je lui dis, écoute, je ne suis pas parfait. La maman, elle, est plus protectrice. Elle me répète toujours qu'elle est fière de ce que je fais. Que j'ai super bien joué, même quand je sors un match simple. C'est sa manière à elle de me protéger. De m'encourager. Après, j'essaye de mon côté de les rendre heureux grâce à ce que je fais.
Vous n'avez pas envie de faire découvrir votre vie, votre nouveau «chez soi», à votre mère ?
Si ! Mais j'ai envie de la laisser vivre aussi sa vie. Elle m'a suivi depuis que j'étais petit. Avec le travail, ce n'est pas trop facile. Mais elle compte venir cet été.
Vous êtes le seul sportif de la famille ?
Pro, oui ! Cela dit, ma sœur faisait un peu de full contact quand elle était jeune. Le papa, lui aussi jouait au foot avant, comme tous les Algériens. Dans la famille de mon père, ils sont tous footeux. J'ai deux oncles qui jouaient stoppeurs. Un qui coupait des jambes ! (rires).
Votre père, il est né en Algérie ?
Oui, comme tous ses frères. Il a émigré très jeune en France. Il s'est installé à Lyon. C'est là-bas qu'il a rencontré ma mère.
Ça représente quoi pour vous ce métissage, sanguin et culturel ?
C'est un métissage de beau gosse ! (il rit à gorge déployée). C'est un acquis. Baigner entre deux cultures différentes. Prendre un peu par-ci, un peu par- là pour faire de moi ce que je suis aujourd'hui.
Comment la famille de votre mère prend-elle votre sélection en Equipe nationale algérienne ?
Ils sont super contents pour moi. Mes grands-parents suivent tout ça avec beaucoup d'intérêt. Ils se sont mis à Internet. Ils ont même suivi des cours d'informatique pour comprendre comment ça marche et tout. Non, ils sont très heureux pour moi.
Ils ont suivi le dernier match des A' en Libye ?
Ils en ont vu des séquences sur Internet. Ils m'ont appelé pour me féliciter. Ils ne comprenaient pas trop qu'on ait perdu mais qu'on gagne quand même. Ils se sont sentis un peu largués, mais contents pour moi.
Quel est votre principal trait de caractère ?
La simplicité. Je ne me casse pas trop la tête. Peut-être un petit peu sur le terrain, mais en dehors, plutôt peinard ! J'essaye d'être le plus simple possible.
Qu'est-ce qui peut vous faire sortir, disons, facilement de vos gonds ?
Je ne sais pas trop. Je suis un peu trop râleur. Avec moi, ça maronne tout le temps. Quand on se fait des gages comme ça, entre copains à l'entraînement, je suis, disons, celui qui râle le plus. A ne pas être trop content. Comme ils savent que je démarre un peu vite, ils aiment bien me piquer.
Vous aimez que ça se passe comme vous voulez ?
Un petit peu. Quand on se fait des jeux, j'aime que ça se passe comme je veux. Si on part par exemple à la mer et on se lance un défi, je n'aime pas être celui qui va piquer une tête parce que j'ai perdu.
Votre plus grand défaut ?
Ma gentillesse. Je suis trop­ gentil et cela me joue parfois de mauvais tours.
Quelle est la faute qui vous inspire le plus d'indulgence ?
Je ne sais pas. Je ne suis pas quelqu'un qui pardonne facilement, en tous les cas.
Avec qui ne partirez-vous jamais en vacances ?
Sarkozy ! Avec lui, c'est pas possible.
Niveau d'études ?
Bac pro comptabilité.
On est intello dites donc ?
Bac pro comptabilité, c'est rien. Ce n'est pas le plus difficile. Comme on avait beaucoup de temps libre, je me suis concentré là-dessus.
Ça vous sert dans la vie ?
Oui ! C'est un acquis. Après, je me concentre plus sur ma carrière.
Vous faites bien vos comptes, au moins ?
Oui, ça va. Quoique, pas comme Zerdab ! Lui, c'est un champion. Il nous dépasse tous… (rires).
Combien de frères et sœurs ?
Une sœur.
Ça doit vous manquer ?
Un peu. Mais avec Internet et le téléphone, ça va. Après, comme j'ai quitté la maison très jeune, je me suis habitué à vivre loin d'eux.
Que font vos parents ?
Mon père et tuyauteur soudeur. Ma mère est hôtesse à Citroën. Elle s'occupe de la réception des voitures et tout.
Il était comment, le papa ?
Sévère, sévère ! Jusqu'aux baffes, coups de bâton, les coups de pied. Après, je le remercie ! Ça fait partie de mon éducation. Je me dis que si je les ai pris, c'est que je les méritais. Non, mais il a toujours été là pour moi. C'est pour ça que je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il a fait pour moi.
Quel cadeau aimeriez-vous qu'on vous offre pour votre anniversaire ?
Bah, je ne serai pas très exigeant. Une convocation pour le prochain stage des A me suffira (rires). Tu vois, je ne suis pas exigeant.
Une Coupe du monde ?
Ça, ce serait la cerise sur le gâteau.
Vous êtes demandeur ?
Oui ! Je ne le dis pas, mais oui.
La plus grosse folie ?
Une veste ! Elle m'a coûté horriblement cher. La peau des fesses, quoi. Et encore, il ne fait pas froid pour que je puisse la porter.
Cœur pris ou à prendre ?
Pris. C'est bon, je me suis casé. Elle vient souvent. Ça lui plaît. D'ailleurs, elle va arrêter son travail pour venir s'installer ici. Donc, indirectement, ça lui plaît.
Est-ce qu'il vous est arrivé d'avoir des insomnies à cause d'un match ?
Pfff ! Je ne sais pas trop. Avant chaque match, je dors tranquillement. C'est après un match que c'est plus dur. Ça cogite beaucoup. Je repense au match. A certaines décisions. Après, comme on dit, ce qui est fait est fait et ce qui n'est pas bien fait n'est plus à refaire.
On vous a vu répéter un rituel avant le coup d'envoi du match face à la Libye à Tripoli, vous êtes superstitieux ?
J'ai mes habitudes. Des petits trucs que j'ai. Dans mes buts, avec les poteaux. Je leur fais la bise avant le match… (rires).
Vous leur parlez ?
Oui ! Je dis merci, tu m'as sauvé, là ! (rires) Des petits trucs comme ça.
D'autres rituels ?
Non ! Juste ça.


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