C'est le consultant le plus Algérien des Français. Roland Courbis, qui a suivi la performance des Verts mardi en amical contre la Colombie, nous parle de l'évolution de cette Equipe nationale algérienne depuis l'arrivée du coach Djamel Belmadi. L'ancien coach usmiste évoque le mérite de Riyad Mahrez dans la course pour le trophée du meilleur joueur africain de l'année et souhaite à travers cette interview que la situation de son ancien club l'USMA s'améliore. Coach Courbis, l'Algérie a battu ce mardi la Colombie (Ndlr : entretien réalisé hier), une réaction par rapport à la prestation des Verts ? L'Algérie réalisé un match presque parfait. Ils ont pris ce match très au sérieux malgré le fait qu'on avait annoncé des absents de taille dans cette équipe colombienne mais Djamel Belmadi et ses joueurs sont assez intelligents pour savoir que lorsqu'on joue une équipe comme la Colombie, il faut toujours être bien sur ses gardes et être prêts pour la bataille. C'était vraiment agréable de voir cette équipe algérienne sortir un match aussi plein. Qu'avez-vous à dire de cette extraordinaire ambiance vécue au stade Pierre-Mauroy à Lille ? Je pense que les supporteurs algériens et tous les gens venus suivre ce match étaient contents de la prestation de l'Equipe nationale algérienne. Donc voilà, c'était une belle soirée, c'était presque parfait pour votre équipe avec au bout une large victoire pour l'Algérie. Décisif avec son club, on a vu encore une fois un Riyad Mahrez flamboyant qui a assumé surtout ses responsabilités, pensez-vous qu'il est bien parti pour être sacré meilleur joueur africain de l'année ? Ecoutez, avec la CAN qu'il a réalisé en Egypte, je pense vraiment qu'il est au-dessus. C'est difficile pour moi de lui enlever ce mérite d'être le meilleur joueur africain. Franchement, je ne vois pas comment on pourra lui enlever ce trophée. Face à la Colombie, Riyad a aussi élevé son niveau, il a su tirer ses camarades vers le haut, c'est très important d'être décisif en club et en sélection dans ce genre de distinction. Djamel Belmadi a bouclé une année sans la moindre défaite avec la sélection, soit une série de 15 matchs, un petit mot sur le travail accompli jusqu'ici par cet ancien joueur que vous connaissez ? Il faut rappeler que Djamel avait déjà beaucoup de talent tout en étant jeune joueur et maintenant, il profite très bien de son expérience acquise tout au long de sa carrière professionnelle. C'est aussi un entraineur avec beaucoup de compétences. Ses résultats font de lui aussi un jeune coach plus expérimenté et plus compétent que plusieurs entraineurs qu'on connaît depuis plusieurs années. Vous avez toujours dit que cette équipe algérienne possédait les qualités pour être sacrée championne d'Afrique, qu'en pensez-vous, maintenant qu'elle arrive même à bousculer des sélections du Top 10 mondial ? Je pense que l'Algérie a attendu le meilleur moment pour récolter les fruits de cette génération dorée. Je crois que l'entraineur Belmadi y est pour beaucoup mais le talent des joueurs comme Mahrez, qui sait faire la différence au moment voulu, y est aussi pour quelque chose. Il est vrai qu'on a longtemps attendu la confirmation du Mondial 2014 au Brésil mais là, on voit bien que cette équipe est encore perfectible. Ceci dit, cela n'assure pas une salification au Mondial 2022, en Algérie on appréhende beaucoup ces éliminatoires de la CM, quel est votre avis ? Ah oui, tout peut arriver effectivement. C'est toujours compliqué d'enchaîner et de maintenir cette dynamique de succès après un sacre comme la Coupe d'Afrique. Regardez le Cameroun et son gros potentiel. Après une CAN réussie, ils n'ont pu se qualifier au Mondial de Russie. Il faut dire aussi qu'en Afrique, il y a beaucoup de grandes nations du football, et le nombre des qualifiés en Coupe du monde n'est pas le même qu'en Amérique du Sud ou en Europe. Pensez-vous que l'Algérie peut quand même assurer son billet à la Coupe du monde 2022 ? Comme ça pour vous répondre, oui, elle en a les moyens. Après, il faut attendre le tirage au sort et voir la qualité des équipes de chaque groupe. Si par malheur l'Algérie hérite d'un même groupe que celui qu'on avait vu lors des éliminatoires CM 2018 avec la présence du Maroc et de la Côte d'Ivoire dans le même groupe ou votre groupe, accompagné du Cameroun et du Nigeria, ce ne sera pas évident de passer même lorsqu'on est champions d'Afrique. C'est très compliqué de se qualifier. Vous comprenez ! Un joueur pour qui vous avez prédit un avenir radieux est devenu champion d'Afrique, c'est Bensebaini, êtes-vous surpris de son ascension ? Depuis que l'avais connu à Montpellier puis à Rennes, Ramy n'a jamais cessé de progresser et je ne suis pas du tout surpris par sa progression et son éclosion. Son transfert au Borussia Mönchengladbach ne me surprend pas aussi, et puis s'imposer dans une sélection championne d'Afrique est aussi quelque chose de très positive pour lui. A vrai dire, je me serais étonné de ne pas le voir à ce niveau car c'est un joueur avec une polyvalence et des qualités dignes d'un grand espoir. Un dernier mot peut-être coach Courbis par rapport à la situation de l'USM Alger ? Ça me fait beaucoup de peine. L'USMA fait partie, qu'on le veuille ou pas, du paysage footballistique algérien, tout comme les grandes équipes en Algérie à l'image de la JSK, du Mouloudia d'Alger, de Sétif, CS Constantine et d'autres. Franchement, ça me fait vraiment de la peine pour ce public merveilleux que j'ai connu et avec les succès qu'on avait connus ensemble.
