«Le début de saison s'annonce difficile pour nous» Tout d'abord, pouvez-vous nous dresser un premier bilan après deux matchs amicaux au Maroc ? Je pense qu'il y a une progression au sein de l'équipe malgré les difficultés rencontrées, que ce soit à cause du terrain ou de l'agressivité des équipes de la seconde division. Malgré les risques de blessures, je trouve que ce genre de match reste un bon test pour nous. Personnellement, je n'accorde pas trop d'intérêt aux résultats des matchs mais je sais que ce n'est pas le cas pour les joueurs qui aiment se rassurer à travers ces résultats. Le plus important est qu'on progresse même si cela se fait doucement, car j'attends beaucoup de certains joueurs mais qui sont à seulement 60% de leurs moyens alors que j'aurais aimé les voir entre 80 et 90%. Je fais allusion aux leaders du groupe, ceux qui vont former la colonne vertébrale. Peut-on dire que vous avez dégagé avant-hier votre équipe ? On peut le dire oui ! Mais j'ai déjà dit aux joueurs qu'il n'y avait pas de titulaire à part entière ou des remplaçants à jamais. J'ai des choix à faire que tout le monde doit respecter. Que l'on soit sûr que je vais aligner les meilleurs sans pour autant entrer dans les sentiments. Cela dit, je pourrai apporter des changements à tout moment de la saison. C'est pourquoi les joueurs doivent être concentrés car celui qui progresse et qui travaille aura sa chance. Donc, vous êtes convaincu de vos choix ? C'est sûr, mais les joueurs qui sont là doivent confirmer davantage. Je fais allusion notamment aux nouveaux comme Aïssaoui, Chellali et Haddou. Même ceux qui seront sur le banc ne devront pas s'affaiblir et se contenter de ce statut car ils doivent sans cesse bousculer la hiérarchie. Parmi les points positifs détectés au cours des matchs amicaux, l'efficacité de l'attaque qui a inscrit 17 buts en cinq matchs… Personnellement, je demande plus des attaquants. Je ne fais pas de compte mais tout ce que je sais c'est qu'on était capables de marquer plus si on avait fait preuve d'efficacité. On rate beaucoup d'occasions, que ce soit durant les matchs à Oran ou ici à Casablanca. Je trouve que les attaquants, notamment les nouveaux, ne se sont pas encore adaptés. Même l'équipe est remaniée à 70%. Il existe plusieurs paramètres qui empêchent l'attaque de jouer sur sa véritable valeur, comme l'absence de cohésion entre le milieu de terrain et l'attaque. La tactique de jeu n'est pas encore au point. Ce sont des choses qui viendront avec le temps et la compétition. On doit travailler ce volet avec mon staff afin que l'attaque soit plus percutante. Il faut dire que toutes les opérations commencent du milieu de terrain. Il me faut un joueur intelligent dans ses gestes et qui possède une bonne vision de jeu. Vous faites allusion à Benattia ? C'est un message à Benattia mais aussi à Bentiba et Aouedj sur lesquels on compte beaucoup. Je suis satisfait de ces jeunes qui ont réussi à marquer des buts. Mon objectif avec les jeunes est de les lancer et les pousser jusqu'à l'Equipe nationale. En revanche, le MCO encaisse trop. Où réside le problème ? Je pense qu'il existe un problème de communication entre la défense et les gardiens de but. Je reviens aussi sur ce problème de cohésion car on joue à chaque fois avec un gardien de but différent. On a essayé Ouamane et Fellah, on attend à présent de voir El Ghoul qui a l'avantage de bien connaître sa défense. On doit trancher dans les bois et apporter ensuite des réglages dans la défense, car j'avoue que nous avons aussi un problème de marquage qu'on doit régler ici au Maroc. Cela n'est pas seulement valable pour les défenseurs. Mais, je pense que le fait de reconduire Ouasti et Kechamli est dû au fait que ces deux joueurs jouent ensemble depuis deux ans déjà. Il existe bien sûr une certaine complicité sur le terrain. Dans les bois, est-ce que vous avez tranché ou pas ? Non, pas encore. Dans les bois, il y a un travail qui se fait avec Sbaâ Bachir qui est le mieux placé pour décider. Il est plus expérimenté que nous. Cela ne veut pas dire qu'on va lui rejeter la responsabilité sur lui seul. Au contraire, la décision devra être prise de façon collégiale, notamment après l'arrivée de Maghfour. La déception était frappante sur le visage des joueurs n'ayant pas été incorporés ou titularisés. Comment allez-vous gérer ce cas de joueurs ? Sincèrement, j'ai eu une discussion avec eux avant le match mais je suis contraint de donner plus de temps de jeu à l'équipe susceptible de commencer le championnat. Je ne dois plus essayer d'autres variantes car il y a un début de saison qui nous attend dans moins d'un mois. Il faut que je commence à apporter des correctifs à cette équipe au lieu de faire tourner mon effectif. Je pense que les autres doivent avoir l'esprit professionnel en travaillant car il pourrait jouer à n'importe quel moment. Le fait qu'un joueur soit mécontent, car il n'a pas joué ne me dérange pas car cela prouve qu'il a envie de jouer. Je dois aussi me mettre à sa place. Mais aller jusqu'à provoquer des scandales, chose qui, heureusement, n'est pas arrivée, cela je ne l'accepterai jamais. Appréhendez-vous des cas d'indiscipline à cause de vos choix ? Si cela arrive, chose que je ne souhaiterais pas bien sûr, je serai prêt à prendre les décisions qui s'imposent. Quand on signe un contrat dans un club, il n'est jamais écrit que le joueur sera titulaire à part entière. A ce que je sache, la loi de la concurrence est universelle. Si le joueur est payé et bien pris en charge, il doit se soumettre aux ordres du staff technique. Vous semblez ne pas vouloir badiner avec le volet disciplinaire ? C'était ma nature et mon cheval de bataille durant ma carrière de joueur. Je ne vais pas changer de caractère comme entraîneur d'autant plus que cette discipline a été la clé de la réussite. J'aimerais bien que tout marche à merveille. J'aimerais aussi que les joueurs et les dirigeants m'aident sur ce plan, car il s'agit de l'intérêt de tout le monde, notamment les joueurs. Les dirigeants adhèrent-ils à votre politique ? C'est pour le bien du club. Je pense que tout le monde est obligé d'adhérer à cette politique qui n'est pas propre à Cherif El Ouazzani. La discipline fait partie de la vie quotidienne des grands clubs. Il faut aussi que les joueurs ne soient pas égoïstes et pensent à l'intérêt de l'équipe, car la discipline dépendra avant tout d'eux. Ils doivent penser aux supporters qui attendent beaucoup d'eux. Vous avez certainement jeté un œil sur le calendrier. Quel commentaire faites-vous sur ce début de saison ? Je trouve que nous avons hérité d'un calendrier difficile, car durant le premier match, nous allons le jouer à l'extérieur face à Blida. Après, on va accueillir une équipe de la JSK qui est plus compétitive que nous. Ensuite, on se rendra chez le champion d'Algérie en titre et qui s'est bien préparée. J'aimerais que ces matches soient une source de motivation pour les joueurs afin de travailler durant la préparation. Quel message adressez-vous au public ? Il faut qu'il soit patient avec nous, car on s'est préparés pendant deux mois rien que pour lui faire plaisir.
