Ghazali : «Mon geste était une réponse à la provocation de Gharbi» Le nul concédé face à l'Espérance, quand on sait que l'Entente s'était tracé comme objectif de revenir de Tunis avec les trois points de la victoire, était synonyme, pour tous les Sétifiens présents au stade Radès, d'élimination. La tristesse était grande et se lisait sur tous les visages des joueurs et des responsables du club. D'ailleurs, Serrar a décidé de sortir de son silence pour donner les raisons qui sont à l'origine des mauvais résultats de son équipe en Ligue des champions. Le président de l'ESS, qui assume en partie cette quasi élimination, faut-il le préciser, a trouvé le bouc émissaire tout indiqué en la personne de son ancien coach à tort ou à raison, à chacun d'en juger. «L'Entente est arrivée à cette situation parce que j'ai tardé à limoger Zekri à cause de la pression des supporters.» Le responsable du club refuse de mettre le résultat sur le dos de l'arbitre. «Ce n'est pas la première fois que l'ESS participe à une compétition africaine. On connaît l'arbitrage africain. Ce n'est pas la peine de trouver des faux-fuyants et de mettre cet échec sur le dos de l'arbitre.» «On a mal commencé la préparation et la défaite face à l'EST à Sétif nous a coûté cher» Selon le président de l'Entente, qui veut aller loin en Ligue des champions doit assurer à domicile. Ce que n'a pas su faire son équipe. Et le responsable de la situation est vite trouvé. C'est bien évidemment Noureddine Zekri, selon le président. «Pour espérer aller loin dans cette compétition, on est dans l'obligation d'assurer le maximum à domicile. C'est-à-dire gagner les trois matchs et totaliser neuf points. L'Espérance de Tunis, qui n'a pas pu nous battre à Radès, n'aurait jamais dû nous vaincre à Sétif. Malheureusement, la mauvaise préparation de l'ex-coach était à l'origine de cette déconvenue lors de la première journée de la Ligue de champions. Nos supporters ne doivent pas mettre ce résultat qui ne nous arrange pas sur le dos de l'arbitre. Mais ce sont les erreurs de l'ancien staff qui nous ont bousillés.» «L'Entente s'est préparée à Hammam Bourguiba pour un championnat de D2» Serrar ne va pas aller de main-morte et enfonce l'ex-coach de son équipe. «J'ai rencontré Nafaa Ben Achour, journaliste à Al Jazeera. Il m'avait confié qu'il était surpris par la très mauvaise qualité de la préparation que l'équipe a effectuée au complexe Hammam Bourguiba. Ni discipline, ni sérieux. Il était persuadé que l'Entente allait perdre sa rencontre face à l'EST. Il m'avait dit que la préparation de l'équipe était équivalente à celle d'un club qui s'apprêtait à disputer un championnat de D2. Zekri recherchait de la notoriété auprès du public. Il en parlait dans la presse, comme s'il faisait de la politique. Et tout cela au détriment du club. Conséquence, l'ESS a pris un seul point durant la phase aller de la Ligue des champions. C'est cela la notoriété ? Si l'on compare ses résultats à ceux de Solinas, on peut dire que l'Italien a récolté 4 points en 2 matchs. Zekri n'en a récolté qu'un seul durant la phase aller. Il a eu même le toupet de déclarer qu'il était en mesure de battre l'EST par 3 à 0 à Tunis, alors qu'il n'a même pas pu battre cette équipe à Sétif.» «J'ai ma part de responsabilité pour avoir tardé à le renvoyer» Dans son discours, Serrar revient souvent sur le retard mis pour limoger son coach. «Il n'avait pas l'étoffe d'un entraîneur en mesure de mener l'équipe loin en Ligue des champions. La qualité de son travail laissait à désirer. Je regrette de ne pas avoir pris mes responsabilités au moment opportun. Je suis le président du club et c'est à moi de décider. J'aurais dû faire fi des pressions exercées par l'entourage du club et par les supporters. Des personnes sont intervenues à chaque fois que j'étais sur le point de renvoyer Zekri. On a bien voulu fermer l'œil et accepter les doléances des supporters, malheureusement, les résultats sont là.» «Les supporters ne doivent plus entraver nos décisions» «Les supporters ont apprécié les déclarations fracassantes de Zekri dans la presse. Ils ont mis la pression pour que le coach reste. Cette édition de la Ligue des champions doit être une leçon pour nos supporters. Ils ne doivent plus se mêler du volet technique. Il faut arrêter d'essayer d'imposer tel joueur ou tel entraîneur. Quand j'ai dit que cet entraîneur n'avait pas les épaules pour diriger l'Entente en Ligue des champions, je ne me suis pas trompé. Le rôle du public est de soutenir son club dans les moments difficiles.» «J'ai vu des joueurs mouiller le maillot à Radès» Le président n'oublie pas de parler de ses joueurs. «Pour la première fois depuis le début de la saison et cette Ligue des champions, j'ai vu mes joueurs mouiller le maillot. Certes, contre l'EST, on n'avait pas fait une rencontre de grande facture, mais le changement opéré au niveau de la barre technique a montré un autre visage de l'équipe. Une présence sur le terrain et de la motivation. Ce qu'on n'avait pas vu depuis le début de cette compétition.» --------------------------------- Ghazali : «Mon geste était une réponse à la provocation de Gharbi» Quelle mouche a piqué l'attaquant Youcef Ghazali, à la 84', après son but chanceux qui avait permis à l'Entente de revenir à égalité au score. Ghazali se dirige tout droit vers le public de l'Espérance comme pour le narguer. Ce qui explique un peu l'hystérie qui s'est emparée d'une partie des supporters du club tunisois. «Je n'ai rien contre le public de l'Espérance de Tunis. Mais le joueur qui m'a le plus énervé est Gharbi. C'est un petit joueur, très grossier, très vulgaire. Il n'a pas cessé de nous arroser de vilains mots durant toute la partie. J'en avais marre de l'entendre nous insulter. Je le répète, je ne me suis pas rendu compte de ma course vers les supporters de l'EST.» Jeu dur et complaisance de l'arbitre L'Entente a perdu carrément ses chances de se qualifier aux demi-finales. Elle a subi les affres du jeu dur de l'Espérance. Bouaza est sorti après avoir contracté une entorse à la cheville, le médecin lui a prescrit trois jours de repos. Ce joueur est déjà considéré comme out de l'effectif pour le prochain match contre le TP Mazembe. Mourad Delhoum se plaint de douleurs au niveau de la cuisse, à la suite d'un choc avec un adversaire. Il sera soumis à des examens médicaux dès le retour de l'équipe à Sétif. Enfin, le dernier blessé n'est autre que Farouk Belkaïd qui a ressenti des douleurs au mollet. Malgré cela, le défenseur central de l'Entente a tenu à terminer la partie, mais il devrait subir des examens dès ce mardi. Malgré le jeu dur des Tunisois, l'arbitre sénégalais n'a brandi aucun carton contre eux. Le seul joueur de l'EST qui a été averti est Eneramo pour anti-jeu. Benzerti a incité ses joueurs au jeu agressif L'entraîneur de l'Espérance ne peut pas être plus fier après le nul (2 à 2) face à l'Entente. De son banc de touche, il n'a pas cessé d'inciter ses joueurs à user d'anti-jeu, geste à l'appui. Tout cela devant la passivité de l'arbitre sénégalais. Aussi, les supporters de l'EST, connus en Tunisie pour leur réaction violente, ont eu un comportement anti-sportif en jetant des projectiles contre les joueurs de l'ESS. A rappeler que dans les années 80, l'Espérance avait été radiée du championnat tunisien après de scènes de rares violences lors d'un derby local, et il aura fallu la clémence de feu Bourguiba, président de Tunisie alors, pour que le club soit de nouveau réintégré en championnat. 8 000 supporters ont assisté à la rencontre On peut le dire sans le moindre doute qu'avec le match ESS-JSK de 2001, joué à Sousse et qui a fait déplacer des milliers de supporters de la JSK en Tunisie, le match Espérance-Entente s'est joué en présence de près de 8 000 supporters algériens.
