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Aziz Bouderbala, un artiste, un vrai !
Publié dans Le Buteur le 03 - 10 - 2010

«J'ai toujours été bercé par le chaâbi, avec les grands noms comme El Anka, Guerrouabi ou Chaou»
Pour les plus jeunes, le nom d'Aziz Bouderbala ne sonnera pas comme celui de Marouane Chamakh ou Youcef Hadji. Mais ceux qui l'ont vu jouer dans les années 80 savent parfaitement de qui il s'agit. Ils se remémoreront sans peine de la fluidité de ses dribbles ou de ses passes magiques de l'extérieur du pied droit, dont il usait même sur les corners ! Bouderbala a été bien plus qu'un simple international. Bien plus qu'un mondialiste qui a mené son équipe pour la première fois de son histoire au second tour. Aziz Bouderbala est tout simplement l'un des plus beaux joyaux que le football marocain ait enfantés. «Le meilleur de tous», vous diront ses fans, sans exagérer ! C'est donc une vraie légende vivante qui nous a rendu visite récemment, à l'invitation de l'Amicale des anciens internationaux algériens.
De la musique au théâtre, en passant par la zaouia Naciria
A la fin du match gala qu'il a livré avec ses camarades, nous avons demandé à Aziz la possibilité de nous accorder un entretien, histoire de le faire parler sur l'actualité et pour mieux le faire connaître aux jeunes. Le temps de prendre son sac, non seulement il avait accepté avec plaisir, mais il nous a surtout étonné par sa modestie, en montant dans notre véhicule pour se confier corps et âme à ses frères algériens. C'est donc en partie dans la voiture que cet entretien a été réalisé, entre virages et barrages. Aziz Bouderbala s'est livré à nous totalement, n'éludant aucune question, même lorsqu'on a tenté de pénétrer le fond de son intimité. Il nous a parlé de ses enfants, ses rêves d'enfance de devenir acteur et musicien, qu'il est en train de réaliser et même de la zaouia Naciria dont il est attaché spirituellement. Un régal de pureté et de sincérité, à l'image de l'homme et du footballeur hors pair qu'il a été sur les terrains. Appréciez.
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«J'ai toujours été bercé par le chaâbi, avec les grands noms comme El Anka, Guerrouabi ou Chaou»
Que représente à vos yeux cette invitation des anciens internationaux algériens ?
Au-delà des retrouvailles entre anciens internationaux, je vois cette invitation comme une volonté des deux pays à se rapprocher un peu plus et ancrer cette belle relation d'amitié réciproque, basée sur l'admiration mutuelle et le respect et l'amour sincère qu'on a les uns envers les autres. Certains problèmes politiques ont désuni quelques-uns de nos frères, mais nous avons, Dieu merci, des facteurs communs, que ce soit dans le monde de la culture, ou le sport, en général, et le football, en particulier, qui nous réunissent et nous unissent dans la fraternité et la bonne ambiance. A nous d'en profiter, tout en laissant de côté ce qui pourrait nous froisser. Nous avons cette richesse commune qu'est le football qui nous donne beaucoup d'occasions d'être heureux ensemble. Il faut en profiter pleinement.
Pourquoi n'êtes-vous pas venu le même jour que les autres ?
Tout simplement parce que j'avais un tournage de publicité à terminer et donc je ne pouvais pas me soustraire à cet engagement. Honnêtement, j'avais encore quelques séquences à faire, mais j'ai réussi à m'entendre avec la production pour remettre cela à plus tard. Ceci afin de répondre à l'invitation de mes frères algériens. Une invitation qui ne se refuse pas, surtout qu'elle émane d'un pays aussi proche de mon cœur que celui de l'Algérie. Pour moi, cet appel a pris un caractère presque officiel, parce qu'il est venu de l'Algérie. C'est dire l'estime que j'ai pour votre peuple. Et je vous le dis avec toute la sincérité qui me caractérise.
On sent que vous êtes vraiment heureux parmi les Algériens, non ?
Bien sûr que je suis heureux d'être en Algérie. C'est toujours avec un plaisir renouvelé que je foule le sol algérien. Je me sens exactement comme chez moi. Franchement, il n'y a aucune différence entre nos deux pays. Nous avons la même culture, les mêmes dialectes berbères et autres, en plus d'une même mentalité. Le peuple algérien est le plus proche de nous et cet avis, tous mes concitoyens le partagent avec moi.
Que connaissez-vous de la culture algérienne spécialement ?
De l'Algérie, je connais les artistes, les chanteurs et les acteurs, en plus des footballeurs, bien sûr. Par exemple, pendant le mois de Ramadhan, beaucoup de Marocains ont suivi le programme de la télévision algérienne. J'ai particulièrement aimé la sitcom qui est passée dans la première moitié. C'était vraiment marrant et plaisant. Je connais bien sûr aussi Cheb Khaled, Mami, Faudel et Cheb Bilal. Ce sont des chanteurs très appréciés au Maroc. Je peux même vous dire qu'ils font partie intégrante du paysage culturel marocain. On les écoute partout.
Et vous, qu'est-ce que vous écoutez dans votre voiture ou à la maison ?
Je ne dis pas que je n'écoute pas le raï, mais je suis plus porté sur la musique classique arabe, comme Oum Keltoum, Abdelhalim Hafed, Farid Al Atrach et d'autres. Mais je suis également un vrai amateur du melhoun que vous appelez chez vous le chaâbi.
Connaissez-vous quelques artistes du chaâbi algérien ?
Oui, les inclassables regrettés Hadj Mohamed El Anka, Hadj El Hachemi Guerrouabi, ou l'excellent Abdelkader Chaou. Ce sont des maîtres de la chanson algérienne et maghrébine. Ils sont très appréciés au Maroc. Vous savez, dans les années 60, j'ai grandi aussi avec des sonorités de la musique algérienne, comme le gharnati qui découle incontestablement de la musique algérienne. On retrouve le gharnati dans le région d'Oujda, ce qui explique largement l'influence de la musique algérienne.
On sait aussi que vous êtes musicien. Vous maîtrisez quel instrument au juste ?
A vrai dire, dans mon enfance, je ne m'imaginais pas du tout faire une carrière de footballeur. J'étais à mille lieues de ce monde. Je rêvais plutôt de devenir acteur de cinéma et en même temps musicien pour enseigner la musique. J'étais au conservatoire et je faisais aussi du théâtre. C'est dire que je voulais me donner les moyens pour réussir. Je joue du ôud (le luth) et je chante parfois dans des émissions de télévision. J'ai chanté avec de grands noms de la chanson marocaine, comme Abdelouahab Doukali et d'autres. Et puis, je suis en train de réaliser mes premiers rêves d'enfance, puisque j'ai également tourné des films. Je prends toujours du plaisir dans le monde artistique. Si vous voulez, c'est aussi mon univers. Le football est venu de manière accidentelle dans ma vie. (Il sourit.)
Dans votre famille, vous êtes le seul footballeur ?
J'ai un grand frère qui a fait de la musique, mais pas de footballeurs en dehors de moi.
Vous avez des enfants ?
Oui, j'ai trois garçons qui ont 19, 16 et 14 ans et j'anticipe sur la question suivante pour vous dire qu'ils ne sont pas footballeurs. (Il rigole.) Un de mes enfants avait pourtant commencé une petite carrière de gardien de but au WAC, puis il a arrêté. Ils ne sont pas faits pour le foot, à vrai dire. Je les incite personnellement à faire des études poussées et c'est cela qui me fera le plus plaisir. Ils n'ont jamais eu le temps pour s'entraîner. L'école est un peu loin de la maison et le programme de l'école est trop chargé pour leur laisser de place au football.
Quel est le secret de votre physique ?
Oh ! Je ne suis pas aussi assidu que par le passé, mais j'essaie de maintenir ma forme comme je peux. Un sportif doit faire attention à son hygiène de vie, une fois qu'il a arrêté sa carrière. Personnellement, j'essaie de m'entraîner au moins trois fois par semaine et j'évite les excès dans mes repas. Je mange le matin un petit-déjeuner copieux et le soir, à 18h, j'ai déjà fini de dîner. Cela me laisse largement le temps pour digérer.
Vous avez animé avec Bassir, l'émission télé intitulée «Le pied d'or». Allez-vous la reconduire ?
C'était une aventure très réussie du fait qu'on a pu installer plusieurs jeunes issus de cette émission dans des clubs de première division. Je crois qu'ils sont au nombre de 18. Il y a même certains d'entre eux qui ont intégré la sélection olympique. C'est donc une fierté pour tous ceux qui ont contribué à la découverte de ces jeunes. Mais l'émission s'est arrêtée aujourd'hui pour des impératifs administratifs. J'espère qu'on trouvera bientôt une solution pour la redémarrer dans les semaines ou les mois à venir.
N'est-ce pas une bonne preuve que la formation est possible même dans nos pays, alors que les fédérations se contentent de ramener des jeunes issus de l'émigration ?
Vous savez, cette émission a fini par faire des jaloux au Maroc
même ! Certains présidents avaient tout fait pour faire croire que les jeunes issus de cette émission n'étaient pas crédibles, alors que nos jeunes ont intégré des clubs huppés comme le WAC, le Hassania d'Agadir ou la sélection nationale. Je ne suis pas contre les joueurs issus de l'émigration. Ce sont des Marocains comme nous tous, mais je veux aussi croire qu'on est capables de former des joueurs au sein même du Maroc.
C'est le problème aussi en Algérie…
C'est sûr ! C'est un problème qui va aller en grandissant si personne ne lève le doigt pour dire stop ! L'Algérie de 1982 et de 1986 était composée de joueurs issus dans leur majorité du cru. Tout comme le Maroc de 1986. Nous avions des joueurs formés essentiellement au pays et je ne pense pas qu'on ait démérité. Les Européens avaient beaucoup d'admiration pour le joueur maghrébin. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, car on compte plus sur l'Europe et on ne donne plus la chance aux joueurs locaux.
Peut-on réellement réussir à se qualifier en Coupe du monde avec uniquement des joueurs locaux ?
Vous savez, je vous jure par Dieu Tout Puissant que si on me donne les moyens et du temps, en l'espace de cinq ans seulement on commencera à voir la lumière et les bourgeons d'une grande équipe du Maroc. En six ou sept ans, je suis sûr que le Maroc dominera l'Afrique comme par le passé. J'en ai la ferme conviction.
Beaucoup de gens au Maroc ont réclamé Badou Zaki à la tête de l'équipe nationale. Vous aussi ?
Je ne suis ni pour ni contre. Je veux juste me ranger avec ceux qui encouragent les compétences et qui font du bon boulot. Je suis un enfant du peuple et je raisonne toujours comme tel. Je ne parle que rarement en tant qu'ancien joueur. Car le meilleur moyen de comprendre une situation dans son pays est de raisonner comme le peuple. Il faut rester toujours à l'écoute des sentiments des supporteurs. Ils sont plus nombreux et donc c'est rare qu'ils se trompent tous à la fois. Au Maroc, non seulement la crise du football dure depuis longtemps, mais même l'avion n'arrive pas encore à s'ébranler. Que dire donc du décollage ! C'est une crise qui a fini par exaspérer tout le monde, surtout avec cette histoire de sélectionneur absent et qui fait son travail par correspondance. C'est un entraîneur par télécommande !
Qui a ramené Eric Gerets en acceptant de telles conditions ?
Personne ne le sait ! Moi-même je ne peux pas vous le dire. C'est un problème de communication de la part de la Fédération. Dans les grands pays du football, la Fédération a un rang à part. C'est comme un Etat dans l'Etat. Regardez l'exemple de la France. Domenech a été poussé vers la sortie grâce à la pression populaire. On a entendu le peuple qui réclamait le changement et l'installation de Laurent Blanc qui faisait l'unanimité. Mais chez nous, personne ne pourra vous dire comment on a pu décider de cela.
Chez nous, on dit souvent que c'est le roi du Maroc qui décide de ces choses lorsque ça coince. Est-ce vrai ?
Ah, comme j'aurais aimé que Sa Majesté le Roi décide de ces choses ! Je suis sûr que si c'était vrai, on n'en serait pas là. Depuis son intronisation, le Roi Mohammed VI a transformé tout le pays. C'est devenu un chantier à ciel ouvert. Tout est en reconstruction. C'est dire que combien je souhaiterais qu'il puisse intégrer le problème du football dans ses grands projets. Je sais juste qu'il a donné beaucoup de moyens à la Fédération, mais les gestionnaires actuels ne font pas ce qu'il faut faire. Ce sont des arrivistes qui sont en train de nuire au football marocain, au lieu de le servir.


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