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Lang, côté homme : «J'aurais bien aimé être un magicien !»
Publié dans Le Buteur le 06 - 05 - 2009

«Peut-être bien que je continuerai ici avec la JSK et je serai heureux»
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Jean-Christian Lang, à quoi aurait ressemblé votre vie sans le football ?
Je me suis très souvent posé la question. J'ai un brevet d'études commerciales, option comptable. J'ai aussi un diplôme de prof de gym ! Mais je pense que sans le football je serai certainement un homme très ennuyant et ennuyeux autour de moi. Dieu merci, le football existe ! Je pense que je ne pourrais jamais rendre à ce métier tout ce qu'il m'a donné. La chance d'être marié à une femme extraordinaire. D'avoir une fille absolument géniale qui est de loin la meilleure fille du monde. Et depuis peu, je suis grand-père d'une petite-fille adorable. Donc, si je n'ai pas eu le football, très honnêtement, j'aurais terminé dans l'anonymat, dans le brouillard du quotidien de tout un chacun.
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Vous dites avoir, grâce à votre métier, une femme extraordinaire et une fille géniale, vous pensez que sans le football, vous n'auriez pas eu tous ces privilèges ?
J'en suis certain. Puisque que ma femme est de Sochaux. Je suis parti de Robez pour jouer au FC Sochaux. Je pense que c'est le football qui nous a réunis et que j'ai une fille, comme je te le disais tout à l'heure, extraordinaire. Grâce au football, je suis heureux. Sans lui, je serai noyé dans cette sorte d'anonymat de tout le monde. Moi, j'ai eu ce privilège de vivre grâce au football des moments uniques. Quant on a la chance d'être international, de porter les couleurs de son pays dans plusieurs catégories, de jouer au plus haut niveau… d'être adulé par la population. On peut mourir tranquille ! Je ne remercierai jamais assez Dieu pour tout ce qu'il m'a permis de vivre grâce au football.
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En parlant de votre femme, comment l'avez-vous connue ?
Je l'ai rencontrée un jour où j'étais blessé. C'est pour ça que je te disais que je le dois au football. (Rires). On s'est rencontrés sur une péniche. Je l'avais déjà croisée une fois et je l'ai trouvée très très belle. Elle avait des mollets magnifiques ! (rires). Je l'ai abordée et ça a collé. On a décidé alors de faire un long chemin ensemble, puisque cela fait 37 ans qu'on est mariés.
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En dehors du métier d'entraîneur, vous auriez été comptable, peut-être ?
Non, non, pas du tout ! J'ai horreur des chiffres. Ce qui fait que je n'aime pas tout ce qui est finances et argent. Alors, si je n'avais pas été dans le football, je crois que j'aurais aimé être dans quelque chose qui soit utile sur cette terre. Par exemple, demander à Dieu de me donner le don de guérir.
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Vous auriez fait médecine ?
Non, pas médecin. Je dirai presque magicien de la santé ! Guérir les gens par une simple caresse de la main. Les soulager de leurs problèmes…voilà. En tout cas, j'aurais aimé travailler dans le social. Me sentir proche des autres. Je crois que j'ai réussi à transmettre cette envie à ma fille, puisqu'elle a le DEA de psychologue.
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Enfant, vous étiez comment ?
J'étais passionné de football. J'étais là à jouer… à jouer toute la journée. Je ne faisais que ça. J'aimais beaucoup m'amuser avec mes copains. J'étais par contre un garçon qui écoutait ses parents. Relativement studieux. Pas très instruit, mais je pense que ce sont t mes origines polonaises qui m'ont poussé à vouloir réussir quelque chose dans ma vie. Il fallait avoir une base d'étude, un support. Sinon, ç'aurait été compliqué pour un fils d'émigré qui n'a rien et si j'avais été en plus stupide, qu'est-ce que j'aurais fait de ma vie ? C'est vrai que j'ai pris un peu le risque en quittant l'école pour le football. C'était un choix à faire. C'était un peu risqué pour moi de quitter les études. C'était du 50/50, car la réussite n'était pas garantie.
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Votre métier d'entraîneur vous force à l'exil, comment votre famille, votre femme particulièrement, vit-elle cet éloignement ?
C'est un choix de vivre. Ça a commencé lorsque Aimé Jacquet m'avait proposé en 2001 de prendre la Direction Technique Nationale en Tunisie. Ça m'a plutôt pas mal réussi. J'ai découvert grâce à mes différentes expériences une autre facette du football. Celle du Grand Maghreb. C'est comme ça que l'aventure a débuté. J'aurais pu rester en France, mais l'amour du métier m'a guidé jusque ici. Ce n'est jamais facile de vivre loin des gens qu'on aime. Mais lorsque j'y pense, je me dis que c'est pour la bonne cause ! Ma femme vit avec sa mère qui a 86 ans. Vous imaginez qu'elle n'est pas tout à fait autonome. C'est elle qui s'en occupe. Pour l'instant, je préfère la voir avec sa mère. Elle vit avec nous depuis bientôt dix ans. Je ne veux pas la forcer à venir me rejoindre. Je lui dis : «Reste avec ta maman, c'est mieux que d'être ici et de ne penser qu'à sa mère.” Nous, on a encore, je l'espère, de belles années devant nous.
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Quelle place occupent vos racines polonaises dans votre vie de tous les jours ?
Elles occupent une partie de mon cœur. Je suis Français. J'ai joué pour l'Equipe de France. Je suis Français, mais je considère que les gens ne doivent jamais oublier d'où ils viennent. Et surtout, ne jamais le cacher. Donc, je suis Polonais et je le resterai toujours, même si je sais que je défendrai la France avec le même acharnement qui doit être le mien, parce que la France m'a accueilli, m'a permis de vivre ma passion. La reconnaissance est essentielle dans la vie d'un homme.
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Vous êtes né en France, non ?
Oui, je suis né à Robez. Mais je suis né Polonais. Je ne suis naturalisé que deepuis 1964. Je devais avoir la nationalité française pour décrocher une bourse d'études. Comme mes parents étaient des ouvriers d'un niveau social modeste, il fallait que je décroche une bourse pour mes études et c'est comme ça que j'ai été naturalisé.
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On vous connaît aussi une âme de poète, de qui ou de quoi vous inspirez-vous ?
J'aime la poésie, en effet. J'en suis très sensible. D'ailleurs le soir, j'écris des petits poèmes à ma femme, à ma fille…
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Pouvez-vous nous réciter un comme ça au hasard ?
C'est de l'intimité. Je préférerai par conséquent garder ça pour moi.
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Il est des personnes que le football fait vivre et d'autres qui vivent pour le football, où vous situeriez-vous entre ces deux catégories ?
Moi, le football m'a permis de vivre ma vie comme je l'ai souhaitée. C'est pour cette raison que je pourrai tout trahir sauf ce métier qui m'a tout donné.
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Quel est votre principal trait de caractère ?
La franchise
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Votre défaut majeur ?
Je crois que …si je peux être honnête avec moi, c'est d'être trop franc.
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La faute qui vous inspire le plus d'indulgence ?
L'erreur, quand elle est involontaire. Je lui accorde toujours beaucoup de crédit. Mais quand elle est répétée, ce n'est plus une erreur, mais un défaut.
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Votre devise dans la vie ?
« Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse »
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Votre plus grande peur ?
Ben…De voir ma famille malade tout simplement.
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Ce que vous aimeriez changer dans votre physique ?
Dans mon physique ? (Rires) Honnêtement, rien du tout. Dieu m'a fait ainsi et je ne changerai rien du tout. Ni la taille, ni la chevelure…rien du tout.
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C'est quoi le secret de votre moustache ?
Les Polonais ont presque tous des moustaches ! Et puis, je voulais un petit peu me démarquer. J'ai préféré éviter la barbe, comme il n'en restait pas grand-chose, donc j'ai opté pour la moustache.
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Si vous n'avie pas été footballeur, quel métier auriez-vous choisi ?
J'aurais aimé être magicien !
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Combien d'amis véritables ?
Je dirai en tout et pour tout cinq.
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Y en a-t-il un ou deux que vous avez connu ici ?
Absolument. J'ai beaucoup d'affection et d'amitié pour Mohamed Haouchine, un confrère à vous. Quelqu'un de très agréable.
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Avec qui ne partiriez-vous jamais en vacances ?
Tout simplement avec des hypocrites
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La qualité chez un homme ?
L'honnêteté.
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La qualité chez une femme ?
L'intelligence.
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Votre footballeur préféré ?
De tous les temps, sans doute Pelé. J'ai d'ailleurs une photo avec lui dans ma chambre que je n'ai jamais montrée. Pour moi, il reste le numéro un.
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Le match qui vous a emmené au septième ciel ?
Le mien ?
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Oui….
Un match contre Bordeaux où j'avais fait sensation. J'avais marqué deux buts. Un du pied droit et l'autre du gauche !
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C'était en quelle année ?
Ça remonte à loin ça…attendez, ça doit être en 78, si ma mémoire est bonne. A la fin du match, on m'a fait une proposition de signer chez eux, mais j'ai refusé. Je savais que je ferai du bon à Bordeaux, mais à Châteauroux, j'étais un peu le King !
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Votre autre sport favori ?
En dehors du football, j'aime courir. J'aime bien courir dans la rue, comme ça de bon matin. Juste pour me faire plaisir.
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Justement, on vous croise très souvent en ville à pied à discuter avec les gens, est-ce une façon d'être ou bien une manière de découvrir le monde qui vous entoure ?
Disons que dans tous les pays où je suis allé travailler, tout le monde me dit comment ça se fait que les gens m'aiment tous. Franchement, je pense que lorsqu'on va en ville, dans un marché ou tout simplement au milieu d'une foule, les gens sont sincères. Ils aiment ou ils n'aiment pas. Et ils vous le diront de face. Les gens sont francs. Et comme j'aime la franchise, je vais au-devant de ces gens-là, car ils ont le cœur ouvert. Je ne me cache pas. Pour moi, le football se vit debout et de face !
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Le personnage historique ?
Moi je reste admiratif du Créateur de la terre. Elle est si parfaite que l'on ne peut qu'être admirateur.
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Votre occupation préférée ?
Là, je suis en train de travailler sur un projet pour la JSK. Ça me prend pas mal de temps, j'avoue.
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Livre, film, chanson ?
Mon livre préféré, je dirai « Le tour du monde en 90 jours ». J'aimerais que tous les gens découvrent la terre. Le très peu de gens qui ont ce privilège de visiter, de voir, c'est fou ce qu'elle peut cacher comme beauté. Mais malheureusement, il y en a ceux qui ne sont même pas en mesure de visiter l'autre bout de leur rue. Le film… je suis assez western. J'aime bien, «Il était une fois dans le ouest». Pour la chanson, j'aime beaucoup Brel.
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Une chanson en particulier ?
«Ne me quittes pas». Comme femme par contre, Edith Piaf.
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L'émission télé à ne pas rater ?
Ici, j'avoue que j'ai du mal, parce que je n'ai pas toutes les chaînes. Mais d'habitude, je ne rate jamais Téléfoot sur TF1. Mais en gros, je dirai un grand match de foot. Ça par contre….je ne rate jamais. Comme le Real-Barça de samedi. C'est pour ça que le métier est passionnant. Alors que tout le monde suit le match comme de simples téléspectateurs ou supporters, moi, je suis là à essayer de décortiquer la rencontre. A prendre des notes sur telle ou telle action de jeu.
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Votre plat préféré ?
Quand je suis en Algérie, j'aime bien le couscous. Sinon, c'est le Golobki
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C'est quoi ?
C'est un plat polonais fait de feuilles de choux avec de la viande hachée à l'intérieur. Ma femme me prépare assez souvent des petits plats en fruits de mer. Mais si vous voulez, je goûte un peu de tout.
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La tenue parfaite ?
Ça me fait rien du tout. L'essentiel est d'être bien dans sa peau. Vous savez, pour moi, chacun peut s'habiller comme il veut. Je ne le remarque pas.
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L'objet indispensable ?
Pour moi, j'allais dire un stylo ! Il m'arrive souvent que des idées me viennent comme ça et le premier réflexe est de prendre un stylo et une feuille pour noter ça.
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Le cadeau rêvé ?
Est-ce qu'on peut appeler ça un cadeau. C'est un enfant ! Celui que ma femme m'a donné.
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Le bonheur parfait ?
Le mien !
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Le pays où vous iriez vivre ?
Je m'en f…du pays. L'essentiel est que je sois avec les gens que j'aime.
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S'il ne vous restait qu'une heure à vivre, vous feriez quoi ?
J'embrasserai toute ma famille et je les remercierai pour tout l'amour qu'ils me donnent.
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Vous dites avoir connu le football français, tunisien, marocain et algérien, dans quel pays aimeriez-vous travailler à l'avenir ?
J'ai travaillé aussi en Suisse. Mais là, je vous assure que je n'en ai pas la moindre idée. Peut-être bien que je continuerai ici avec la JSK et je serai heureux. Peut-être ailleurs…On verra bien.
Entretien réalisé par
Achour Aït Ali


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