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El Hadji Diouf : «Je voudrais commencer ma carrière d'entraîneur en Algérie»
Publié dans Le Buteur le 17 - 04 - 2011


«Madjer a explosé les grandes compétitions !»
«C'est la rue qui a forgé mon caractère»
«C'est à cause de mon look qu'on me colle cette étiquette de bad boy»
El Hadji Diouf, un poids, une seule mesure aurions-nous aimé titrer pour qualifier cet homme, tellement il est entier et dit tout ce qu'il a sur le cœur. Lors de notre rencontre à Glasgow, l'enfant de Balacoss, comme on le surnomme au Sénégal, nous a reçus chez lui, dans son luxueux duplex, en même temps que son coiffeur algérien, Walid Chegra, que lui a recommandé Madjid Bougherra. L'entretien s'est fait donc à l'africaine, de manière très intime, comme s'il s'agissait d'une discussion entre frères. El Hadj, pour ses amis, nous a mis tellement à l'aise qu'on s'est permis toutes les questions qui nous sont passées par la tête. Des Mourides, cette confrérie soufie dont il fait partie et qu'il transporte dans son cœur, à cette image de bad boy qu'on lui a collée en Grande Bretagne, Diouf n'a éludé aucun sujet, aussi délicat soit-il. Il nous a tout simplement ouvert la porte de chez lui, en même temps que son cœur. Appréciez.
On est tenté de vous renvoyer un peu à votre enfance et vous demander de nous raconter comment vous l'aviez passée à Balacoss…
C'était vraiment dur pour moi, comme pour tous les enfants de Balacoss. Je suis né à Dakar, mais j'ai grandi, en effet, à Balacoss, à Saint Louis. On peut dire que c'est la plus grande ville du Sénégal. C'était dur surtout pour mes grands-parents de nous faire vivre et subvenir à nos besoins.
Vous étiez combien d'enfants ?
Ma mère n'en a eu que deux là-bas. Mais nous vivions avec tous les cousins dans une même maison. Il y avait les enfants de mes oncles, de mes tantes et ceux de mes cousins. On était environ une douzaine ou plus dans la maison. C'était vraiment dur à gérer. Mais moi, je n'avais qu'une idée en tête : réussir dans le football. Comme je savais un peu taper dans un ballon, j'avais décidé de me concentrer sur le football pour aller le plus loin possible. Je voulais me faire plaisir, mais aussi à mes grands-parents qui faisaient tout pour nous voir réussir. C'était dur, vraiment dur. Vous savez, en Afrique, les riches resteront riches et les pauvres toujours pauvres. Mes grands-parents avaient tout fait pour nous rendre heureux et comme j'étais leur préféré, ils m'ont beaucoup aidé à réussir dans le football. J'ai donc tout tenté pour les rendre heureux à leur tour.
Votre père aussi était footballeur, non ?
Oui, il était footballeur en effet. Mon père est quelqu'un que j'aime beaucoup, même si je n'ai pas grandi à ses côtés. En fait, il est parti très tôt pour faire aussi sa carrière…
Il est parti en vous laissant à vos grands-parents ?
Oui, il m'a laissé, mais parce qu'il n'avait pas le choix, le pauvre !
Vous ne lui en voulez donc pas, c'est ça ?
Non, je ne lui en veux vraiment pas. Je prends même ça comme une bonne chose, car je pense que le fait qu'il m'ait laissé a fait que je sois devenu plus fort mentalement. C'est cela qui m'a donné cette force mentale qui m'aide à vivre partout sans problème.
Avez-vous repris contact avec lui ?
Oui, je l'ai vu il n'y a pas longtemps, quand on a rencontré le Sporting de Lisbonne. Il est toujours au Portugal et s'occupe de sa petite famille à Lisbonne…
Donc vous avez des demi-frères et des demi-sœurs…
Oui, j'ai deux sœurs portugaises et il a sa femme et ses amis là-bas.
Comment ont-elles vécu votre première rencontre ?
Elles étaient contentes tout comme moi. En fait, je voulais emmener ma fille pour que mon père fasse sa connaissance. Il a vu ma fille aînée qui lui ressemble tellement et aujourd'hui je crois que c'est mon devoir de la lui emmener, parce qu'on ne sait jamais ce que la vie nous réserve tellement elle est courte. Je tenais tellement à lui présenter sa petite-fille.
Vous ne vous êtes pas revus depuis combien d'années ?
On va dire quelque chose comme 22 ans. Mais on s'appelle, depuis, tous les jours pratiquement.
Ça devait vous peser, toutes ces années d'absence, non ?
Oui, bien sûr, mais vous savez, nous les Africains, on est très forts mentalement. On sait encaisser les coups de la vie. On sait prendre les choses du bon côté malgré la dureté de la vie. Le fait que je ne l'ai pas vu, c'est vrai qu'au début, je me posais beaucoup de questions. Et je me disais même qu'un jour, je lui ferai regretter cela. Mais en grandissant, j'ai changé et mes pensées avec moi. On ne réfléchit pas comme lorsqu'on est gamin.
C'est votre côté altruiste et généreux qui prend le dessus à chaque fois…
Je dois remercier mes grands-parents pour m'avoir inculqué la notion du pardon. C'est quelque chose de très important dans la vie. Vous savez, si j'ai réussi, c'est parce que beaucoup de gens m'ont aidé. Pourquoi ne pas aider les autres à mon tour aujourd'hui ?
En lisant cela, beaucoup de jeunes dans le même cas vont peut-être revoir leur copie en se disant qu'il vaut mieux pardonner au final. C'est magnifique ce que vous dites là…
Bien sûr qu'il vaut mieux pardonner, car après tout le problème s'est posé entre lui et ma mère. Ce n'était pas le mien. Il n'y a qu'eux qui connaissent le pourquoi et le comment des choses. Moi, tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que j'ai un père et une mère qui m'ont mis au monde et je me dois de les respecter toute ma vie et leur obéir.
Les Algériens savent qu'il y a des musulmans au Sénégal, mais ils ne connaissent que très peu du Mouridisme. Que pouvez-vous nous apprendre sur le musulman Mourid que vous êtes ?
Si vous voulez, le Mouridisme est quelque chose qui n'a pas de limite, que ce soit au Sénégal ou dans le monde entier. Serigne Touba, on ne peut plus parler d'une personne qui a prié dans l'eau, d'une personne qui a passé toute sa vie à chanter des louanges en l'honneur du Prophète (QSSSL) et en priant Dieu. Si l'Islam est implanté aujourd'hui au Sénégal, je peux dire que c'est à 95% grâce à lui. Parce que quand les Blancs nous ont colonisés, il fallait que tous les chefs religieux disent non. Or l'Islam n'existait pas à cette époque au Sénégal. Et la seule personne qui s'était opposée ouvertement, en disant que l'Islam existe, c'était lui. S'il n'était pas intervenu, on serait peut-être aujourd'hui comme les autres pays, à majorité catholiques. C'est pour cela qu'aujourd'hui, regardez les autres pays africains et comparez-les avec le Sénégal. Chez nous, on n'a jamais eu de mouvements de protestation, comme dans les autres pays. On n'a jamais connu de guerre fratricide et tout ce qu'on a vu ailleurs, comme au Rwanda. Je reste convaincu que ce sont les prières de Serigne Touba que Dieu a acceptées en nous épargnant ces guerres. Que ce soit Serigne Touba ou les saints hommes de la Tidjania et la Qadiriya, tous ont fait beaucoup de prières pour notre peuple. C'est ce qui nous a évité les guerres civiles.
Vous savez que ça vient du Maghreb ?
Oui, je sais, c'est pour cela aussi qu'on est proches des Maghrébins.
Qui des califes successeurs suivez-vous en tant que Mourid ?
Moi, en fait, je suis tombé dedans depuis ma naissance. Mais le marabout, je dirais la personne qui m'a le plus initié au Mouridisme, c'est Serigne Saliou Mbacké, le fils de Serigne Touba. Et moi, cette famille, c'est tout pour moi. La preuve, j'ai le tatouage de Serigne Touba sur le bras (il nous le montre fièrement) et partout où je vais je l'emmène avec moi. C'est lui qui me guide dans la vie. J'espère que je serai avec lui ici et au paradis, inchallah.
Vous êtes derrière plusieurs actions humanitaires dans votre pays. Peut-on en avoir une idée ?
L'Islam nous apprend à être généreux envers les pauvres, mais aussi à être utile pour la communauté. J'essaie d'aider comme je peux, en participant par exemple à la construction de la grande mosquée Touba, ou des aides pour des projets utiles à la confrérie. Ils savent très bien que je serai toujours là et qu'ils peuvent me contacter matin, midi et soir si je peux faire quelque chose dans ce sens.
Les médias en Europe vous ont collé l'image de bad boy (mauvais garçon), alors qu'on découvre ici un tout autre homme, plein de sagesse et de générosité. Comment prenez-vous ces attaques ?
Les gens qui parlent de la sorte de ma personne ne me connaissent pas du tout. Et puis, on a l'habitude de mélanger deux choses : avoir du caractère et bad boy. J'ai du caractère ! Je ne me laisse jamais faire et les proches me connaissent.
Ce caractère fort que vous avez, ne vient-il pas justement de cet éloignement de votre père dont vous parliez tout à l'heure ?
Ça, c'est l'éducation de la rue que j'ai reçue et qui m'a forgé ce caractère. Parce que j'ai passé pas mal d'années dans la rue, il ne faut pas l'oublier. C'est là que j'ai appris à ne jamais me laisser faire. Pourquoi dois-je changer aujourd'hui ? Non, je ne me laisserai jamais faire. Sur le terrain, c'est vrai, je suis un mauvais perdant. J'ai horreur des défaites. Je donne toujours le meilleur de moi-même, mais certains n'aiment pas cela. La preuve, dans tous les clubs où j'ai joué, personne ne m'a jamais rien reproché. Ils m'ont tous aimé et apprécié, parce qu'ils savent qui je suis en dehors du terrain et nul ne m'a jamais rien reproché partout où je suis passé.
Quand on prend Roy Keane, c'était l'incarnation du bad boy sur les terrains, mais on a été quelque peu clément avec lui, contrairement à vous, non ?
Oui, Roy Keane a fait pire que moi. Il a commis plusieurs attentats sur les terrains de football. Roy est un ami, un frère pour moi, je ne le critique pas. Mais il y a aussi d'autres joueurs qui font vraiment pire, même en dehors des terrains. Ils se bourrent la gueule dans les boites de nuit ou alors ils s'illustrent dans la rubrique des faits divers. Mais moi, apparemment, je suis plus facile. Mais je n'ai jamais tué personne, moi ! Je n'ai commis aucun crime, bon Dieu ! Les gens qui disent que je suis un bad boy me jugent sur mon look, c'est tout.
Est-ce de la jalousie à cause de votre manière très branchée de vous habiller ?
Je dirais que c'est mon style qui les dérange. Car les gens, quand ils viennent me parler, au bout de deux minutes seulement, savent que je ne suis pas la personne qu'on décrit dans les médias. Beaucoup de personnes se sont excusées après m'avoir parlé en me disant : «On est vraiment désolé de vous avoir mal jugé. On croyait que vous étiez quelqu'un à qui on ne pouvait pas parler et qu'on ne pouvait même pas approcher». Pas plus tard qu'hier (entretien réalisé samedi dernier), quelqu'un me l'a dit. Et tout ceci, c'est à cause de mon look, de mon style.
Qu'est-ce qu'on vous a dit hier ?
Eh bien, j'étais au restaurant en train de manger et quelqu'un est venu me demander un autographe. Il m'a tapé la discute et il s'est étonné que je l'écoute pendant près de 15 minutes. Et pourtant, je mangeais avec des amis. Il m'a dit : «Franchement, je suis désolé de t'avoir mal jugé. Tu es à l'opposé de ce qu'on raconte sur toi dans les journaux. Je ne savais pas que tu étais aussi gentil et, surtout, aussi calme». C'est un témoignage parmi tant d'autres, vous savez.
Mais qu'est-ce qui fait que les médias en Europe vous jugent aussi mal ? Est-ce uniquement à cause de votre tenue vestimentaire ?
Je pense qu'il y a une barrière entre moi et ces gens : l'arrogance. Quand les gens te voient bien habillé, ils disent que tu es un bad boy, c'est ça le problème. Mais à part ça, il n'y a rien de bad boy en moi. Un bad boy, c'est quelqu'un qui commet des délits, c'est quelqu'un qui a fait de la prison… Moi, Dieu merci, je n'ai jamais fait de prison, je n'ai jamais eu de problème avec la police. Ce sont les gens qui ont voulu me coller cette étiquette. Je n'ai rien à voir avec ce qu'on raconte.
C'est de la jalousie...
Je ne dirais même pas que c'est de la jalousie. Je pense que quelque part, c'est un peu normal, car ces gens ne me connaissent pas. C'est normal, tu es une star de foot, les gens ne te connaissent pas et ils te collent quelque chose dans le dos. A la limite, je ne leur en veux même pas, car ils ne me connaissent pas encore.
A quel moment aviez-vous su que vous alliez faire une grande carrière de footballeur ?
Je dirais que dès que j'ai commencé à jouer au foot, je voulais faire une carrière exceptionnelle. Une carrière que les gens n'oublieront pas. Parce que, dans le foot, il y a les vedettes et les stars. Moi, je voulais devenir une star. Quelqu'un dont on parlera encore même après avoir arrêté. Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe, tant que moi, je sais que je n'ai fait de mal à personne. Une vedette, c'est quelqu'un qu'on oublie juste après avoir terminé sa carrière. Madjer est une star ! La preuve, c'est que des années après avoir arrêté, les gens en parlent encore et toujours. C'est quelque chose qu'on ne peut pas avoir facilement. Madjer a explosé toutes les compétitions. Que ce soit en Coupe du monde, en Coupe d'Afrique ou en Coupe d'Europe. On ne retient pas de sa carrière uniquement ce qu'il a fait dans le championnat du Portugal. Non ! Il est bien plus grand que cela. Madjer a explosé les grandes compétitions ! Il a brillé en très haut lieu. Madjer est une vraie star. Quand on parle de Madjer aujourd'hui, on parle de sa talonnade qui est restée inoubliable, une référence dans le monde.
Et quand on parle d'El Hadji Diouf et du Sénégal, on se rappelle de quoi ?
De la victoire contre la France en Coupe du monde, alors que les Français étaient les super favoris de la compétition et du quart de finale qu'on a atteint. Nous avions l'une des meilleures équipes d'Afrique de tous les temps. Donc, avec de telles réalisations, tu sors tout de suite du lot des vedettes et tu entres dans le monde des stars. Il y a des joueurs qui ont gagné plus de trophées que moi, mais aujourd'hui, tout le monde les a oubliés.
Vous avez envie de continuer à briller même après le football, c'est ça ?
Mais bien sûr que j'en ai envie. Après le football, je sais que je pourrais devenir un autre Mourinho, parce que je connais le football. Je sais que personne ne me fera de cadeau et qu'on ne va pas me louper. On m'attendra toujours au tournant. Mais je sais aussi que je ferai toujours en sorte que mes joueurs soient toujours compétitifs. Je vais bientôt commencer à préparer mes diplômes d'entraîneur et vous savez quoi, j'ai envie de démarrer ma carrière de coach dans le Maghreb d'abord, puis dans un pays arabe. Je suis sûr et certain de réussir. Mon rêve est de qualifier un jour un pays arabe en Coupe du monde. Pourquoi pas ? J'ai envie de rouler ma bosse d'abord à l'étranger, avant de retourner plus tard chez moi, au Sénégal, et aider le pays.
Dans quel pays principalement voudriez-vous commencer votre carrière d'entraîneur ?
L'Algérie. Oui, je voudrais commencer ma carrière en Algérie, dans un club ou une sélection quelconque de jeunes, peu importe.
Pourquoi l'Algérie ?
Parce que l'Algérie est le premier pays d'Afrique qui a fait vibrer le monde en 1982 avec la génération de Madjer et Belloumi. C'est eux qui nous ont fait le plus rêver. Moi, quand j'étais petit, je regardais souvent les matchs de l'Algérie sur vidéo et je peux vous assurer que c'était extraordinaire ! C'est pour cette raison que j'ai envie de commencer sur cette terre de football. En plus, comme nul n'est prophète chez lui, la première chose que j'ai envie de faire c'est d'aller en Algérie, pourquoi pas entraîner une sélection nationale ou un club. On verra cela plus tard, quand j'aurais arrêté ma carrière de footballeur.
Même un club ?
Oui, en Algérie, il y a de très bons clubs où se pratique du beau football. Aujourd'hui, il y a beaucoup de footballeurs issus de clubs africains qui se détournent de l'Afrique. Moi, j'ai envie de redonner à l'Afrique un peu de ce que j'ai eu dans ma carrière. Le football m'a donné beaucoup et aujourd'hui, j'ai envie de redonner à mon tour à l'Afrique d'abord, puis pourquoi pas ailleurs aussi.
Une expérience comme joueur au Qatar, ça vous tente aussi ?
Bien sûr que ça me tente. Je pense que ça se fera dans un an ou deux. En tant que musulman, j'aimerais bien un jour aller jouer dans un pays musulman et apporter mon expérience à un club.
Quels éléments ont changé votre vie, l'argent, la gloire ?
En vérité, rien n'a changé en moi. Je suis toujours resté le même depuis mon enfance à Balacoss. Mais en tant que musulman, il y a beaucoup de choses que je ne peux pas me permettre.
Par exemple ?
Je vais dire, il y a des gens qui font pire. Si je me mettais à me bourrer, qu'est-ce que les gens vont penser de moi en tant que musulman ? Que pensera-t-on de moi dans ma communauté ? Je pense que partout où je vais, les musulmans sont fiers de moi. C'est cela qui me réconforte. Ma vie n'a jamais été aussi folle comme le disent mes détracteurs. Ce sont ceux qui ne me connaissent pas qui débitent de telles choses. Ceux qui me connaissent bien savent que je suis loin de ce qu'on raconte sur moi. Même vous qui êtes entré chez moi, vous voyez que je mène un train de vie tout ce qu'il y a de normal. Je vous ai accueilli comme un frère et vous êtes autorisé à tout écrire sur ce que vous avez vu chez moi.
C'est ce qu'on découvre justement, à notre grand étonnement…
Vous voyez donc que je ne raconte pas de bobards. Ce sont les gens qui ne me connaissent pas qui me dénigrent injustement. Mon grand-père m'a dit : «Tant que les gens parlent de toi, ça veut dire que tu es important ». C'est pour cela que je laisse les gens dire ce qu'ils veulent.


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