«Mon expulsion est sévère. L'arbitre a cru que j'ai giflé mon vis-à-vis, alors que je l'avais juste touché au visage pour le repousser» «Si Nîmes rétrograde en Nationale, je partirai pour un club plus ambitieux » Buteur mercredi à Vannes, l'Algérien de Nîmes Olympique, Mehdi Mostefa Sbaâ, n'a pas savouré sa deuxième réalisation cette saison en raison de son expulsion en milieu de seconde mi-temps qui pourrait le priver du reste du parcours. Dans cet entretien, il revient sur ce carton rouge, qu'il juge sévère, et aborde son avenir avec le club nîmois. Voulant avoir son avis sur la prochaine sélection de Brahim Ferradj et le retour de Foued Kadir, qui évoluent dans le même registre que lui, Mehdi dit ne pas se sentir inquiet. Une défaite à Vannes qui vient compliquer votre situation en championnat, vous êtes désormais relégables, une réaction ? Effectivement, ça se corse pour nous. Franchement, on aurait aimé éviter ce scénario catastrophe, mais bon, c'est un état de fait bien réel qu'on doit affronter et tout mettre en œuvre pour se tirer de cette situation pas du tout reluisante. Revenons à vous, ce carton rouge pourrait vous priver des prochaines rencontres, vous êtes inquiet ? Vous savez, ça arrive surtout dans des matchs comme ça où la tension est énorme. Je n'ai pas pris beaucoup de cartons cette année, et là c'est un rouge direct qui me privera de jouer un ou deux matchs avec mon équipe, donc je suis un peu désolé pour mes camarades. J'espère disputer le dernier match et être utile à mon club. Pensez-vous avoir mérité cette expulsion ? Je vais dire que l'arbitre n'a pas été clément avec moi sur cette action parce que, franchement, vu l'enjeu du match et la pression qui entourait cette empoignade décisive pour le maintien, je pense qu'il s'est montré trop sévère à mon égard. Bon, jeudi, je passerai devant la commission de discipline de la LFP et j'espère qu'on va prendre en considération ce que je viens de vous dire. Racontez-nous un peu cette expulsion… Sans vouloir me justifier, sincèrement, le joueur de Vannes m'a provoqué. On était en train de placer le mur sur un coup franc accordé à notre adversaire lorsqu'il est venu nous bousculer. Il a fait ça plusieurs fois avant de commencer à insulter mes camarades. En tant que capitaine d'équipe, j'ai pris mes responsabilités pour aller calmer un peu les esprits. Je l'ai poussé au niveau du visage, pour le faire reculer et l'arbitre a cru que je lui avais mis une gifle, donc voilà, je pense que l'arbitre a été très sévère. C'est vraiment dommage pour vous puisque cette expulsion vient un peu gâcher votre but marqué, c'est votre deuxième réalisation, c'est bien cela ? C'est vrai, mais il n'y a pas seulement cette expulsion qui me gâche la soirée, il y a aussi cette défaite qui rend notre mission du maintien très délicate. Vous savez, après avoir réussi le plus difficile en ouvrant le score, c'était vraiment insupportable de prendre deux buts derrière. On aurait dû préserver cet avantage au moins jusqu'à la pause, surtout qu'en face, il y avait une équipe composée de jeunes joueurs, ce qui veut dire qu'on aurait pu faire preuve d'un peu plus de solidité dans ce match. Le maintien s'annonce des plus difficiles maintenant, vous y croyez vraiment ? C'est vrai que lorsqu'on laisse filer des points comme ceux qu'on vient de perdre à Vannes, ça rend notre tâche très ardue, mais on n'a pas le droit d'abdiquer. Tant que mathématiquement rien n'est joué, on va continuer à se battre à fond, pour défendre les chances du club en Ligue 2. Cela va se jouer entre nous et le FC Metz et le match qu'on jouera chez eux, la semaine prochaine, sera décisif. Cela dit, après le match de ce vendredi, on verra plus clair. Vous savez, en football, les renversements de situation sont tellement courants qu'on espère vraiment réussir notre pari pour le maintien. On sait que ça ne sera pas simple d'évoquer votre avenir dans une telle situation, mais on aimerait savoir si votre départ cet été va s'effectuer ? Croyez-moi, je ne songe pas à mon avenir en ce moment. Pour l'instant, il n'y a que le maintien de Nîmes Olympique qui m'intéresse. On parle de Valenciennes, Caen, Nancy, Ajaccio et d'autres pistes étrangères, on imagine que vous allez privilégier le challenge sportif, n'est-ce pas ? Exactement. Seulement, comme je viens de le dire, c'est vraiment prématuré d'en parler. C'est vrai qu'il y a des équipes de Ligue 1 qui me suivent, mais je pense qu'ils attendent la fin de la saison pour rendre ces contacts concrets. Pour ma part, je vais patienter aussi pour mieux voir comment la situation de ces clubs va évoluer, après, je ferai mon choix tranquillement. Maintenant, si je dois partir de Nîmes, je favoriserai le challenge sportif, cela est indéniable. Si Nîmes rétrograde en Nationale, là on peut être affirmatif, vous partez ? Ecoutez, moi je n'envisage pas de partir pour partir. Après, si Nîmes descend en Nationale, c'est sûr que je quitterai cette équipe cet été, pour un club ambitieux. Un mot sur votre saison à Nîmes ? Sincèrement, je pense avoir réalisé une bonne saison sur le plan personnel, même si sur le plan collectif, c'est un peu la galère. C'est ce qui explique aussi l'intérêt des clubs désireux de m'engager. Le sélectionneur s'est déplacé à Marseille, donc il était de passage dans le Sud de la France, l'avez-vous rencontré ? Non, je sais qu'il s'est déplacé à Marseille cette semaine (entretien réalisé jeudi soir), mais je n'ai pas eu l'occasion de le voir. Avez-vous reçu votre convocation ? Au fait, un responsable de la Fédération algérienne de football m'a appelé pour me signifier que je suis du groupe qui affrontera le Maroc, le 4 juin prochain. Au niveau de la direction du club, on m'a aussi dit que ma convocation est arrivée. Vous allez rallier directement l'Espagne le 28 mai, c'est ce qu'on a eu comme information… Tout à fait, on jouera le dernier match chez nous à Nîmes, le 27, contre Ajaccio de Carl Medjani, donc on devrait rallier le groupe de l'EN ensemble le 28 mai au centre de regroupement en Espagne. Content donc de revenir en sélection ? Sincèrement oui, surtout que cela fait plus de deux mois qu'on ne s'est pas revus. J'ai hâte de retrouver mes coéquipiers en sélection, et revivre cette formidable ambiance de l'équipe nationale. Le match du Maroc approche, vous y pensez ? C'est normal, l'importance de ce rendez-vous fait qu'on se prépare en conséquence, donc forcément, on y pense. Et l'important à mon sens c'est de rester concentré et ne pas trop jouer ce derby dans les colonnes des journaux. Ça va se jouer à Marrakech, ce ne sera pas facile… Vous savez, de toute façon, à Marrakech ou ailleurs, cette empoignade sera difficile quel que soit le lieu. L'enjeu de cette rencontre est tel que nous devons bien nous préparer pour aborder ce derby dans les meilleures conditions possibles, avec comme objectif un résultat à même de nous permettre de continuer l'aventure dans ces éliminatoires. C'est une ville très chaude, ce sera donc éprouvant sur le plan physique, non ? C'est sûr qu'on va jouer ce duel au mois de juin dans une ville réputée chaude à ce moment de la saison, donc la chaleur va être un facteur déterminant. Moi, personnellement, je n'ai aucun problème parce que j'évolue dans une région de la France où il fait chaud en cette période de l'année. Le stage aura lieu en Espagne, est-ce une bonne option ? C'est clair, surtout que cela va nous permettre de nous habituer aux conditions climatiques, caz en Espagne elles similaires à celles qu'on aura à vivre au Maroc. Après, vous savez, je crois que la chaleur sera un handicap pour les deux équipes, à nous de faire l'effort nécessaire pour nous surpasser et nous habituer vite aux conditions de jeu. Certains pensent que le fait de jouer devant 45 000 supporteurs fera plutôt l'affaire de l'Algérie… Il y aura moins de pression, c'est sûr. Mais ça reste un match crucial où on doit faire preuve de beaucoup de détermination pour espérer revenir avec un résultat probant. Je veux dire que le nombre de supporteurs présents au stade ne changera rien à notre objectif qui reste celui de tenir le choc au Maroc, pour continuer l'aventure. En plus de Ferradj qui a été supervisé par Abdelhak Benchikha à Marseille, il y aura le retour de Foued Kadir qui évolue aussi dans le même registre que vous, vous n'avez pas peur pour votre place ? Comme je l'ai toujours dit, l'Equipe nationale, c'est spécial. Que l'on soit titulaire ou remplaçant, on doit tous rester solidaires et placer l'intérêt de la sélection au-dessus de tout autre considération. On joue pour honorer les couleurs du pays, le plus important est que l'Algérie gagne. Si on comprend bien, la concurrence ne vous effraie pas… Pas du tout, au contraire, ça me stimule et me pousse à rester performant. J'ajoute que du moment que c'est la meilleure équipe qui sera alignée par le sélectionneur, j'accepte en toute sportivité la concurrence. Les Marocains parlent de revanche, l'entendez-vous de cette oreille ? C'est leur droit de parler de revanche, je crois. On a gagné le match aller et je trouve normal qu'ils cherchent à prendre leur revanche, c'est de bonne guerre. Seulement, tout se jouera sur le terrain et c'est là que tout se décidera. Quel sera le meilleur résultat que vous puissiez ramener de Marrakech ? Il ne faudra pas perdre tout simplement. Un dernier mot ? J'espère accrocher le maintien avec mon club à Nîmes et réaliser un très bon résultat avec l'Algérie au Maroc.
