«Dégager un groupe conquérant pour ce match est mon objectif». «En 20 matchs, on a gagné une seule fois à l'extérieur, c'est terrible !» Le moins que l'on puisse dire est que l'entraîneur national, Vahid Halilhodzic, appréhende cette équipe gambienne, futur adversaire de l'EN du deuxième tour qualificatif à la CAN-2013. Lors de la conférence de presse tenue hier, juste après la séance d'entraînement de la matinée au stade Tchaker de Blida, Halilhodzic a commencé par dresser un tableau noir par rapport aux résultats réalisés par la sélection nationale en déplacement, un peu à la manière de ses prédécesseurs qui ont toujours œuvré de cette façon pour préparer l'opinion publique à une mauvaise surprise. Interrogé à propos du Mali qui a gagné son premier match de la CAN-2012, l'ex- sélectionneur des Eléphants analyse les débuts difficiles des équipes dites favorites dans cette compétition et avoue que désormais, il faudra compter avec les équipes dites petites parmi lesquelles figure la Gambie que l'Algérie affrontera le 29 du mois prochain : «Concernant la CAN-2012, j'ai vu plusieurs matchs de ce premier tour. Je n'ai pas pu voir toutes les rencontres parce qu'en cette période, je suis très occupé par la préparation de mon équipe. J'étais appelé à effectuer quelques voyages un peu partout pour superviser mes joueurs et comme nous avons entamé récemment un stage bloqué avec la sélection, je n'ai pu voir tous les matchs.» «En Afrique, il n'y a plus de petites et grandes équipes» «Toutefois, j'ai pu constater que les équipes dites «petites» ont fait souffrir les grands favoris de cette CAN, comme le Ghana ou la Côte d'Ivoire par exemple qui a eu de grosses difficultés pour assurer sa victoire. C'est vous dire que dans des matchs comme ça face à des adversaires qu'on présente comme petits, il n'y a pas de favoris. C'est ce que j'essaye d'inculquer à mes joueurs en leur faisant savoir que lorsqu'on est bien organisés, solidaires et déterminés, on peut battre n'importe quelle équipe. En parallèle, je leur explique aussi que tout relâchement pourrait nous couter très cher. C'est pour cette raison aussi que j'insiste beaucoup sur le travail, la concentration et la discipline.» «Le Mali, c'est du costaud, on rencontrera des problèmes contre cette équipe» «Concernant le match Mali-Guinée, je n'ai pas pu voir tout le match, mais j'ai pu m'arrêter sur certaines choses importantes. Le Mali renferme de nouveaux joueurs, il y a aussi certains joueurs dans cette équipe que j'ai trouvés très costauds. Physiquement, les Maliens ne sont pas mal et je crois qu'on va avoir de grosses difficultés contre eux. Mais avant d'en arriver là, on aura cinq à six mois pour bien préparer ce rendez-vous. A présent, je pense beaucoup plus au match contre la Gambie qui interviendra dans pratiquement un mois.» ------------- La Gambie, sa première priorité «Dégager un groupe conquérant pour ce match est mon objectif» Juste après avoir fait part de ses impressions sur les difficultés rencontrées par les favoris de cette CAN-2012, Vahid Halilhodzic a enchaîné par le prochain rendez-vous qui attend les Verts, le 29 février prochain à Banjul : «Ma priorité, c'est de former un groupe capable de réaliser un bon résultat en Gambie. Je dois dire que ce duel ne va pas être facile pour nous pour plusieurs raisons. Comme je l'ai dit, on disputera ce match sans aucun stage de préparation.» «La préparation de ce match sera très compliquée» «Le premier jour de notre regroupement est prévu pour le dimanche 26 février, à Paris. Je précise que pour cette date, il y aura forcément des défections parce que certains joueurs qui seront sélectionnés joueront le même jour. Autrement dit, on ne sera pas au complet avant le lendemain lundi. A l'instant où je vous parle, on ne sait pas encore à quelle heure on prendra l'avion à destination de Banjul. Du coup, on n'aura qu'un seul petit entraînement en Gambie. Ce sera le mardi après-midi. Vous comprendrez donc que la préparation de ce match sera très compliquée.» «La situation de certains joueurs n'est pas au mieux» «Ce sera un match qu'on jouera dans des conditions très difficiles avec des joueurs blessés, d'autres qui ne jouent pas en ce moment et certains qui ont changé de club, comme Anthar Yahia qui m'a appelé hier soir pour m'annoncer une bonne nouvelle en m'affirmant qu'il a opté pour un club allemand. Il y a aussi Ismaël Bouzid qui m'a fait part de sa situation en Grèce. Vous constatez que ça s'annonce compliqué pour ce match de la Gambie.» «Dire que notre adversaire est faible est insensé» «Après avoir été informés du tirage au sort de ce deuxième tour, certains m'avaient dit que c'était une équipe facile pour nous, mais lorsque j'ai jeté un coup d'œil sur les résultats des précédentes confrontations, j'ai constaté qu'il y avait deux défaites en Gambie. Donc, je me suis dit sur quelle base on a jugé qu'il s'agissait d'un adversaire facile pour l'Algérie. Je dirais que c'est plutôt un manque de respect pour cette équipe gambienne. C'est insensé.» «Je voudrais bien aller gagner à Banjul, mais… » «Je voudrais bien aller gagner en Gambie, c'est mon objectif déclaré, mais ce ne sera pas évident du tout. Vous avez vu, la Zambie a gagné, mais c'est le Sénégal qui a le mieux joué. Regardez le Maroc aussi, il a bien joué, mais il a perdu, c'est le football, c'est comme ça. Ce n'est pas toujours le meilleur qui gagne.» «Je n'ai pas peur de cette équipe» «Je ne dis pas ça parce que cette équipe de Gambie me fait peur. Lorsque je suis venu, je savais qu'un grand chantier m'attendait. Je savais que ma mission n'allait pas être facile. Maintenant, est-ce que je vais réussir, je ne sais, parce que cela ne dépendra pas de moi seulement. Après, je sais que je suis là pour travailler, j'ai toujours bossé dans la difficulté et je vais tout faire pour y remédier.» ------------ Les matchs à l'extérieur et le constat amer d'Halilhodzic «En 20 matchs, on a gagné une seule fois à l'extérieur, c'est terrible !» Stupéfiait par la série de défaites enregistrées à l'extérieur par les Fennecs depuis plusieurs années, Vahid Halilhodzic n'en revenait pas. Il dira à ce propos : «Pour tenter d'améliorer les choses dans cette Equipe nationale, il faut un peu revenir sur les statistiques pour se situer. Je voudrais, à ce titre, revenir sur les résultats réalisés par l'Algérie à l'extérieur. Le constat est terrible. Lors des huit dernières années, qui représentent un peu le début de cette génération en place, sur 20 matchs, il y a eu une seule victoire. Cela veut dire que l'équipe ne gagne pas en dehors de ses bases. Pourquoi ? C'est la question à laquelle je suis en train de chercher des réponses pour espérer tirer des conclusions pour avoir la bonne réponse. Après, il est clair que pour espérer un bon résultat à Banjul, il faudra montrer plus d'audace, plus de discipline et gagner les duels. Je trouve aussi incroyable qu'en 4 ans, c'est-à-dire sur 12 matchs disputés à l'extérieur, l'Algérie n'a pu marquer que trois buts.» «Avec moi, ça ne marchera pas comme ça !» : «Peut-être qu'on joue trop facile à l'extérieur, peut-être aussi qu'on se déplace toujours avec l'objectif d'éviter de perdre, cela bien entendu influe négativement sur le mental de l'équipe. On n'a peut-être manqué de confiance qui est indispensable pour aller chercher des victoires. De mon côté, c'est ce que je vais essayer de changer à l'avenir. Je veux qu'on joue pour gagner à chaque fois, que ce soit chez nous ou en déplacement. C'est ma philosophie. Parce que non seulement on ne marque pas, mais on encaisse beaucoup de buts.» ----------- L'état physique des locaux, l'autre appréhension du coach «Il n'y a pas un joueur local qui soit prêt à jouer un match international» Interrogé sur le déroulement de ce stage consacré aux joueurs internationaux évoluant dans le championnat algérien, Vahid Halilhodzic n'a pas hésité à dire ce qu'il pensait du volume physique des locaux : «Ce stage s'est déroulé dans de bonnes conditions. Mais encore une fois, je constate que physiquement, ça ne va pas du tout. Il n'y a pas un joueur local qui soit prêt à jouer un match international. D'ailleurs, je leur ai dit : «Ecoutez, réveillez-vous, il faut que vous travailliez encore plus !» «A cause de leur déficit physique, j'ai dû modifier mon plan de travail» «Au départ, j'avais programmé un travail bien spécifique, mais après leur avoir fait passer un petit test physique, j'ai constaté qu'ils (les locaux) accusaient un déficit important sur ce plan. J'ai dû alors modifier mon plan de travail parce que je ne pouvais pas leur imposer le volume d'entraînement que j'avais prévu.» «Sans une bonne forme physique, même Maradona et Zidane n'auraient rien fait» «Les professionnels ne sont en ce moment pas au mieux de leur forme. Certains sont blessés et cela est dû au manque de travail. Vous savez, si j'avais eu tout mon groupe sous ma coupe pendant six mois, ça aurait été autre chose. Si vous n'êtes pas à cent pour cent de vos moyens physiques, vous ne pourrez rien faire sur un terrain de football. Même les plus grands techniciens à l'échelle mondiale, comme Maradona et Zidane, s'ils n'avaient pas été au top physiquement, ils n'auraient pas pu faire ce qu'ils ont réalisé.» «Tactiquement, ils doivent aussi progresser» «Sur le plan tactique, il y a aussi des lacunes. J'ai dû par exemple, aujourd'hui lors de cette séance, arrêter quelques actions dans cette opposition programmée pour leur montrer certaines choses. Mais à chaque fois, ils refaisaient les mêmes erreurs.» «Il y aura des joueurs locaux en Gambie» «Il y aura certainement des joueurs locaux pour le prochain déplacement. Maintenant est-ce qu'ils joueront, je ne sais pas encore. Je sais qu'ils ont passé quelques jours de vacances et qu'ils ont repris les entraînements, il n'y a pas longtemps, mais je peux vous dire que je ne suis pas satisfait de l'état physique de mes joueurs locaux. Je leur ai dit ce que j'attendais d'eux. Je vais encore les suivre en championnat.» ------------ Le rôle de la presse et sa relation avec les joueurs «Critiquez Vahid mais faites-le aussi avec certains joueurs !» Le sélectionneur national a consacré une moitié de sa longue intervention à la presse algérienne. Halilhodzic n'a pas hésité à dire ce qu'il pensait de la corporation : «Je sais qu'un défi difficile nous attend, mais je sais qu'il s'agit du travail de l'entraîneur. Seulement, lorsque je vois certains journaux faire les éloges de tel ou tel autre joueur, franchement, je me demande si on a vu le même match. Pour vous les journalistes, les joueurs algériens sont les meilleurs au monde. Mais vous trompez l'opinion publique. Vous rigolez ! Mais c'est une vérité. Critiquez Vahid, ça ne fait rien, mais critiquez aussi certains joueurs. Il ne faut pas les encenser tout le temps. Ces superlatifs ne sont pas faits pour faire du bien au groupe, car je vois que cela dure depuis huit ans. Il est vrai qu'il y a eu la qualification à la Coupe du monde et la CAN-2010, mais il faut parler des résultats réalisés à l'extérieur pour les pousser à se remettre en cause.» «Si je n'apporte rien à cette équipe, je serai prêt à partir» «Vous savez, si je constate que les choses ne bougent pas, je me réunirai avec mon président et je lui dirai : merci président pour la confiance placée en moi, mais je n'ai pas pu faire mieux. Je pars.» --------------------- Il a évoqué ses critères de sélection «Je n'ai de dette envers aucun joueur» «Avec moi, un joueur ancien ou qui était bon il y a trois ou quatre ans n'est pas certain de jouer. Je n'ai de dette envers personne. Si je vois qu'il y a un joueur qui peut apporter un plus dans ce match contre la Gambie, pourquoi m'en priver ? Aimé Jacquet a écarté Cantona et Gignola parce qu'ils ne cadraient pas avec son groupe. Donc voilà, parfois les choix du sélectionneur ne sont pas compris par tout le monde, mais l'avenir a fini par lui donner raison.» «Les internationaux doivent avoir un comportement irréprochable» «J'ai pu voir quelques matchs de l'Equipe nationale disputés à domicile et j'ai pu remarquer aussi que le joueur algérien conteste souvent les décisions de l'arbitre. C'est incroyable ! Avec cet esprit contestataire, on peut perdre des matchs bêtement, parce que lorsque le joueur conteste les décisions, il perd de sa lucidité et là aussi, je veux un peu plus de discipline de la part de mes capés. Prenez l'exemple de Khaled Lemmouchia, je l'aime bien, c'est un bon garçon, mais ce n'est parce qu'il est le capitaine qu'il peut se permettre de contester à chaque fois. Je veux un comportement exemplaire de tous les internationaux algériens.» «Le football exige une présence physique constante» Revenant sur ses exigences sur le plan physique qu'il évoque à chaque fois, Halilhodzic pense que «le football moderne exige une présence physique constante. Pour être efficace sur un terrain, il faut être au top physiquement. Si un joueur se blesse en été et qu'il n'a pas effectué de préparation tout en reprenant la compétition en début de saison, il rechutera sans aucun doute. Je ne suis pas ici tout le temps, donc je ne peux pas tout maîtriser. Moi, je ne critique pas mes joueurs, je leur prodigue des conseils.» «Personne ne m'influencera dans mes choix» «Je sais que certains d'entre vous (les journalistes) aimeraient imposer des joueurs parce qu'ils joue à la JSK ou ailleurs, mais avec moi, ça ne marche pas comme ça. Personne ne m'influencera. Moi, je suis direct avec mes joueurs, je leur dis la vérité en face. Je les incite à travailler plus pour devenir de bons joueurs.» «J'ai dit à Boudebouz de travailler plus défensivement» Sollicité par un confrère pour savoir si des joueurs comme Feghouli et Boudebouz sont capables de tenir le coup en Afrique, il répond : «Feghouli évolue dans un championnat assez élevé. Je l'ai vu jouer plusieurs fois et j'ai été satisfait de ses productions. Quant à Ryad Boudebouz, en ce moment, il ne fait pas de bons matchs. Je l'ai appelé, je lui ai dit d'améliorer son rendement défensif.» «C'est bien que Mesbah joue au Milan AC, mais s'il gagne sa place, ce sera mieux» Interrogé si le choix de Mesbah ne pourrait pas le mettre dans une situation inconfortable en sélection, sachant que la concurrence au Milan AC est rude, il dira : «Qui peut refuser une offre du Milan AC ? Après, il faut gagner sa place. Moi, je suis content pour lui et j'aimerais voir tous mes joueurs jouer pour de grands clubs. Comme je l'ai dit, le mieux est qu'ils jouent souvent avec leur club.» «On peut tout me demander, sauf une place de titulaire» «Vous savez, je ne peux obliger personne à opter pour tel ou tel autre club. Mais vous devriez savoir qu'au Qatar, c'est assez bien techniquement, mais physiquement, ce n'est pas le top. Le rythme n'est pas élevé. Aussi, je dois dire qu'on peut tout me demander, sauf une place de titulaire. Bouzid m'a appelé pour me dire qu'il n'était pas payé à Giannina et qu'il allait opter pour un club aux Emirats, je ne pouvais pas m'y opposer, mais je lui ai demandé de travailler plus, voilà tout.» «Celui qui n'est pas prêt pour la victoire en Gambie n'a qu'à me le dire maintenant» «Les joueurs algériens ne doivent plus avoir peur de perdre, il faut qu'ils aillent chercher la victoire en Gambie pour se libérer et gagner en confiance. Maintenant, celui qui n'est pas prêt à aller pour la victoire en Gambie, il n'a qu'à me le dire.» «Yahia m'a appelé à minuit pour m'annoncer la bonne nouvelle» «Anthar Yahia m'a appelé à minuit pour m'annoncer la bonne nouvelle de son transfert. Il s'est excusé de m'avoir appelé à une heure tardive. Je lui ai dit qu'il pouvait m'appeler à 4 heure du matin sans un aucun problème. La confiance qui existe entre le joueur et son entraîneur peut le pousser à tout donner sur le terrain.» «Oui, il y a un problème de gardien et Chaouchi s'est bien comporté durant le stage» «C'est vrai, il y a un problème de gardien de but en sélection. Après, Faouzi Chaouchi s'est bien comporté durant le stage. Seulement, je reviens là aussi pour vous inviter à éviter de trop l'encenser à chacune de ses sorties. J'ai vu le dernier match du MCA, sincèrement, il a été sollicité deux fois et le lendemain, j'ouvre les journaux et je lis qu'il avait sorti un grand match. Non, sérieusement il faut arrêter avec ça.» «Benkhodja a montré de belles choses» «Il y a aussi un autre gardien de but qui a fait de bons arrêts contre le NAHD : c'est le gardien de Sétif. Celui-là aussi est bon, mais il doit confirmer.» ----------------------------------------------- Les dossiers Chalali et Cadamuro «Kourichi ne s'est pas déplacé pour voir Cadamuro» En réponse à l'un de nos confrères qui l'a interrogé au sujet des multiples voyages effectués en Europe pour superviser des joueurs comme Cadamuro, alors que son adjoint Kourichi Noredine l'avait fait bien auparavant, Halilhodzic a bien voulu éclairer l'opinion publique : «Vous savez, parfois on dit des choses qui ne sont pas vraies. Kourichi ne s'est jamais déplacé en Espagne pour voir Cadamuro. Il l'a vu à la télévision, c'est tout.» «Voilà pourquoi je suis allé voir Chalali en Ecosse» Concernant son déplacement à Aberdeen pour aller superviser Mohamed Chalali qu'il avait déjà vu à l'œuvre au Maroc lors du tournoi olympique, V. H. rétorque : «Vous savez, concernant Yebda , Lacen et Feghouli qui évoluent en Espagne, je les connais assez bien pour les avoir déjà vus à l'œuvre lors des précédents regroupements. Maintenant pour Chalali et Cadamuro, il fallait bien les voir à l'œuvre. Ces deux joueurs font partie des joueurs potentiellement sélectionnables en prévision des prochaines échéances. Je me suis déplacé donc pour les superviser de près. Pour Chalali, lors du tournoi olympique, je l'ai vu, c'est vrai, mais il était blessé. Je voulais donc le revoir avec son club comment il allait réagir, après sa blessure, le rencontrer pour mieux connaître la mentalité du joueur et lui expliquer comment les choses marchaient avec moi en sélection.» ----------------------------------------------- Ce qu'il pense des entraîneurs locaux «Ce que j'ai vu au Maroc est une honte pour le football algérien» Tout en chargeant Aït Djoudi sans le citer, Vahid Halilhodzic a dit ce qu'il pensait des entraîneurs algériens : «Ce que j'ai vu au Maroc est franchement choquant. Des joueurs qui quittent le stade avant la fin du match, alors que l'équipe est menée, c'est incroyable ! C'est une honte pour le football algérien.» «La réaction du coach des U23 m'a choqué» Après avoir fait un constat amer au sujet des joueurs locaux qui sont loin sur le plan physique, Halilhodzic a été questionné pourquoi il n'avait pas pensé à se réunir avec les entraîneurs algériens en exercice pour connaître les raisons de ce déficit. A ce sujet, il dira, sans citer Aït Djoudi : «Je voulais bien me réunir avec les entraîneurs algériens, mais franchement, cette histoire que j'ai vécue au Maroc m'a bouleversé. Je suis allé pour les encourager à se qualifier, et le Monsieur (Ndlr : Aït Djoudi) a, paraît t-il, déclaré à la presse que «c'est la faute à Vahid qui a mis la pression sur mes joueurs». Alors, je dis stop !» «En Algérie, on change 4 entraîneurs par semaine, donc… » «J'ai constaté que tous les entraîneurs algériens pensent qu'ils sont les meilleurs du monde. Je voulais bien organiser des rencontres avec eux pour s'échanger les idées, mais de toute façon, en Algérie on change trois voire quatre entraîneurs chaque semaine. Alors, il est difficile d'instaurer un dialogue pour mieux se situer sur l'évolution des joueurs locaux. Je ne suis pas ici pour donner des leçons aux coachs algériens. Et je le redis encore une fois, l'égo des entraîneurs et ce que j'ai vécu avec l'EN Olympique me découragent à entamer quoi que ce soit.» «Ce pays mérite un meilleur football» «Ecoutez, je ne veux pas rentrer dans les détails, mais l'Algérie mérite un meilleur football. Au départ, je me suis dit qu'il y avait un manque d'infrastructures, de formation, d'organisation, finalement j'ai constaté qu'il s'agissait d'un manque de joueurs aussi. Il faut se dire la vérité en face et reconnaître qu'il reste un énorme travail à faire.» «Celui qui pense qu'on peut jouer comme le Barça n'a rien compris au football» «La culture tactique ne se travaille pas du jour au lendemain. C'est vrai qu'on a des éléments qui ont eu une bonne formation en Europe dans ce volet, mais sur le plan défensif, il reste beaucoup à faire. Celui qui pense qu'on peut jouer comme Barcelone n'a rien compris au football. C'est un autre monde, c'est un travail de longue haleine.»
