Karim Kaddour, un émigré qui veut jouer à l'Entente Benayen avait ouvert la voie en 2003 en voyant son passage à la JSK couronné d'un titre de champion d'Algérie, et Khaled Lemmouchia a confirmé la justesse de l'option en engrangeant plusieurs titres avec l'ESS : pour les footballeurs algériens émigrés en Europe, venir jouer dans le championnat d'Algérie peut valoir de très belles surprises, comme relancer une carrière qui bat de l'aile, étoffer son palmarès ou tout simplement se faire connaître. C'est dans cet esprit qu'un jeune milieu de terrain algérien, Karim Zineddine Kaddour, pense sérieusement à venir jouer en Division 1, particulièrement à l'ESS. «Mes parents ont préféré les études à une carrière pro» Né le 6 juin 1983 à Saint-Denis (banlieue nord de Paris), Kaddour n'est pas du tout maladroit des pieds. Ce n'est pas le type qui, incapable de décrocher une place sous les projecteurs, projette de venir en Algérie juste pour gonfler son compte en banque. Il a fait une formation de base de quatre ans au Centre de formation de Paris, qui a bonne réputation (c'est le centre qui a formé Mohamed Benhamou, le gardien de but international du MCA), avant de rejoindre le Racing Club de France, ex-Matra Racing de Paris, ancien club de Rabah Madjer. Là, où on lui a proposé, lorsqu'il avait 18 ans, un contrat stagiaire pro, mais il a refusé. La raison ? «Mes parents ne voulaient pas que je sois footballeurs professionnel. Ils privilégiaient les études. Alors, je me suis contenté de jouer en amateur dans l'équipe réserve», confie-t-il. Voilà donc l'explication : Kaddour, ou plutôt ses parents, ont fait le choix des études au détriment du football et c'est pour cela qu'il n'a pas percé en pro.
Trois ans à Lausanne et à Yverdon-les-Bains Tout en suivant des études universitaires en Sciences des sports, il a continué à jouer en amateur au Racing de France, jusqu'à ce qu'une opportunité se présente pour lui en Suisse. «Une fois mes études terminées, un ami m'a proposé de signer dans un club de la deuxième division suisse, le FC Lausanne. Comme plus rien ne me retenait en France, j'ai accepté. Une année plus tard, je suis allé à Yverdon-les-Bains.» Cependant, le championnat suisse ne l'intéresse plus. «Je n'ai jamais eu d'agent agréé, ce qui a fait que je n'ai pas pu être placé dans un club de l'élite. Je préfère la première division algérienne à la deuxième ou même en première division suisse. Je veux jouer pour m'affirmer et me faire connaître et non pas juste pour avoir un salaire», dit-il.
Djebbour l'a envoyé à Panionios Il y a un mois, il est parti effectuer des essais à Panionios, l'ancien club de Rafik Djebbour. «En fait, c'est Djebbour qui m'a mis en contact avec Panionios car il a été informé de mon cas par l'intermédiaire d'un coéquipier qui jouait avec lui en Grèce. Or, quand je suis arrivé là-bas l'entraîneur venait d'être viré et la situation était très confuse. Donc, puisqu'il n'y avait plus d'entraîneur, j'ai préféré rentrer. De plus, Panionos vient de descendre en deuxième division et, tout comme la Suisse, la deuxième division grecque de m'intéresse pas.»
A 26 ans, il veut percer en Algérie Aujourd'hui, à 26 ans, il croit qu'il est temps de donner un coup d'accélérateur à sa carrière. «Comme il est trop tard pour moi pour jouer en Ligue 1, la seule voie pour percer est l'Algérie. Des amis me conseillent d'aller jouer au pays. La réussite de Lemmouchia m'y encourage vraiment. Des contacts préliminaires sont entrepris avec l'ESS, mais il n'y a rien d'officiel. C'est vrai qu'un club comme l'Entente, qui fait un bel amalgame entre joueurs émigrés et joueurs locaux, serait un excellent challenge.» Il profitera de la présence de l'Entente » actuellement à Lisses, en région parisienne, pour y passer des tests. D'ailleurs, ses préférences sont claires : «Mes préférences vont vers l'ESS et les clubs de l'Algérois.» Sachant que son père est originaire de Sétif, cela explique cela.
«Je parle l'arabe et je m'adapterai facilement» L'Algérie, il connaît très bien. Presque chaque année, il va avec ses parents à Sétif et le plus souvent à Oran car sa mère est originaire de Nedroma (Tlemcen). «Je parle l'arabe, je connais les coutumes du bled et je peux m'adapter facilement», insiste-t-il. Il a déjà joué contre l'USMA en 2001 en match amical, lorsque le club algérois avait effectué son stage de préparation à Lisses. «Jouer en Algérie pourrait être une excellente opportunité pour moi, surtout que mon rêve est de revêtir un jour l'équipe nationale.»
«Qu'on me donne ma chance et mes pieds parleront pour moi» Doté d'un bon gabarit (1,81m pour 75kg), gaucher, il joue à tous les postes du milieu de terrain, «avec une préférence pour la position de milieu gauche offensif car j'aime beaucoup percuter». Ses qualités ? «Je préfère que ce soit les gens qui en parlent. Je demande seulement à ce qu'on me donne ma chance et mes pieds parleront pour moi.» F. A-S.
