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Euro 2012 : Berriche : «Je l'ai caché quand j'étais en Algérie, mais je suis supporter de l'USMH»
Publié dans Le Buteur le 10 - 06 - 2012

«Il n'y a pas de professionnalisme en Algérie car il n'y a pas d'infrastructures».
«Toutes les stars à qui je dis que je suis Algérien me parlent de Madjer».
«Bwalya a mené la Zambie au sacre africain, pourquoi pas Madjer ?» .
Si Hafid Derradji est devenu l'une des icônes du commentaire des matches de football dans le monde arabe, Lakhdar Berriche est le présentateur de plateaux de foot le plus célèbre de la région. Il est loin le temps où il avait débuté comme reporter à la Télévision algérienne dans les années 80 avant de voler de ses propres ailes dans le ciel des chaînes satellitaires arabes. Actuellement en Pologne et en Ukraine pour la couverture de l'Euro-2012, il nous a reçu pour revenir sur le cheminement de sa carrière.
Vous êtes l'un des présentateurs stars des émissions d'Al Jazeera Sport et un visage incontournable du paysage audiovisuel et vos émissions comptent des milliers, si ce n'est des millions de fans dans le monde arabe. Vous arrive-t-il de penser au chemin que vous avez parcouru depuis que vous aviez débuté comme reporter à la Télévision algérienne ?
Oui, toujours. Celui qui se rappelle d'où il vient peut réaliser de grandes choses dans sa vie. Je n'oublie jamais d'où je viens. Je me rappelle toujours que je suis un fils de l'Algérie et un élève de l'école algérienne. Quand on donne à l'Algérien les moyens qu'il faut, il peut créer et s'imposer. Il y a plusieurs pays arabes qui n'ont pas enfanté des journalistes de la valeur des journalistes algériens. Il suffit juste de suivre les chaînes satellitaires arabes pour voir qu'il n'y en a pas une qui ne renferme pas un journaliste algérien talentueux. Cela est tout à l'honneur de l'école algérienne. Je sais très bien que je suis issu du quartier d'El Harrach, que j'ai fait mes études secondaires au lycée Al Thaâlibia à Hussein-Dey, le même que Meziane Ighil et le premier lycée à avoir expérimenté la formule sport/études, que j'ai commencé à jouer au football au stade Zioui... Tout cela, je ne l'oublie pas. Pourtant, il y a deux jours seulement, j'ai réalisé une interview avec Michel Platini (président de l'UEFA et ancien joueur français, ndlr) que je ne voyais qu'à la télévision quand j'étais jeune. Pas plus tard que ce matin (entretien réalisé samedi, ndlr), j'ai fait une interview avec Boniek. Cela ne m'a pas fait oublier d'où je viens et comment j'ai débuté mon chemin. Je n'ai pas oublié que j'ai commencé dans la Radio nationale avant d'être aujourd'hui à Varsovie (rires).
En embrassant ce métier, vous étiez-vous imaginé arriver à un tel niveau de notoriété ?
J'aimais le sport, mais aucune personne ne peut être sûre de pouvoir réaliser tous ses rêves. J'avais commencé par pratiquer le sport, mais je ne m'attendais ni à aller loin dans le sport ni à arriver à ce niveau dans le métier de journaliste. Disons que des circonstances m'ont servi. Beaucoup d'Algériens n'ont pas eu la chance de réaliser ne serait-ce qu'une partie de ce que j'ai pu réaliser. Je mets ma réussite sur le compte de la providence et des prières de mes parents, mais aussi de mon labeur car j'ai beaucoup veillé et travaillé pour en arriver là. Des choses pareilles ne viennent pas comme ça. Il faut toujours consentir de grands sacrifices afin d'atteindre des objectifs importants.
Quel a été le tournant qui a changé le cours de votre carrière professionnelle ?
Je pense que c'est la chaîne saoudienne MBC. J'étais le premier journaliste de télévision algérien à quitter l'Algérie pour exercer à l'étranger.
Vous êtes donc parti à l'aventure en quelque sorte...
Oui, c'était aventureux de ma part. MBC voulait créer une grande chaîne d'information, une sorte de CNN arabe. L'idée était venue des Etats-Unis d'un cheikh qui avait demandé au roi Fahd, que Dieu ait son âme, de l'aider financièrement parce qu'il voulait faire une révolution de l'information. Il a eu ce qu'il voulait du fait de ses relations privilégiées avec le roi saoudien. La chaîne était basée à Londres et j'étais l'un des premiers à avoir lancé cette chaîne. Personne ne prévoyait que cette chaîne connaîtrait la réussite, mais avec l'apport et les efforts de beaucoup de journalistes de tous les pays arabes, égyptiens, soudanais, jordaniens, saoudiens, tunisiens, marocains, elle a réussi. Nous représentions une petite Ligue arabe à Londres. C'était le tournant qui m'a fait connaître dans le monde arabe.
Aujourd'hui, nous constatons qu'il y a une dizaine d'Algériens dans le staff d'Algériens présent en Pologne et en Ukraine pour la couverture de l'Euro. Peut-on dire que vous êtes celui qui leur a ouvert la voie ?
Je ne peux pas dire cela. C'est juste que c'est mon destin. Allah a écrit un destin à chacun de nous et, quoi que nous fassions, rien ne peut se faire sans la volonté d'Allah. Disons que j'ai été un facteur motivant pour mes compatriotes et que j'ai donné une idée aux frères arabes des pays du Golfe sur les capacités du journaliste algérien. Beaucoup de mes compatriotes ont fait leurs preuves après moi sur les chaînes satellitaires et cela démontre qu'il n'y a nul besoin de coups de pouce ou d'intrigues pour travailler dans ces chaînes et qu'il suffit juste d'être et de donner la preuve de ses compétences et de montrer ce qu'on peut apporter de plus à la chaîne. Il faut apporter du nouveau et se distinguer par rapport aux autres. Chacun de mes collègues a ses atouts, ses particularités, mais ils représentent tous l'école algérienne.
Avec le niveau dans lequel vous évoluez, imaginez-vous revenir un jour à la Télévision algérienne ?
Pourquoi pas ? Je suis passé successivement par la Radio algérienne, la Télévision algérienne, MBC, Al Jazeera, la télévision du Qatar, la chaîne Abu Dhabi Sport et Al Jazeera Sport avec le poste de directeur du bureau de la chaîne en Espagne. Tout est possible dans la vie. Pourquoi ne pas revenir un jour à la Télévision algérienne pour lui rendre un peu de ce qu'elle m'a donné ? Je suis issu de l'école algérienne et je suis redevable envers mon pays. Je suis aussi fier de savoir que les Algériens suivent les programmes d'Al Jazeera Sport et qu'ils suivaient mes programmes dans les chaînes où j'ai travaillé avant, et j'espère constituer un exemple pour eux. Pour peu qu'on donne les moyens au jeune Algérien, il pourra exposer son potentiel et donner des choses inattendues. A la Télévision algérienne, il y a des compétences qui ont juste besoin d'espaces de liberté et de moyens. Nous avons bien vu qu'avec des moyens rudimentaires, la Télévision algérienne a réalisé des choses intéressantes, mais elle reste encore loin comparativement à d'autres chaînes arabes, qui étaient pourtan à la traîne à une certaine époque et qui ont fait de très gros progrès alors que notre Télévision a stagné.
Quand vous rencontrez des stars du football et que vous leur apprenez que vous êtes Algérien, quelle est leur réaction ?
Franchement, j'ai passé beaucoup de moments avec Arsène Wenger, Aimé Jacquet et plusieurs stars espagnoles, notamment Buyo, et j'ai réalisé des interviews avec de grands noms du football comme Ruud Gullit et José Mourinho qui, justement, est notre surprise pour nos abonnés puisqu'il est consultant à Al Jazeera pour l'Euro-2012. Quand je parle de l'Algérie à tous ces gens-là, ils évoquent inévitablement Rabah Madjer. Par exemple, Mourinho m'a dit que, quand il était jeune, il était supporter du FC Porto et il avait vu Madjer inscrire son but du talon. Là, vous me donnez l'occasion d'exprimer mes regrets qu'une personnalité comme Madjer, un enfant de l'Algérie, ne soit pas exploité dans son pays. Pourquoi ne pas faire en sorte qu'il s'implique dans le sport et le football algérien ? En Zambie, on voit que c'est Kalusha Bwalya qui est président de la Fédération zambienne de football et il a réussi à mener la sélection zambienne à remporter la Coupe d'Afrique des nations. En Algérie, on n'arrive pas à tirer profit de ceux qui ont servi le football algérien. Où sont les générations des années 80 et 90 ? Ceux qui dirigent le sport algérien ne sont pas des sportifs.
Parlons, justement, du football algérien actuel. Que pense Lakhdar Berriche, en tant que journaliste et en tant qu'Algérien, de la sélection nationale ?
Franchement, je suis loin de la sélection nationale, même si je connais quelques joueurs qui la composent et que j'ai aidé, d'une manière ou une autre, certains d'entre eux à venir en sélection. Je pense que la sélection actuelle est capable de réaliser de grands résultats. Seulement, il ne faut pas se contenter de ramener des joueurs qui ont été formés à l'étranger. Il y a des joueurs valables dans le championnat algérien. Ça me fait mal qu'on parle en Algérie de professionnalisme alors que les clubs ne possèdent même pas de stade. Ça me fait mal de voir de beaux stades en Ukraine et même au Maroc et en Afrique du Sud, alors que l'Algérie n'en possède pas. A chaque fois qu'un match de l'Algérie approche, on se demande quel stade offre les commodités pour l'abriter. Il n'y a pas de professionnalisme en Algérie. Il n'y a pas d'infrastructures. Je ne parle pas seulement des stades de football. Je parle aussi des piscines et des salles omnisports. Comment développer le sport sans infrastructures ?
Un mot sur la couverture de l'Euro. Qu'avez-vous préparé comme surprises pour le public algérien, en sus de la présence de José Mourinho comme consultant ?
Al Jazeera Sport réserve toujours des surprises à ses abonnés. Déjà, nous diffusons en exclusivité les matches de l'Euro à l'adresse du public arabe. Nous espérons être à la hauteur des attentes du public algérien et arabe de manière générale. Nous n'avons plus l'ambition de concurrencer les Arabes. Nous voulons également concurrencer les grands bouquets étrangers comme Canal+. Nous promettons d'offrir un produit de qualité. Cette compétition sera aussi une opportunité pour confirmer un saut qualitatif au niveau arabe et même mondial. Nous voulons aussi prouver qu'il ne suffit pas de détenir les droits de diffusion pour être le meilleur. D'autres chaînes avant nous détenaient les droits de diffusion de tels tournois, mais ils n'ont pas excellé dans la qualité. Nous promettons que nous apporterons toujours des nouveautés et qu'il y aura toujours avec nous de grands noms du football qui nous faisaient rêver quand ils jouaient et qui seront cette fois dans nos studios.
On termine par un sujet particulier : on dit que vous êtes originaire de la wilaya de Blida et que vous êtes supporter de l'USMB...
Non, c'est faux.
C'est, donc, une réputation fallacieuse que vous traînez...
Lorsque j'étais à la Télévision algérienne, je couvrais beaucoup de matches de l'USM Blida. Je suis né à Alger, mais mes origines sont d'Aïn Bessam, une ville distante d'une centaine de kilomètres d'Alger. Elle relevait avant de la wilaya de Médéa, puis d'Alger et maintenant de Bouira. Un jour, une banderole avait été accrochée au stade Brakni de Blida sur laquelle il était écrit en français : «Nous aimons à jamais Lakhdar Belloumi et Lakhdar Berriche» et cette banderole était passée en direct à la Télévision. Plusieurs confrères, notamment Benyoucef Ouadia, m'avaient demandé : «Pourquoi cette banderole ?» J'avais répondu en toute naïveté : «Parce que les gens de Blida sont hospitaliers. Ils nous offrent toujours des fleurs et nous invitent à chacune de nos couvertures à boire une Orangina. Allez plus souvent à Blida et vous verrez qu'on vous aimera là-bas comme on m'aime.» Cela dit, je précise encore une fois que je ne suis pas originaire de Blida, mais d'Aïn Bessam, une région révolutionnaire dont je suis fier.
Puisque vous avez fait vos études à Hussein-Dey et que vous avez joué à Zioui, doit-on comprendre par-là que, jeune, vous supportiez le NAHD ?
Non. Je suis natif d'El Harrach. J'habitais à Djenane Mabrouk, un quartier situé entre El Harrach et Hussein-Dey. A ma naissance, nous habitions à Boubsila, tout près du quartier La Montagne, mais comme je suis né à l'hôpital Parnet, j'ai été enregistré à l'état civil dans la commune de Hussein-Dey. Depuis ma tendre enfance, j'étais supporter de l'USM El Harrach du temps où le club s'appelait USMMC, avec des joueurs tels Bougueffa, Ramit, Selmi, Tahar, Hadjroun. Il m'arrive d'en croiser quelques-uns aujourd'hui. Je n'ai jamais montré mon penchant pour ce club lorsque je travaillais en Algérie, mais je suis fier d'être un supporter de l'USMH, qui a été et restera une école de football. J'espère seulement que la gestion, que ce soit dans ce club ou dans tous les autres d'un grand niveau professionnel profite de l'embellie financière que connaît l'Algérie pour bâtir des infrastructures. Ce n'est pas normal que l'USMH, le MC Alger, la JS Kabylie et bien d'autres clubs ne possèdent pas leurs stades. Comment, dès lors, parler de professionnalisme ? Je suis confiant quant au fait qu'il y aura un nouveau départ pour le football algérien avec la sélection actuelle qui possède des jeunes ayant juste besoin de soutien. Les médias algériens doivent se montrer patients avec cette sélection qui est encore jeune.


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