L'Espagne l'a fait ! Les joueurs de Rafael Del Bosque ont réalisé un triplé historique en devenant champion d'Europe des nations après l'avoir été lors de la précédente édition en 2008. Stade : Olympique de Kiev (Ukraine) Affluence : nombreuse Arbitres : Proença, Miranda, De Sousa (Portugal) Avertissements : Piqué (25') (Espagne) ; Barzagli (45') (Italie) Buts : Silva (14'), Alba (41'), Torres (84'), Mata (88') (Espagne) Espagne : Casillas, Arbeloa, Alba, Ramos, Piqué, Alonso, Busquets, Xavi, Iniesta (Mata 87'), Silva (Pedro 59'), Fabregas (Torres 75'). Entraîneur : Rafael Del Bosque Italie : Buffon, Abate, Chiellini (Balzaretti 21'), Barzagli, Bonucci, Marchisio, De Rossi, Pirlo, Montolivio (Motta 57'), Cassano (Di Natale 46'), Balotelli. Entraîneur : Cesare Prandelli L'Espagne l'a fait ! Les joueurs de Rafael Del Bosque ont réalisé un triplé historique en devenant champion d'Europe des nations après l'avoir été lors de la précédente édition en 2008 et avoir, entre les deux, remporté la Coupe du monde. Trois sacres majeurs de suite, c'est une grande première. Autant le dire clairement : les Espagnols ne l'ont pas volé. Hier soir, au stade olympique de Kiev, ils ont fait taire toutes les critiques qu'ils ont essuyées durant le tournoi en étalant le football chatoyant, agréable et efficace qui a fait sa marque de fabrique et en écrasant l'Italie, dont la défense est pourtant loin d'être une passoire, 4-0. Le premier match ne s'est pas réédité En observant les premières minutes du match, on croit revoir la première période de la rencontre qui avait opposé les deux équipes le 12 juin à Gdansk, lors de la phase des poules : l'Espagne attaque et tente de percer la muraille italienne. Serait-ce la réédition du même match ? L'éventualité était d'autant plus grande que Rafael Del Bosque a aligné le même onze, avec Cesc Fabregas c'est-à-dire sans avant de pointe de métier. Cependant, les Espagnols se montrent cette fois plus réalistes. Avant même la fin du premier quart d'heure, ils parviennent à ouvrir la marque par David Silva qui, de la tête, profite d'un excellent service de Fabregas, suite à un débordement sur la droite, pour battre Gianluigi Buffon (14'). Au moins, le scénario du premier match n'a plus aucune chance de se reproduire, puisque les Italiens sont désormais obligés de faire le jeu. D'ailleurs, ils obtiennent vite une occasion sur un corner botté par Pirlo et qui voit le gardien de but espagnol Iker Casillas écarter le ballon du bout des doigts alors que Chiellini allait catapulter le ballon de la tête (18'). Casillas se distingue encore par trois fois en interceptant, à la 27', un centre dangereux de Balzeretti (rentré à la place de Chiellini), en captant un tir de Cassano une minute plus tard et en boxant le ballon sur une frappe tendue de Marchisio (32'). L'Espagne ne fait que laisser passer l'orage car elle toujours aussi dangereuse. Elle se charge de le montrer par Jordi Alba qui, lancé à la limite du hors-jeu par Xavi, se retrouve seul face à Buffon à qui il ne laisse aucune chance (41'). Avant même la mi-temps, les Espagnols posent une main sur le trophée. Blessure de Motta, le tournant Au retour des vestiaires, l'entraîneur italien Prandelli fait le ménage : il fait remplacer Cassano, plutôt effacé, par Di Natale, puis, dix minutes plus tard, Montolivio par Motta. Les Italiens se montrent plus entreprenants, mais la défense espagnole (qui était déjà la meilleure du tournoi avant même la finale) veille au grain, à l'image d'un Casillas qui démontre qu'il est actuellement le meilleur gardien de but au monde, comme sur cet arrêt face à Di Natale (51') qui aurait pu être le tournant du match. En fait, le tournant est la blessure de Motta, victime d'un claquage, qui sort à la 61' et laisse ses coéquipiers terminer à dix. C'est la conséquence de la précipitation de Prandelli à effectuer les trois changements réglementaires. A partir de là, il n'y a presque plus de match tant la suprématie technique des Espagnols, alliée à leur supériorité numérique, était flagrante. Ils font un petit festival de passes courtes à une touche de balle, avec un Xavi retrouvé et un Fabregas très véloce comme chefs d'orchestre. Mata, 1 but pour 6 minutes jouées dans l'Euro ! A ce tir, le troisième but inscrit par le remplaçant Fernando Torres est anecdotique. Symbole de la suprématie flagrante de l'Espagne hier : Juan Mata, qui n'avait encore joué aucune minute depuis le début de l'Euro, est non seulement incorporé à trois minutes de la fin du temps réglementaire, mais il se permet même le luxe d'inscrire le quatrième but une minute seulement après avoir foulé le terrain. 1 but pour 6 minutes jouées (en comptant les 3 minutes du temps additionnel), il fallait le faire ! L'Espagne est sacrée ainsi championne d'Espagne, confirmant qu'elle est bien en train d'inscrire l'une des plus grandes légendes de l'histoire du football. ------------- Même la finale n'a pas encouragé les Italiens à se déplacer Depuis le début de l'Euro-2012, trois sélections ont été soutenues par une faible galerie : la Grèce, la France et l'Italie. Si l'absence des supporters de la première nommée peut s'expliquer par la crise économique qui a frappé de plein fouet le peuple grec, celle des fans de la France et de l'Italie est injustifiée. Hier, bien que les Italiens aient joué la finale, leurs supporters étaient beaucoup moins nombreux que ceux de l'Espagne. Il y en a qui n'y croyaient pas, d'autres qui n'en ont pas les moyens Questionné à ce sujet, un Italien, habitué des phases finales de l'Euro, nous en a donné l'explication : «En Italie, les supporters les plus fidèles sont ceux du Sud. Or, ils sont pauvres et, avec la crise économique, ce n'est pas donné pour eux de se payer un déplacement et un séjour en Pologne et en Ukraine. Quant à ceux qui avaient les moyens d'y aller, il y en a qui n'ont pas cru en leur équipe et d'autres qui ont préféré dépenser leur argent en partant en vacances.» A cause d'eux, le stade n'était pas rempli L'absence d'une forte galerie de supporters italiens a fait que le stade olympique de Kiev n'était pas plein hier, alors qu'il s'agissait d'une finale. De nombreux sièges dans le virage réservé aux Italiens étaient inoccupés. Cela dit, il y avait des sièges vides dans les quatre coins du stade, mais les «trous» du côté italien étaient les plus flagrants. Cela fera certainement réfléchir l'UEFA sur la manière d'inciter, à l'avenir, les supporters des sélections participantes à venir en masse. Khalef, consultant le plus utilisé durant l'Euro Les chaînes de télévision ayant acquis les droits de diffusions des matches de l'Euro-2012 se sont toutes attaché les services de consultants de renommée afin de disséquer et analyser les matches de la compétition. De grands noms (anciennes gloires du football, entraîneurs et anciens sélectionneurs) ont été mis à contribution tout au long du tournoi. Cependant, le plus utilisé a été l'Algérien Mahieddine Khalef, consultant à Al Jazeera Sport. En effet, depuis que le tournoi a commencé, il n'y a que 4 jours où il n'a pas travaillé, que ce soit en analysant un match en direct ou en participant à des émissions d'avant et ou d'après-match. Hier encore, c'est à lui et à Alessandro Altobelli qu'a échu l'honneur de faire le bilan de l'Euro-2012 lors d'une émission en direct de deux heures diffusée après la finale. ------------- Une cérémonie de clôture à la gloire du foot Alors que la cérémonie d'ouverture avait été plutôt folklorique avec une prédominance de la musique en l'honneur du pianiste polonais Frédéric Chopin, celle de clôture a été plus imagée, avec des fresques à la gloire humaine du football en tant que sport et également élément de distraction, sous forme de pied inscrivant un but sous le regard d'une personne qui sourit et apprécie. La chanteuse Oceana, interprète de la chanson officielle de l'Euro-2012, Endless Summer (Un été sans fin), en a chanté un couplet. ------------- Les Espagnols avec familles et bagages A l'occasion de la finale, les familles des joueurs et entraîneur de la sélection espagnole sont venus en nombre pour soutenir les leurs. Hier, le sélectionneur Rafael Del Bosque a vu débarquer son épouse et ses enfants. Alvaro Arbeloa et Raul Albiol ont vu l'arrivée de leurs frères alors que le gardien de but Pepe Reina, pourtant non titulaire, a vu son père venir assister à la finale. ------------- Aragones était là Sélectionneur de l'Espagne lors du sacre à l'Euro-2008, Luis Aragones était l'un des invités d'honneur de la finale d'hier. Il est indéniable qu'il a été pour beaucoup dans la construction de la sélection espagnole qui a dominé le football durant de nombreuses années. D'ailleurs, son successeur, Rafael Del Bosque, ne manque aucune occasion de lui rendre hommage. ------------- Même le tennisman Almagro est venu Il n'y a pas que les footballeurs qui s'intéressent au football. Même les champions des autres sports s'y intéressent. En Espagne, on sait que le tennisman Rafael Nadal est un dingue de la Roja (il paraît même qu'il était présent hier au stade olympique de Kiev pour la finale, profitant de son élimination précoce dans le tournoi de Wimbledon), mais son compatriote et non moins tennisman Nicolas Almagro l'est tout aussi. Ce dernier était présent à Kiev pour supporter les Espagnols. ------------- Le drapeau algérien, évidemment ! Il y a eu très peu de matches durant cet Euro où le drapeau algérien n'était pas présent dans les stades. Que ce soit en Pologne ou en Ukraine, l'emblème national s'est souvent affiché, comme lors de la séance des tirs au but mercredi passé à Donetsk entre l'Espagne et le Portugal où il était juste derrière le but où s'effectuait les tirs. Hier, il était encore une fois présent dans la reine des rencontres : la finale. Il trônait allègrement en haut de la deuxième tribune.
