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Liassine Cadamuro : «Ma fracture à la cheville, c'est du passé !»
Publié dans Le Buteur le 24 - 07 - 2012

«Je préfère respecter les Libyens et les laisser décider du lieu du match»
Liassine Cadamuro était à l'accueil, toujours souriant, comme il nous a habitués. Dès qu'il a foulé le terrain d'entraînement, il nous a rassurés quant à sa blessure à la cheville. Il court, il tape dans le ballon comme s'il n'avait pas eu de fracture. Fini les béquilles et les vacances. L'international algérien est prêt pour une saison de confirmation. Avec une nouveauté de taille : s'imposer carrément dans l'axe, comme nous l'a aussi confirmé son entraîneur. Un détail qui ne laissera pas Halilhodzic insensible, lui qui cherche à parer à cette fragilité défensive qui rend un peu vulnérables les Verts...
Vous avez quitté le stage des Verts à la suite d'une blessure à la cheville. Comment ça va aujourd'hui ?
Pour le moment, tout va bien, je ne ressens plus aucune douleur. Je suis très content que ça évolue de la sorte. J'ai repris les entraînements avec le groupe le plus normalement du monde.
Depuis combien de temps vous êtes-vous débarrassé de ces douleurs ?
Je n'ai plus de douleurs depuis le 1er juillet exactement, c'était la veille de mon retour à Saint Sébastien. Je ne savais pas si ça allait tenir le coup ou pas. C'est vrai que je n'avais plus mal, mais je n'avais pas eu le temps de tester ma cheville. Je ne savais donc pas si j'allais bien répondre à la charge du début de saison avec le groupe. J'avais un peu peur, j'avais des appréhensions par rapport à cela, mais à mesure que je m'entraînais, je voyais que je pouvais y aller un peu plus sans crainte. J'étais vraiment soulagé par la suite. Je suis très content aujourd'hui, parce que je n'y pense plus. Pour moi, c'est du passé tout cela. Je suis passé à autre chose.
Vous vous entraînez avec la charge maximale aujourd'hui ?
Oui, j'ai demandé au coach de m'entraîner comme les autres et ne pas m'accorder de traitement de faveur par rapport à ma blessure. Je voulais voir si ma cheville pouvait répondre et supporter la charge. Et pour le moment, on peut dire que ça répond. Tant mieux donc si je peux enchaîner les entraînements et les matchs de préparation avec le club.
Pour le club, on peut dire que votre blessure est bien tombée puisque c'était la fin de la saison ; mais pas avec les Verts, malheureusement...
Malheureusement oui. Je n'avais qu'une envie, celle de jouer ces matchs avec les Verts. C'était très important pour moi d'être avec le groupe à Alger et me battre pour le drapeau. Je tenais tant à être de la partie, jouer en Algérie, devant le peuple algérien.
Ça vous a cassé un rêve ?
Exactement ! Ça m'a cassé un rêve que je faisais depuis la toute première fois où j'ai pris conscience que j'allais avoir l'honneur de porter le maillot algérien, devant la nation, devant tout le peuple. J'avais vraiment très envie d'y être, puisque je restais sur cette «frustration» d'avoir joué mon premier match en sélection en dehors du pays, même si l'honneur de porter le maillot vert reste le même, bien évidemment. Alors, le lendemain, au moment de quitter le groupe, c'est sûr que c'était dur à digérer. Partir sans avoir joué, sans avoir réalisé ce rêve, ni prouvé mes qualités... Ce n'était pas ce que j'avais prévu. Mais il a fallu que je l'accepte et revenir à la réalité pour me soigner le plus vite possible, en attendant des jours meilleurs...
Comment reçoit-on une telle nouvelle, quand le médecin est venu vous voir pour vous annoncer votre forfait ?
Au début, je n'y croyais pas trop. Je me suis dit que peut-être ça va changer, que ça va évoluer vite dans le bon sens... Mais plus je passais les examens, plus ça confirmait le premier diagnostic du médecin qui était une fracture. J'étais triste et déçu à la fois. J'avais la rage, beaucoup d'émotions négatives on va dire... parce que je n'avais pas envie de partir, je n'avais pas envie d'avoir cette blessure, surtout pas à ce moment ! Je n'avais qu'une envie, c'est d'être bien physiquement et profiter de l'honneur d'être en sélection d'Algérie. Quand c'est tombé, c'était franchement difficile à avaler. Je me souviens, j'étais avec Mehdi Mostefa à l'hôpital. Il m'a réconforté et je voulais bien le croire, tellement c'était dur à supporter.
La famille aussi a été déçue de ne pas vous voir jouer ces matchs...
Oui, c'est sûr ! J'ai eu mes proches au téléphone et ils étaient tous aussi déçus que moi. Mais ils m'ont dit d'accepter ce sort. Je n'avais pas d'autre choix que d'accepter cette fichue blessure et quitter le groupe malgré moi. C'était énervant.
Après, vous aviez discuté avec Vahid Halilhodzic de votre blessure. Il était comment l'échange ?
Le coach était aussi déçu. Il était désagréablement surpris par la nouvelle, parce que lui aussi pensait que ça allait évoluer de manière positive. Il ne pensait pas que c'était aussi grave. Il m'a dit par la suite que c'était dommage pour tous et qu'il fallait que je me soigne bien pour pouvoir récupérer et être prêt pour les prochaines échéances.
Comment jugez-vous l'ambiance au sein du groupe ?
Je vous assure que l'ambiance est très bonne et je pense que ça se sent aussi sur le terrain. On s'entend tous très bien, sur le terrain et en dehors. C'est cela qui fait aussi notre force. Des joueurs qui ne s'entendent pas bien en dehors du terrain n'ont pas d'affinités. C'est partout pareil. Quand on voit les matchs qu'on faisait même aux entraînements, on se rend vite compte que c'est agréable, malgré l'intensité du jeu. On cherche la perfection, mais toujours dans la bonne humeur. On sait ce qu'on doit faire aussi. Sur le terrain, on le sent. Je l'ai vécu avant le match contre le Niger et je pense que tout le monde qu'on était heureux d'être ensemble et de gagner pour le peuple.
Vous êtes restés en contact durant l'été ?
Oui, avec l'ensemble des joueurs, surtout ceux qui jouent en Espagne, avec Ryad (Boudebouz) et un peu tout le monde. Les contacts se sont beaucoup renforcés et avec le temps, ce sera encore davantage. Ce groupe a un projet sérieux et un défi important à relever. On en est bien conscients.
Comment avez-vous vécu vos retrouvailles avec Ryad Boudebouz ?
(Il sourit). Avec Ryad, on se connaît depuis l'âge de 14 ans. On était déjà ensemble au centre de formation de Sochaux. Qu'est-ce qu'on ne s'est pas marrés lors de nos retrouvailles en sélection ! On s'est rappelés tous les souvenirs vécus ensemble. On était dans la même galère là-bas, mais c'était formidable de se retrouver ensemble quelques années plus tard sous le même maillot du pays de l'Equipe nationale. Qui l'aurait cru ?
Y a-t-il une grosse différence entre ce que vous aviez entendu et ce que vous avez trouvé au sein de la sélection nationale ?
Non, non, tout ce que j'avais entendu de l'extérieur, je l'ai retrouvé une fois dedans. On m'avait dit qu'il y avait une très bonne ambiance et que tout était très bien organisé et j'ai trouvé exactement ça. L'équipe d'Algérie est très bien structurée à tous les niveaux. On se sent respecté pleinement. On sent qu'on est dans un cadre organisé. De plus, j'ai confirmé ce que j'entendais dire au sujet de la ferveur des supporteurs. Le peuple algérien est vraiment à fond derrière sa sélection nationale. Quand on est loin, on n'a qu'une seule envie, celle d'y retourner le plus tôt possible. Dès qu'on s'éloigne de la sélection nationale, on s'impatiente d'y retourner. C'est très, très fort comme sentiment. Un pur bonheur et une grande fierté. Oui, c'est comme ça que je le définirai. De la fierté !
Après votre séjour en Gambie, vous aviez dit : «Plus jamais je ne me plaindrai». C'était une leçon de vie ?
Avant d'aller en Gambie, je n'avais jamais foulé le sol du continent africain. Je n'avais pas d'idée précise sur la vie que pouvaient mener les gens en Afrique sub-saharienne, notamment. Une fois sur place, j'ai vu la vraie misère comparée à la vie qu'on peut mener en Europe. Mais malgré toute cette misère, j'ai vu les gens se contenter du peu que le destin leur a donné. Ils acceptent et s'accommodent du minimum vital et surtout, surtout, ils gardent le sourire, ils gardent ce magnifique sourire qui leur fait oublier la vie inconfortable dans laquelle ils vivent. C'est incroyable ! C'est dans ce sens que j'ai dit que je ne me plaindrai plus jamais pour des bêtises et des futilités. Aujourd'hui, je prends la vie du bon côté.
C'est une leçon de vie...
Oui, c'est une vraie leçon de vie. Une grosse claque qui m'a réveillé d'un coup. Tu arrives là-bas, tu vois cette misère et les gens qui t'abordent avec un large sourire, malgré ce qu'ils vivent, et toi tu sais que tu as tout ce qu'il faut chez toi et tu es tout le temps en train de te plaindre. Pour moi, c'est une belle leçon de vie...
A vous entendre parler, vous ne demanderez plus jamais d'augmentation de salaire...
(Il éclate de rire). Non, mais c'est vrai. Les footballeurs sont très bien payés. Il faut prendre ce qu'on a et s'en contenter. C'est indécent de vouloir toujours avoir plus. Mais c'est la bizarrerie de la vie. Des fois, on perd les pédales et c'est un peu malheureux...
Plus sérieusement, est-ce que cela vous interpelle dans votre conscience pour aider les nécessiteux par le biais d'une association, maintenant que vous êtes du bon côté de la barrière ?
Oui, c'est un vrai objectif. J'ai cela en tête depuis un moment déjà. Mon but est d'aider les gens qui sont dans le besoin. Je suis en train de voir comment le faire. Ça met un peu de temps, mais c'est sûr que je le ferai bien un jour. C'est la moindre des choses, après avoir été gâté par la vie.
Vous le ferez peut-être par le bais d'une association caritative basée à Bou Smaïl ?
Oui, avec grand plaisir. Ce serait vraiment bien de démarrer ce projet dans cette ville qui a vu naître ma grand-mère, ma mère et mes oncles maternels. J'attends avec impatience que ça se matérialise. La symbolique ne sera que plus grande. C'est le point de départ de ma famille...
Comment a-t-on vécu tout cela chez vous ?
(Il sourit largement en remuant la tête). Ils sont tous fiers de moi. Le maillot de ma première sélection est encadré et accroché sur le mur à la maison. C'est une énorme fierté. Je ne peux pas vous le décrire avec des mots. Ce n'est pas quelque chose de palpable. C'est indescriptible. C'est dans les yeux de mes proches que je le vois. Quand je vois ma grand-mère et la fierté qu'elle a de me voir défendre le maillot de l'Equipe nationale... (Il respire un bon coup). Elle est très heureuse, elle regarde tous les matchs (il sourit encore). C'est énorme ! C'est mortel ! Moi, je... C'est le bonheur tout simplement. J'espère vite y retourner pour revivre tout cela. J'attends impatiemment ma convocation pour le match face à la Libye. J'espère vraiment y être.
Vous n'avez pas un peu de crainte par rapport à tout ce qui se passe en Libye, justement ?
C'était pareil aussi pour le match contre le Mali. Mais à vrai dire, ce n'est que du football. Personnellement, j'estime que les autorités libyennes sont les mieux placées pour décider du lieu du match. J'ai envie de les respecter en leur faisant totalement confiance. A leur place, je n'aurais pas aimé qu'on me sous-estime en me dictant des choses comme ça. Ils savent ce qu'il y a de mieux à faire pour la sécurité de leurs joueurs et celle de leurs hôtes. Donc, s'ils décident qu'on peut jouer en Libye, on jouera là-bas. Je n'ai pas d'appréhensions dans ce sens. Et puis, on a bien vu contre le Mali que ce n'était pas un avantage de jouer sur terrain neutre.
Le mercato a révélé l'intérêt de trois grosses écuries françaises à votre égard : Toulouse, Montpellier et Marseille. C'était vrai tout cela ?
Oui, c'était vrai et ça ne me rend que fier d'être sollicité par des clubs comme le TFC, l'OM ou Montpellier. C'est mon agent qui m'a fait part de ces contacts. Mais comme disait mon coach, on a un contrat avec la Real Sociedad et on doit l'honorer jusqu'au bout. Personnellement, je suis très content d'être à Saint Sébastien. Je ne vois pas pourquoi je changerai de club. Je joue dans l'un des meilleurs championnats au monde et je veux continuer l'aventure avec la Real. Mais c'est vrai que c'est valorisant d'être suivi par ces clubs. Que ce soit un club de Ligue 1 ou autre, c'est toujours gratifiant d'apprendre qu'on s'intéresse à moi.
Philippe Montanier a dit que vous êtes la révélation de la saison à la Real Sociedad ; un commentaire ?
Eh bien, il va falloir que je le prouve sur le terrain et ne pas me contenter seulement des éloges du coach. C'est une grande confiance qu'il me fait, certes, maintenant c'est à moi de lui montrer qu'il ne s'est pas trompé à mon sujet. C'est vrai que c'est valorisant, c'est gratifiant d'entendre son coach faire une telle déclaration. Cela confirme que je suis sur la bonne voie, que j'avance. Mais le chemin reste encore long pour arriver tout en haut. Je dois continuer à bosser comme je le fais pour confirmer.
Est-ce que le regard des gens et des coéquipiers a changé depuis que vous alignez ces belles prestations ?
Forcément, il a changé par rapport à la première année. Le coach nous avait dit qu'il ne ferait pas de différence entre un joueur qui a plusieurs années en Liga et un autre qui débute sa carrière et il a tenu parole. Il m'a lancé dans le bain contre le grand Barça, en tant que milieu droit. Je crois que dans le monde entier, je n'en trouverai pas deux comme lui. Qui lancerait un jeune dans un poste qui n'est pas le sien, de surcroît face à l'équipe de Barcelone ? Avec Michel Troin (adjoint de Montanier, ndlr) puisqu'ils sont deux à m'avoir fait confiance, je ne crois pas pouvoir trouver une meilleure marque de confiance.
C'est vrai que c'était assez osé de vous lancer pour votre premier match en pro contre le Barça. Quels souvenirs gardez-vous du moment où il vous a appelé ?
Franchement je n'avais pas calculé. J'étais tellement concentré que je ne me suis pas posé la moindre question. Je rentre à droite et je me lance dans la bataille. On ne se soucie pas de l'ambiance qu'il y a autour. On est dans une bulle et on se dit que c'est le match de sa vie. Il faut le jouer comme si c'était le dernier, non pas seulement le premier.
Surtout face à Messi...
Eh bien Messi, il faut le stopper ! Mais ce n'est jamais évident avec lui. Il y a aussi les autres comme Xavi, Inesta, Villa... Tout le monde est puissant dans cette équipe du Barça. Je me rappelle que je n'avais joué que 25 minutes pour mon premier match, mais quand l'arbitre a sifflé la fin, j'étais épuisé, c'était comme si j'avais fait 90 minutes ou plus. Ils font circuler le ballon tellement vite que tu n'as pas le temps de te reposer. Tu es constamment en alerte. C'est ça qui est fatigant avec le Barça. Ça va trop vite avec eux. Mais c'est là aussi que j'ai compris combien je devais travailler plus pour atteindre le très haut niveau. C'est un repère important pour un jeune qui démarre sa carrière.
C'est qui le plus dur à jouer, le Real ou le Barça ?
Pour moi, c'est plus le Barça avec son jeu fait de passes interminables qui te font courir sans arrêt. Le Real Madrid, c'est plus direct, en profondeur. Le Barça, c'est le Tiki-Taka, un jeu rapide à une touche de balle qui te fatigue plus quand tu es en face.
Y a-t-il une culture locale en Espagne de ce Tiki-Taka, même dans les autres clubs comme le vôtre ?
Oui, on essaie tous de jouer comme ça dès l'équipe réserve. On nous apprend par exemple à relancer proprement du gardien, à partir des défenseurs centraux ou du milieu de terrain si c'est possible et ne jamais lancer le ballon devant comme cela se fait ailleurs. Quand on voit le Barça, c'est ce qu'ils font depuis le gardien en gardant le ballon un max de temps pour fatiguer l'adversaire, avant de lancer leurs attaques. Les autres équipes essaient donc de les copier, parce que c'est un jeu plaisant, beau à voir et surtout efficace à la fois. Le principe est simple : plus tu as le ballon, plus tu as des chances de marquer. On essaie tous de faire pareil, mais n'est pas le Barça qui le veut.
Avec Montanier, vous jouez à gauche, à droite, dans l'axe... vous ne voulez pas vous fixer définitivement à un seul poste ?
(Il sourit). Moi, j'ai toujours dit que mon poste est celui de défenseur central, vu que c'est là que j'ai été formé. Après, ça ne me dérange pas de jouer sur les côtés. Quand on est en phase d'apprentissage, tout est bon à prendre. Je ne me plains pas que je sois latéral droit ou gauche. Tant que je joue, ça me va pour l'instant. Je veux grappiller un maximum de temps de jeu et je ne me mets pas plus de pression que ça.
Avec la réserve de la Real Sociedad, vous jouiez aussi dans l'axe ou en latéral ?
Oui, je jouais dans l'axe et même demi-défensif...
On ne perd pas un peu ses repères quand on change constamment de poste ?
En début de match, oui c'est vrai, parfois on est peut-être un peu hésitant. Mais une fois les dix premières minutes passées, tout rentre dans l'ordre.
Et avec Halilhodzic, vous avez évoqué cela ?
Non, pas trop. Je sais juste que pour le moment, je suis plus localisé à droite en sélection. Mais ça ne me dérange pas de jouer ailleurs. Je reste à la disposition du coach et je me donnerai avec le même plaisir et le même sérieux là où il me demandera de jouer. C'est lui qui décide.
Kadir à la Real Sociedad, c'était vrai ou juste une rumeur ?
Non, on en a bien parlé au club. Le coach le connaît très bien et même les joueurs sont venus me poser la question. Je leur ai dit que c'est un très bon joueur qui peut apporter un plus à l'équipe. J'en ai aussi discuté avec Foued mais sans trop approfondir. Après, je n'ai pas voulu en savoir plus. J'aurais été très heureux de l'avoir avec moi ici.
Vous êtes le parfait exemple du joueur qui ne lâche pas. Vous avez été libéré par Sochaux, puis vous êtes resté 3 ans dans la réserve de la Real. Comment passe-t-on en pro avec toutes ces difficultés ?
C'est beaucoup de travail, mais il faut aussi avoir la chance de tomber sur un coach qui apprécie tes qualités, qui te fasse confiance et qui te donne l'opportunité de jouer pour prouver que tu mérites cet honneur. Et moi, c'est ce que j'ai fait. Je suis resté 3 ans dans l'équipe B. J'ai travaillé, j'ai été sérieux et puis un jour, j'ai été récompensé. Quand le coach m'en a donné l'opportunité, je l'ai bien saisie. Mais il faut beaucoup bosser pour y arriver. C'est vrai qu'au début, tu es loin de la famille, tu ne parles pas la langue, c'était un peu compliqué. Après, tout rentre dans l'ordre avec le temps et la patience.
Que vous a laissé Mikel Aranburu, votre capitaine emblématique qui vient de mettre un terme à sa carrière ?
Mikel Aranburu est à la Real depuis l'âge de 18 ans. C'est le capitaine de la Real. Un exemple de fidélité et de sérieux. Il a connu les bons et les mauvais moments avec le club. Il m'a beaucoup conseillé à mes débuts et je buvais ses paroles, comme on dit. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'il représente. Je n'oublierai pas comment il m'a mis à l'aise en tant que capitaine, à mon arrivée de l'équipe B. Je ne lui serai jamais assez reconnaissant.
Vous avez gagné un de vos derniers matchs par 15 à 0 contre Hendaye. C'était quoi ce match ?
(Il éclate de rire). J'ai joué 60 minutes de ce match. C'était un match commémoratif de l'anniversaire de ce club frontalier. Il était donc important de répondre présent, de jouer à fond pour respecter notre adversaire. Malheureusement pour eux, ils ont pris 15 buts (il rigole encore).
Un mot sur les prestations des Verts lors de leurs derniers matchs ?
Très bonnes ! Les résultats parlent d'eux-mêmes. Qu'est-ce qu'on peut reprocher à une équipe qui met 4 buts dans quasiment tous ses matchs ? C'est super, non ? Je crois que l'équipe est en nette amélioration et elle le sera encore plus dans le futur.
A part contre le Mali...
Déjà que le Mali n'est pas une petite équipe et ça, il ne faut pas l'oublier. En plus, en Afrique, tout le monde est d'accord pour dire qu'il n'y a plus de petites équipes. Toutes les nations se sont renforcées. On ne peut pas dire qu'on ne les avait pas pris au sérieux. Nous avons eu des occasions qu'on n'a pas su exploiter. Mais il reste le match retour à Alger et c'est là qu'on doit faire la différence et montrer notre vraie valeur.
Quelles sont les différences entre les systèmes défensifs de Montanier et d'Halilhodzic ?
Ils sont différents. Avec Vahid Halilhodzic, il nous est demandé de presser haut et que les latéraux soient plus hauts pour presser, alors que Philippe Montanier nous demande plus d'être alignés et de refermer l'axe afin de forcer l'équipe adverse à jouer sur les côtés. Ce n'est pas pareil, mais c'est aux joueurs de s'adapter et d'appliquer les consignes du coach.
Un mot sur le match de la Libye ?
J'espère qu'on va faire un bon résultat et qu'on continuera à progresser afin de nous rapprocher des nos objectifs. Je terminerai cet entretien en souhaitant un bon Ramadhan à tout le peuple algérien.


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