Supervisé samedi par le sélectionneur national Vahid Halilhodzic, le défenseur franco-algérien de la Real Sociedad, Liassine Cadamuro, n'a de cesse de gagner en temps de jeu en équipe première. Cadamuro évoque dans cet entretien son parcours, sa saison et ses ambitions pour l'avenir, en club comme en sélection. Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore parfaitement, pourriez-vous nous raconter votre parcours ? Et bien, j'ai été au centre de formation de Sochaux de 15 ans à 20 ans. J'ai suivi mon cursus là-bas. On a remporté la coupe Gambardella en 2007, et après, à la fin de mon contrat stagiaire pro, j'ai signé un contrat avec la Real Sociedad. J'ai donc rejoint leur équipe réserve. J'ai signé un contrat de deux ans plus une année en option. J'ai finalement décroché un contrat professionnel, et ça fait depuis un an que je suis avec l'équipe première. Je n'ai pas à me plaindre, c'est un rêve qui est devenu réalité, grâce aussi à l'aide d'Antoine Griezmann, un très bon pote. Ça facilite les choses aussi bien sur le terrain qu'en dehors. Quelles sont vos principales caractéristiques sur un terrain ? Je suis un défenseur qui aime bien jouer, relancer proprement. Après, je suis agressif et bon de la tête aussi. Avez-vous des joueurs qui vous inspirent tout particulièrement ? Avant, il y avait Zinedine Zidane, comme tout le monde ! Mais à mon poste, c'était Lilian Thuram. Maintenant, ce sont plus des équipes comme le Barça ou le Real Madrid qui m'inspirent. Vous avez passé 5 saisons à Sochaux. Que retenez-vous de cette expérience dans le Doubs ? Du pur bonheur, franchement. J'ai passé de très bonnes années, on était tous logés à la même enseigne. Que ce soit en dehors du terrain ou sur le terrain, on s'entendait tous très bien. Je pense que c'est pour ça qu'on a eu une bonne équipe. Il y a eu de très bons entraîneurs aussi. En partant, je n'ai pas eu le temps de les remercier. J'aimerais donc reretourner là-bas pour revoir les amis et remercier tout le monde. Comment s'est passé votre départ de Sochaux ? Pour être honnête, Sochaux ne me proposait pas de contrat professionnel. Comme j'arrivais au terme de mon contrat stagiaire pro et que je voulais signer professionnel, j'ai pris le chemin de la Real Sociedad. Mon rêve, c'était de jouer en Espagne. Quand l'opportunité s'est présentée, je l'ai saisie. J'ai d'abord fait un essai au Havre, mais ça n'a pas été concluant. Ça ne m'étonne d'ailleurs pas, vu que je n'ai pas fait de bons tests. Je suis parti ensuite trois jours à la Real Sociedad, je me suis tout de suite senti à l'aise. Avez-vous ressenti de la déception du fait que Sochaux ne vous propose pas de contrat pro ? De la déception, il y en a eu. Mais après, je ne suis pas resté abattu. L'orgueil a repris le dessus, il fallait que je trouve quelque chose. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, il fallait que je relève la tête. Heureusement que j'ai pu arriver à la Real Sociedad. Outre Le Havre, avez-vous été approché par d'autres clubs ? Non. À part Le Havre, aucun autre club ne m'a approché en France. Mais je ne regrette rien. La Real Sociedad m'a donné une belle opportunité, et je ne regrette rien du tout. Je suis très bien ici et j'espère rester ici longtemps. Quel bilan faîtes-vous de votre saison avec la Real Sociedad ? J'ai eu du temps de jeu cette saison. J'ai joué contre le Barça, le Real Madrid ou Séville pour ne citer qu'eux. Pour moi, c'est un rêve devenu réalité. C'est un rêve de pouvoir jouer contre ces équipes-là. L'année dernière, je les regardais à la télé et là je joue contre elles, ce n'est que du bonheur. Le bilan est plutôt positif, même si je n'ai pas encore joué à mon poste, c'est à dire défenseur central. Le coach me fait confiance à d'autres postes, d'un autre côté ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir cette confiance. C'est donc une bonne première partie de saison. La présence de Philippe Montanier et d'Antoine Griezmann est-elle un vrai plus pour vous ? Au niveau de la langue, c'est sûr que ça aide pour communiquer, même si je parle quand même espagnol. C'est sûr que c'est plus facile. Votre objectif est-il de vous imposer dans la durée en Liga, ou aimeriez-vous revenir en France par la grande porte ? Pour le moment, c'est de m'imposer à la Real Sociedad. La Liga, c'est mon championnat. Je me plais vraiment ici, j'espère rester ici. Vous êtes franco-algérien. Quel choix avez-vous fait en ce qui concerne la sélection nationale ? Mon choix est réfléchi depuis longtemps. Pour moi, l'objectif est d'intégrer l'équipe nationale d'Algérie que ce soit à court ou moyen terme. Il y a plusieurs raisons : ce sont mes origines et je me sens proche d'elles, donc ça me ferait plaisir de porter les couleurs de la sélection. Après, je sais qu'il y aura des gens qui m'encourageront et d'autres non, mais c'est mon choix et je n'ai qu'une parole. C'est ce que je voulais, j'espère que ça se fera. Mais une sélection, ça se mérite. Ça passe par de bonnes prestations en club. À moi de convaincre.
