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Belaïli «A l'Espérance, personne ne m'a forcé à manger au mois de Ramadhan»
Publié dans Le Buteur le 28 - 07 - 2012

Après le match contre l'Etoile du Sahel, je me rendrai à Oran, même pour un ou deux jours. Je ne peux pas rester loin d'El Hamri, il est insensé de ne pas passer un ou deux jours avec les proches en ce mois de Ramadhan.
Comment passe Belaïli son premier Ramadhan loin de l'Algérie ?
Dans de bonnes conditions du moment que j'ai emmené toute ma famille à Tunis, pour que je ne sois pas dépaysé. Croyez-moi, je ne manque de rien, j'ai comme l'impression de jeûner dans mon pays.
Si on comprend bien, impossible de vous séparer de vos parents...
Tout à fait. Ma mère est à mes côtés, mon père et mes frères aussi. Je me sens à Oran. J'espère qu'ils resteront avec moi non seulement durant le Ramadhan, mais pour toujours.
Votre maman ne songe-t-elle pas à vous marier d'autant plus que vous êtes loin de la maison ?
(Il rit) Non pas du tout, je suis encore jeune. Je le ferai peut-être d'ici deux ou trois ans, pas tout de suite en tout cas.
Votre famille étant à vos côtés, vous ne manquez donc de rien, n'est-ce pas ?
Absolument, mais l'ambiance d'El Hamri me manque, notamment après la rupture du jeûne. Mes amis les plus proches me manquent aussi. Ce n'est pas facile de quitter le quartier où l'on a grandi, mais je ne tarderai pas à faire un tour.
Où ça ?
A Oran. Après le match contre l'Etoile du Sahel, je me rendrai à Oran, même pour un ou deux jours. Je ne peux pas rester loin d'El Hamri, il est insensé de ne pas passer un ou deux jours avec les proches en ce mois de Ramadhan.
Belaïli est-il fainéant ou actif ?
Vous ne pouvez imaginer à quel point je suis paresseux. Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi je me suis levé très tôt. D'habitude, je me lève à 16h30, voire 17h.
A quelle heure la rupture du jeûne à Tunis ?
19h45, on mange avant vous en Algérie. Venez chez moi, comme ça vous allez gagner un quart d'heure (il rit).
Vous rappeliez-vous à quel âge avez-vous jeûné pour la première fois ?
J'avais neuf ans, et je me rappelle que c'est mon père qui m'en a obligé. Il m'avait dit : «Mon fils tu as grandi, et tu dois jeûner comme le font les enfants de ton âge.» Je me suis exécuté, mais j'ai beaucoup souffert ce jour-là.
Avez-vous des rites pour un enfant qui jeûne pour la première fois ?
Ils m'ont gâté. Une table bien garnie m'a été préparée à moi seul. Mais je n'ai pas pu trop manger, je me suis endormi directement à cause des maux de tête.
Racontez-nous une anecdote où vous avez fait semblant de jeûner ?
Je l'ai fait plusieurs fois. Je me rappelle quand j'avais 11 ans, j'ai profité de la sortie de ma mère qui est allée au marché pour me faire plaisir. J'ai ouvert le frigo, j'ai mangé à satiété, j'ai essuyé ma bouche et fait semblant devant mes parents de jeûner.
Comment avez-vous fait pour ne pas susciter de doutes ?
Je demandais d'un moment à l'autre l'heure de la rupture du jeûne, et je n'ai cessé de leur répéter : «J'ai faim, à quelle heure on va manger ?» Imaginez que mon petit frère refait le même coup en nous faisant croire qu'il jeûne, alors qu'il ne rate aucune occasion pour manger discrètement.
Si on vous demande de choisir entre jeûner en Algérie ou en Tunisie ?
Croyez-moi, je ne manque de rien en Tunisie. Les gens sont bien et accueillants. Sauf que le soir, je préfère l'ambiance d'Oran, où j'ai laissé mes amis.
Quel est votre plat préféré ?
Tadjin zitoune, je lui ajoute des frites.
Chorba fric ou vermicelle ?
A Oran, on préfère la h'rira.
Bourek ou brik ?
Bourek, et j'en prends cinq.
Vous préférez des plats préparés par la maman ou des cuisiniers ?
Même après le mariage, je resterai fidèle aux plats de ma mère.
Hamoud ou Coca ?
Coca Cola.
Votre boisson préférée en Tunisie ?
Celui qui a déjà visité la Tunisie, il doit sûrement connaître la boisson locale Boga.
Zlabia ou kalbelouz ?
Zlabia, qui se trouve en Tunisie, à l'instar de kalbelouz.
Café ou thé ?
Café.
L'ben ou raïb ?
Ni l'un ni l'autre, ça me ballonne le ventre.
Où vous trouviez-vous lorsque l'appel à la prière retentit ?
Où voulez-vous que je sois ? Autour de la table, en train de compter les minutes, jusqu'à ce qu'on nous donne le feu vert pour prier et manger.
Ramadhan a-t-il des effets sur vous ?
Il me tue. La dernière heure, je compte les minutes et les secondes, et je ne me sépare pas de la table.
Vous êtes quelqu'un de pieux, ou vous jeûnez juste en vous privant de manger et boire ?
Il est vrai que je suis gourmand, mais le jeûne pour moi fait partie de la foi, un mois de se rapprocher de son créateur, un mois de prières et de douâa. Dieu merci, je suis à cheval sur ma prière.
Et qu'en est-il des tarawih ?
Je ne les fais pas, puisque je serai à l'entraînement en ce moment.
Préférez-vous vous entraîner le jour ou le soir ?
Le soir, après la rupture du jeûne. Mais des fois, on s'entraîne le matin à 11h.
Des joueurs comme Karim Ghazi et Daoud Bouabdallah ont subi des pressions pour manger en mois de Ramadhan lorsqu'ils étaient à l'Espérance. Est-ce votre cas ?
En réalité, je n'ai aucun problème, mais on a évoqué le sujet et on a trouvé un accord.
Racontez-vous ce qui s'est passé ?
Avant le match de l'ASO, l'entraîneur Nabil Maâloul s'est approché de nous et nous a demandé qui allait faire carême ce jour-là. On a levé la main, moi et deux autres joueurs. Il s'est retourné vers eux pour leur demander comment ils ont pris la décision de jeûner cette année alors que ce n'était pas le cas l'année passée. Moi, il ne m'a rien dit.
Il ne vous a pas demandé de manger même si un match important attend l'équipe ?
Franchement non, il ne m'a rien demandé, il sait à l'avance que je refuserai de manger, quitte à ne pas jouer ce match. Il a ajouté une chose...
Laquelle ?
Il a dit : «Je ne force personne à manger, mais celui qui jeûne doit me satisfaire sur le terrain.»
Et c'est ce que vous avez fait vous...
Oui, j'ai jeûné, et j'ai fait de mon mieux lorsque je suis rentré sur le terrain contre l'ASO.
Allez-vous jeûner contre l'Etoile du Sahel ?
Absolument, je jeûnerai le plus normalement du monde.
Que feriez-vous si on vous force à manger ?
Non, je ne mangerai pas. Nabil Maâloul est un entraîneur compréhensif et ne m'obligera jamais à manger. Il nous a responsabilisés. Comme je l'ai satisfait contre l'ASO, je ferai la même chose face à l'ESS à Sousse.
Etes-vous nerveux ou calme ?
Trop calme.
Prêt alors à pardonner...
Oui, et je demande pardon à ceux qui se sentent offensés.
Etes-vous prêt à adopter un enfant orphelin ?
Pourquoi pas ? Les orphelins ont besoin qu'on prenne soin d'eux, et pourquoi ne pas adopter un enfant ?
Quelle est l'action caritative que vous avez toujours rêvé d'accomplir ?
Construire une mosquée dans mon quartier.
Que vous dérange chez les Algériens en ce mois ?
La colère et la bagarre. On assiste à des combats dans différents quartiers. Moi, personnellement, je sais qu'à 19h, c'est l'heure des bagarres et je sors pour y assister !
Quel est votre défaut au Ramadhan ?
Je suis fainéant, je me lève à 17h.
Pour quelles personnes vos daâwet sont destinées ?
Les pauvres, les nécessiteux, les orphelins, les malades, le défunt Kacem Elimam et ma grand-mère qui me manque.
Votre souhait en ce mois de Ramadhan ?
Que le MCO décroche un titre pour le dédier à notre père spirituel Kacem Elimam, et recevoir dans l'avenir une convocation de Halilhodzic.
Que pensez-vous du phénomène du jet des poubelles des balcons ?
Allah Yahdihoum. Ce comportement donne une très mauvaise image de ces auteurs.
Que pensez-vous de ceux qui font de la vitesse sur les routes ?
Je leur conseille d'aller doucement et de penser à leur vie et à celle des autres. La h'rira ne fuira pas !
Vous vous abusez de la vitesse ?
Un peu, je ne dépasse pas 100 km/h, les radars sont partout sur les routes en Tunisie. On a mis une Megane dernier cri à ma disposition, mais je ne roule pas trop vite.
Vous vous êtes déjà bagarré au Ramadhan ?
Non, je ne me bagarre ni au mois de Ramadhan ni les autres jours. Je suis calme, même lors des matches je ne réponds pas aux provocations.
Que préférez-vous autour de la table ?
La maman, mon père et tous les autres membres de la famille.
Domino ou jeu de cartes ?
Dominos, on a déjà prévu une partie ce soir avec mon père et mes deux frères.
Qui gagne d'habitude, vous ou votre père ?
Moi, je le bats tous les jours. Il veut prendre sa revanche en vain.
Votre programmé télé préféré ?
Le sketch diffusé sur A3, où joue le comédien Mustapha Ghir Hak.
Votre comédien préféré ?
El Jamâi et Lakhdar, je les aime tous les deux, je suis leur feuilleton sur les chaînes algériennes.
Vous devant le président de la République, que lui diriez-vous ?
Que Dieu vous garde parmi nous, et Saha Ramdanek.
Avez-vous hâte que Bounedjah vous rejoigne ?
Bounedjah est un frère, on a grandi ensemble dans le même quartier à Oran. J'ai hâte qu'il me rejoigne, je vais l'aider à s'adapter. Je crois qu'il a toutes les qualités pour réussir une grande carrière. Avec sa présence, je ne serai pas dépaysé.
Surtout avec l'arrivée de Djabou ?
Il sera lui aussi près de moi, et nous allons nous rencontrer.
Saha f'tourek Youcef...
Saha f'tourkoum, et saha f'tour à tout le peuple algérien.


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